• Tendance Le TUNINDEX n'a pas pu passer plus qu'une semaine dans le territoire vert. Après avoir récupéré 0,61% la semaine dernière, le voilà rebrousser chemin en perdant 0,64% à l'issue des cinq derniers jours d'échange, à 4 924,77 points. Depuis le début de l'année, l'indice de la Bourse de Tunis a évolué de 14,75%, contre 24,49% pour la même période en 2009. Mais cette perte de points que connait le TUNINDEX ne reflète pas une carence de dynamique ou un manque de liquidité sur le marché. En témoignage, le volume échangé a enregistré des niveaux record : 86,682 MDT, dont 56,796 MDT pour la seule journée du vendredi. Et pour cause, la surconcentration des investisseurs sur les deux stars de la place : ENNAKL et Carthage Cement. Il faut avouer que ces deux sociétés ont confisqué la confiance du marché. ENNAKL est le leader des concessionnaires d'automobiles en Tunisie, et opère dans un secteur caractérisé par l'excès de la demande, la surliquidité et la robustesse financière. Quant à Carthage Cement, et même si l'usine n'est pas encore montée, la nature du projet séduit les investisseurs dont l'horizon de placement est à moyen ou long terme, et qui croient au potentiel du secteur du ciment en Tunisie. Les investisseurs ne se sont pas contentés d'injecter le reliquat de liquidité non investie, récupéré après l'annonce du résultat de l'OPF le lundi, mais ils se sont également acharnés, à la survente, des autres valeurs composant leurs portefeuilles, et ce afin de collecter le maximum de trésorerie à placer dans ces deux titres. Et les chiffres sont au rendez‐vous. Sur l'ensemble de la semaine, ENNAKL a gagné 72,62% à 18,470 DT et Carthage Cement 23,97% à 3,620 DT. Par ailleurs, et puisqu'il n'y avait pas d'acheteurs pour les autres actions, leurs prix ont chuté. 31 sociétés ont vu leurs cours baisser. Les quelques rescapés doivent leur résistance soit à la publication de bons indicateurs trimestriels d'activité, à savoir SPDITSICAF, ALKIMIA, ELECTROSTAR et STIP, soit à la qualité reconnue de leurs fondamentaux, comme PGH, BIAT, BH et STB. Hormis ces exceptions, les autres valeurs ont été sacrifiées, à tout prix, par leurs détenteurs. Le CGF pense que même si ces comportements sont légitimes et rationnels par des investisseurs qui désirent profiter de la tendance haussière, ils sanctionnent, injustement, la majorité des sociétés de la cote. Jouer la transparence, par la publication des indicateurs d'activité le plus tôt possible, demeure la solution adéquate pour faire face à ce mouvement de survente. Ce dernier pourrait se poursuivre au cours de la semaine prochaine. N'oublions pas que le marché dispose d'une visibilité claire sur les chiffres et les perspectives des deux dernières venues sur la Bourse de Tunis, puisqu'elles ont publié récemment leurs prospectus. Pour la période à venir, le CGF attend, vers la fin du mois de juillet, une reprise accélérée, en lien avec les publications trimestrielles, soutenue, également, par les bilans semestriels, suivie d'une phase de consolidation caractérisée par une croissance ralentie, reflétant les fondamentaux des émetteurs. Le conseil du CGF aux investisseurs : profitez des plus values immédiates, mais pensez aussi à racheter des actions à bon prix. • Actualités de la semaine Carthage Cement, transactions de bloc Réalisation lors de la séance du 12 juillet 2010 de deux transactions de bloc sur le titre Carthage Cement portant sur 430 000 actions au prix unitaire de 2,830 DT. UBCI, réalisation de l'augmentation du capital A partir de la séance du 15 juillet 2010, les actions nouvelles gratuites de l'UBCI, attribuées à raison d'une action nouvelle pour deux anciennes, sont admises et assimilées aux anciennes. ENNAKL, transaction de bloc La séance du 16 juillet 2010 a été marquée par la réalisation d'une transaction de bloc sur le titre ENNAKL portant sur 30 000 actions au prix unitaire de 17,550 DT. • Valeurs à suivre -SIPHAT a publié un deuxième semestre en légère croissance. Le CA T2 2010 s'est élevé à 4,185 MDT, en progression de 2,9%. Sur l'ensemble du semestre, le laboratoire pharmaceutique a enregistré un CA en hausse de 5,7% à 11,484 MDT. Une évolution légère est constatée au niveau de toutes les branches d'activité : +2,9% à 4,185 MDT pour les ventes officinales, +2,0% à 5,786 MDT pour les ventes hospitalières et +38,1% à 1,395 MDT pour l'export. Au bout de ces six premiers mois, le chiffre d'affaires réalisé (20,099 MDT) correspond à 53,7% de celui budgétisé (43,000 MDT). Les ventes officinales ont reculé de 7,2% sur l'ensemble du semestre, à 8,112 MDT. Par contre, celles hospitalières ont progressé de 3,1% à 12,489 MDT. La production a continué sa croissance pour le deuxième trimestre consécutif, +20,8% à 11,389 MDT. Depuis le début de l'année, la production a crû de 10,8% à 23,384 MDT. Par contre, la société a affiché une augmentation de son endettement de 30% à 26 MDT, suite à la constitution du stock de sécurité de 3 mois de matières premières et un mois de produits finis, exigés par la circulaire du Ministère de la Santé Publique N °78 du 29 Août 2008. Hors cette obligation, l'endettement serait resté stable. Un nouveau PDG vient d'être nommé, il s'agit de M. Rached AZAIEZ, professeur de pharmacologie, remplaçant, ainsi, M. Meher KAMMOUN. Sur la cote de la BVMT, le titre se négocie 71,96x ses bénéfice 2010 et 0,77x ses capitaux propres. Le niveau de valorisation actuelle de la SIPHAT reste élevé et le laboratoire, n'arrive, pas toujours, à afficher une croissance satisfaisante. Opinion «Vente » réitérée. -Conformément aux attentes du CGF, l'année 2009 était calamiteuse pour la SOTUMAG. Ses revenus sont restés étales en enregistrant une légère baisse de 0 46% à 7 177 MDT. Cette contreperformance a été impactée par le ralentissement de l'activité et la montée de ses charges fonctionnelles (suite à l'augmentation de la masse salariale, des dépenses d'entretien et de réparation) en raison de son statut d'entreprise publique caractérisé par une structure de coûts extrêmement rigide. Ainsi, l'EBIT a reculé de 80,4% à 0,284 MDT, et le résultat net a chuté de 72,6% à 0,363 MDT. Au cours de ce début d'année, la SOTUMAG, a su, avec toutes les peines du monde, remettre les pendules à l'heure. Le gestionnaire du marché du gros a publié des revenus T2 2010 de 1,966 MDT, en croissance de 3,5%, profitant de la hausse des commissions sur le volume d'affaires +4,5% à 1,601 MDT. Au 30‐06‐2010, le total des revenus s'est établi en progression de 4,3% à 3 561,9 MDT. La SOTUMAG, a toujours, de la peine à maitriser ses charges, qui ont augmenté sur l'ensemble de ces six premiers mois de 2,2% à 2,127 MDT. En bourse, le titre a enregistré un bond de 5,4% à 1,180 DT depuis le début de l'année, tout en tenant compte du détachement d'un dividende de 0,035 DT et d'un DA de 0,430 DT. Sur la coté de la BVMT, le titre se négocie 35,40x ses bénéfices 2010 vs un P/E10 de 23,53x pour son groupe de référence. L'augmentation de sa capacité de loyers, reste une condition inéluctable pour un retour durable de la croissance. CGF maintient son opinion « Vente ». - Les indicateurs relatifs au T2 2010 de la SPDITSICAF montrent une nouvelle stratégie de gestion de son portefeuille, en particulier celle relative aux investissements hors‐groupe. Le CGF a longtemps reproché au management de la société d'investissement du groupe SFBT son conservatisme dans la gestion des participations, et en dépit d'un réservoir important de plus‐values potentielles sur les titres cotés. Au début de l'année en cours, la SPDIT a cédé sa participation dans la société ATL (798 150 titres), réalisant une plus‐value supérieure à 3,400 MDT. La ligne ATL ne représentait que 5,3% du total portefeuille titres cotés, et 1,7% du total actif de la société d'investissement, et cette cession pourrait être suivie par d'autres opérations similaires afin de tirer profit de la hausse du marché actions tunisien (2010 serait la septième année de croissance consécutive pour la Bourse de Tunis). Dans l'objectif de maintenir ce niveau de rentabilité, le produit de cession devrait être investi en Bourse, par exemple, dans le cadre des nouvelles introductions. En outre, les placements monétaires en Tunisie, avec la baisse des taux, ne présentent plus des rendements attractifs. Par ailleurs, les dirigeants pourraient envisager la distribution d'un superdividende au titre de l'année 2010, ou la réduction du capital afin d'augmenter la rémunération des actionnaires de la SPDIT et améliorer, ainsi, son ROE. A noter, également, la hausse marquée des dividendes servis par les sociétés du groupe, suite à la croissance exceptionnelle du résultat d'une filiale de la SFBT. Sur l'ensemble du premier semestre 2010, les revenus de la SPDIT ont augmenté de 134,5% à 16,510 MDT. Au cours actuel, SPDIT se paie 12,60x ses bénéfices 2010 et 3,42x ses capitaux propres 2010. CGF passe de « Conserver » à « Achat ». Pour télécharger l'analyse complète de la semaine boursière, veuillez cliquer ici…