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Les journées chorégraphiques de Carthage 2019 : Quand le corps se raconte
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 06 - 2019

La soirée antillaise, du samedi soir entre le spectacle «cercle égal, demi-cercle au carré» et le bal ouvert au public à la place des théâtres, a montré le visage festif de l'expression corporelle, la danse aux couleurs flamboyantes des Antilles; des danses terriennes, sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves rencontrent les danses africaines. Le dialogue ainsi établi entre tradition et modernité revisite les danses sociales et les électrise dans un univers géométrique au contact des danses urbaines, composant un hymne vivifiant à la créolisation et au métissage artistique.
«Des maux de nous», venu du Burkina Faso, chorégraphié par Irène Tassembédo, une grande figure de la chorégraphie moderne de l'Afrique contemporaine. Depuis plus de 30 ans, elle développe un travail chorégraphique original alliant danse contemporaine et danse africaine, s'inscrivant dans le temps présent, tout en réinventant le langage de la danse.
« Des maux de nous », c'est des regards croisés. Sur des corps marqués à jamais. Sur des esprits meurtris. Sur des larmes qui coulent à l'intérieur. Des mamans trop jeunes, des bébés perdus. La solitude et l'inexpérience. La violence et l'injustice. La rage du pourquoi moi. Tous ces maux peuvent-ils se dire? Peuvent-ils s'exprimer ? Ces souffrances peuvent-elles enlever l'espoir ? Non, il y a assez de rayon de soleil pour tous… C'est ce combat pour vivre qu'elles dansent. Un combat si tragiquement quotidien dans ce monde.
Parmi les moments forts de cette édition est la pièce de théâtre «Final Cut » de Myriam Sadouis, metteure en scène, auteure, et directrice artistique de la Cie Défilé à Bruxelles. De sa performance, elle propose une écriture dramaturgique comme un révélateur de sa vie et son histoire personnelle et familiale. «Elle a occupé toute la scène de mon enfance et de mon adolescence, cette folie maternelle. Mon père se tenait là, comme flouté, comme ces négatifs photographiques que ma mère n'avait pas pu se résoudre à jeter». Le monologue de Myriam Sadouis est une enquête, une quête de la partie manquante du portrait de famille, de l'image tronquée du père.
La folie de la mère, ses délires paranos, le territoire qu'elle occupe, l'éducation qu'elle lui donne, le destin qu'elle lui réserve… être française et pas italienne comme elle, et surtout pas tunisienne comme son père.
Myriam Sadouis fait le plein d'images et de chansons, dit le refus de se laisser briser. Elle se réfère à l'Histoire, à la littérature, à la psychanalyse, aux traités de psychologie coloniale et essaye de dresser une photo de famille que tout a séparé.
Myriam Sadouis a eu le temps de partir sur les traces de ses origines, de reconstituer le puzzle de sa vie, et d'écrire son texte et en faire une œuvre où elle ne fait le procès à personne, où elle raconte avec distanciation et parfois même froideur ses relations houleuses avec sa mère, et pointe du doigt le système de pensée colonial qui a instauré une classification raciale.
« Final Cut » de Myriam Sadouis n'est pas un simple récit de vie, c'est un regard juste et distancié, intelligent et bouleversant sur un pan de l'Histoire de la Tunisie et de la France, une période de l'Histoire qui a façonné les territoires aussi bien géopolitique que personnel et émotionnel.
Asma Drissi


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