Le paysage médiatique bouge. Il est en ébullition. Le vent de liberté souffle fort. Dans quel sens ? Nul ne le sait encore. En attendant l'arrivée de nouveaux venus, un sentiment de malaise commence à s'installer entre les structures organisées de la place. Le conflit qui pointe à l'horizon oppose l'Association des directeurs de journaux et le Syndicat tunisien des dirigeants de médias d'un côté et de l'autre le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le Syndicat général de la culture et de l'information relevant de l'UGTT et l'Instance nationale indépendante pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC). Les deux groupes antagonistes en sont aux communiqués pour le moment. Mais, l'échange de reproches, voire d'accusations, n'augure rien de positif, ni d'une partie ni de l'autre. Il aurait fallu que les uns et les autres se concertent, dialoguent et recherchent ensemble un terrain d'entente et de compréhension. Maintenant, que les gens de la profession jouissent de la liberté d'expression, pourquoi ne pas utiliser cette manne pour l'essor du journalisme afin qu'il joue pleinement son rôle de quatrième pouvoir ? A quelques semaines des élections de l'Assemblée nationale constituante, la Tunisie a moins besoin de conflits et de discorde que de solidarité et d'union pour relever les multiples défis qu'il convient d'affronter en rangs serrés et unis. Un brin d'espoir semble perceptible à travers la volonté manifestée par les journalistes, décidés de nettoyer le secteur des pourris de l'information. Une liste noire sera établie par une commission élue de dix personnes connues pour leur expérience professionnelle, leur crédibilité, leur compétence et leur intégrité. Il est temps de débarrasser la scène médiatique de ces apparatchiks et de ces intrus qui ont longtemps leurré le peuple et mettant leur plume au service du régime déchu, de l'autoritarisme et de la corruption. En tout état de cause, c'est la cohésion qui sert le mieux la cause du journalisme et qui offrira les meilleurs bienfaits à la Tunisie et à la Révolution Moncef BEDDA