Les inscriptions volontaires sur les listes électorales ont dépassé le seuil des deux millions, le 1er août 2011, à deux semaines du délai de clôture, prolongé jusqu'au 14 du même mois. Ce chiffre représente 28 pour cent des électeurs en âge de voter, soit sept millions cinq cents mille environ. La Haute instance indépendante pour les élections, qui agit selon les critères de l'indépendance, de la transparence, de l'honnêteté et de la crédibilité, juge ce résultat satisfaisant. Les sceptiques - parmi ceux qui ne font pas douter du processus démocratique bien entendu - ont un avis différent. Chaque partie y va de ses arguments. Les pessimistes développent des thèses assez défendables. Les 60 pour cent de la population jeune, tous genres confondus, et dont l'âge varie entre 18 et 29 ans, ne se sentiraient pas impliqués. Pour preuve, leur représentativité est très faible, voire congrue, au sein de la centaine de partis politiques qui peuplent le paysage politique. S'agit-il de l'incapacité de ces formations à les mobiliser ? Les jeunes sont-ils désabusés par des débats marginaux et qui ne répondent pas à leurs attentes ? Ces questions restent posées. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas oublier que la Révolution a été l'œuvre de cette jeunesse essentiellement. En provoquant la chute de l'ancien régime et en administrant la preuve de sa maturité, cette jeunesse doit avoir à l'esprit qu'elle est partie prenante. Il lui incombe de jouer les premiers rôles. C'est elle qui est la plus concernée par la Constituante. C'est à elle que revient le devoir de faire réussir l'échéance du 23 octobre 2011. La femme tunisienne que d'aucuns qualifient de premier rempart contre l'extrémisme et le fanatisme occupe une place plutôt timide sur l'échiquier politique et social. En participant à la bataille électorale, elle démontrera qu'elle est digne du code du statut personnel et que, contrairement à ses détracteurs, elle sait se prendre en charge, qu'elle ne se complait nullement dans le rôle réducteur auquel on voudrait l'acculer et la parité est son droit légitime. Il ne fait aucun doute que les Tunisiennes et les Tunisiens répondront à l'appel du devoir et s'inscriront massivement sur les listes électorales pour que le 20 août, à la publication de ces listes, la Tunisie dira avec fierté au monde que le plein a été réalisé et que le processus démocratique est irréversible ! M. BEDDA