« Si Mohamed est réellement en colère ! », a affirmé le nahdhaoui Lotfi Zitoun, ministre chargé des Affaires politiques auprès du Chef du gouvernement. Dans une longue interview accordée au quotidien « La Presse », M. Zitoun a démenti les rumeurs selon lesquelles le ministre de la Réforme administrative, Mohamed Abbou, serait le futur candidat du parti Ennahdha pour remplacer Moncef Marzouki à la présidence. Les commérages disent même qu'il aurait dîné avec le Chef du gouvernement, Hamadi Jebali. M. Zitoun a précisé que le ministre de la Réforme administrative aurait souhaité la création d'une instance de contrôle qui supervise tous les ministères et toutes les institutions publiques. Cette demande a été rejetée par le gouvernement : « Dès que Mohamed Abbou a occupé le poste de ministre, il lui a paru que la réforme administrative et la Fonction publique devraient être un même département, alors que cela ne correspondait pas à l'accord qui est à la base de la coalition. Après un moment de concertation, ces attributions lui ont été accordées ». Lotfi Zitoun a ajouté que M. Abbou a voulu coordonner avec les instances de contrôle qui relèvent du ministère des Finances, du ministère des Domaines de l'Etat et du Premier ministère : « Le gouvernement avait une objection évidente parce que ceci relève des attributions du gouvernement que d'avoir la main haute sur les affaires de l'Etat. Cela ne peut relever de l'attribution d'un ministère qui supervise les autres ministères en plus des fonds qu'il faut lever et du temps qu'il faut pour mettre un tel système en place ». M. Zitoun a affirmé qu'en Tunisie, nous avons 23 instances de contrôle dans le pays. Cependant, M. Abbou n'a pas accepté cette situation. Il a considéré que sa mission ne peut se faire sans cette instance et il a choisi de démissionner.