« Les Businessmen impliqués dans des affaires de corruption et, actuellement, interdits de voyage, peuvent devenir des locomotives de développement dans les zones pauvres », a précisé M. Kaïs Saïed, professeur en droit constitutionnel et référence universitaire en la matière, lors d'une interview accordée, mercredi 04 avril, à Express FM. M. Saïed a précisé que cette action est possible s'ils acceptent de recycler les montants acquis illégalement dans l'investissement dans des équipements collectifs, dans les zones les moins nanties : « L'opération peut être réalisée sur la base d'un classement des 164 délégations du pays dans le sens dégressif des plus pauvres aux moins pauvres. Chaque homme d'affaire impliqué qui désire sortir de l'imbroglio judiciaire peut parrainer une zone pauvre et y investir dans des projets proposés par les populations locales ». Le professeur a, également, affirmé qu'il a présenté son projet au gouvernement Jebali et aux partis politiques. Il a précisé qu'il a trouvé un écho favorable auprès d'eux. Il s'agit de libérer le potentiel d'investissement privé dans notre pays après avoir rétabli la confiance avec la sécurité et la paix des cœurs. En ce qui concerne le processus d'élaboration de la Constitution, M. Saïed a qualifié de « décision responsable » le maintien de l'article 1 de la Constitution de 1959 : « La pérennité de la deuxième Constitution du pays demeurera tributaire de la recherche continue du consensus, du respect des trois pouvoirs de la volonté du peuple et de la création d'un Tribunal Constitutionnel. Cette institution aura pour mission de contrôler la constitutionnalité des lois et gagnerait, dans un souci d'efficience, à être composé de membres indépendants et compétents désignés, paritairement, par les trois pouvoirs -exécutif, législatif et justice- et dont le mandat ne serait pas renouvelable ». Rappelons dans le même contexte que le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, devrait rencontrer pas moins de 400 hommes d'affaires tunisiens dont la majorité avait une forte relation avec le régime du président déchu, Ben Ali. Un geste qui pourrait conduire à la reprise et à la redynamisation de l'économie tunisienne. Cette catégorie s'est dite favorable à l'initiative. Elle a annoncé son intention d'investir davantage dans le pays.