La production de tomates de la région de Nabeul dépassera, au cours de la saison actuelle, 300 mille tonnes contre 265 mille tonnes pendant la saison 2014, selon les estimations du Commissariat régional à l'agriculture (Crda) de Nabeul. Cette progression de la production est due à la disponibilité des eaux d'irrigation, aux conditions climatiques favorables et à la hausse des superficies cultivées estimées à 5.300 hectares en 2015, contre 4.915 hectares en 2014, explique le directeur de la production végétale au Crda, Faicel Loussif. La superficie destinée à la production de tomates séchées destinées à l'exportation a atteint cette année 50 hectares, a-t-il précisé. Dans la région de Nabeul, quelque 4.500 agriculteurs s'adonnent à la culture de tomates, laquelle représente 35% des cultures saisonnières estivales dans la région et contribue à hauteur de 25% de la production nationale de ce produit. L'importance de cette activité agricole se traduit également par la hausse des unités de transformation dans la région à 14 unités réparties entre Korba, Menzel Témime, Kélibia et El Haouaria. Jusqu'au 13 août, la quantité de tomates transformées a atteint 372 mille tonnes. En dépit de l'augmentation du prix de référence du kg de tomates destinées à la transformation en 2015 de 13% pour atteindre 147 millimes contre 130 millimes auparavant, les producteurs des tomates restent insatisfaits. Pour le président de l'Union régionale de l'agriculture et de la pêche (Utap) à Nabeul, Imed Bey, et certains agriculteurs, le prix de référence de la tomate destinée à la transformation doit atteindre 150 millimes hors taxes. L'agriculteur ne perçoit que 139 millimes seulement sur le prix actuel après le paiement des taxes, a-t-il dit à l'agence TAP. Mohammed Younès, agriculteur producteur de tomates, a de son côté noté que l'augmentation du prix référentiel a incité les agriculteurs à augmenter la production. Cependant, l'abondance de la production n'a pas été suivie par une augmentation de la capacité de transformation et le manque d'organisation au niveau des unités de transformation ont provoqué la déperdition de quantité de tomates, a-t-il ajouté sans plus de précision. Même constat pour l'agriculteur Taoufik Jelassi qui a estimé que la surproduction a engendré plusieurs difficultés liées au manque de main d'œuvre et des moyens de transport. Pour lui l'augmentation du prix référentiel de la tomate destinée à la transformation à 150 millimes reste une revendication urgente pour les producteurs de tomates. A cet égard, il a indiqué que certains propriétaires d'usines de transformation accordent au début de chaque saison, une quantité d'engrais et de plants de tomate aux agriculteurs dont le prix sera déduit du total de la valeur de la récolte. Certains agriculteurs demeurent parfois débiteurs, a-t-il précisé.