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La Kroumirie s'en est aussi ressentie
Crise du tourisme
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 09 - 2015

La belle Kroumirie avec sa montagne à la richesse inestimable, sa plage immense, ses cités au charme indescriptible (Aïn Draham, Tabarka entre autres) est touchée de plein fouet par la crise du tourisme.
L'activité, toute l'activité économique s'en est ressentie en dépit du flux des passagers algériens et des locaux des environs qui viennent généralement pour la journée. Ses habitants vivent ce contretemps ajouté à bien d'autres dans la dignité et sans rien demander.
La Kroumirie, avec ses montagnes, ses forêts, ses sites et cette partie baignée par la mer du côté de Tabarka, est sans conteste la région la plus belle du pays. Quand on évoque cette contrée, c'est la ville de Aïn Draham qui nous vient à l'esprit, alors que bien d'autres attractions toutes aussi intéressantes les unes que les autres font sa réputation au-delà des frontières.
Pour gagner la Kroumirie, trois possibilités se présentent aux voyageurs : celle d'y accéder par la route Béja-Nefza-Ouchteta, ou en traversant Béja en allant vers Amdoun en prenant la route des sept Mecheïckha, ou encore par la voie Bousalem-Jendouba-Fernana. Les trois accès sont tout aussi beaux les uns que les autres avec ce qu'ils offrent comme paysages faits de plaines, de collines et de montagnes couverts de toutes sortes de végétations.
On ne peut s'empêcher en empruntant l'une de ces voies sinueuses — sauf celle menant vers Amdoun ou Zahrat Medien — de s'arrêter pour admirer la belle nature avec cet air pur et l'immensité de la verdure. Sur ces voies rénovées, il ne manque ni échoppes ni restaurants où on sert des plats délicieux, notamment du côté de Nefza où des aires de repos sont bien aménagées pour le bien des voyageurs et leurs véhicules. Les Algériens, qui viennent chez nous de ce côté de la frontière, ne manquent que rarement l'occasion de s'y régaler. Le gros du trafic sur les routes menant vers cette chaîne de montagnes faisant partie de l'Atlas tellien et qui va jusqu'en Algérie est constitué de voitures venant ou allant vers ce pays.
Du côté de Jendouba pour aller à Aïn Draham, c'est le village de Fernana qui nous annonce la montagne, il est perché sur la hauteur avec la plaine en contre-bas et la montagne à l'horizon.
La légende Fernana !
Ce village, de par sa position, fait le lien entre la plaine de Jendouba et la Kroumirie. C'était le lieu où le Bey de la M'hala installait son camp avec ses soldats pour percevoir la mejba des tribus de la montagne. Ces dernières délèguent leurs dignitaires — auprès du Bey — qui restent sur leurs gardes et ne descendent jamais de leurs montures. Les négociations peuvent durer des heures tout en étant à distance les uns des autres. Les délégués des tribus, et pour ne pas payer l'impôt, proposent à leur interlocuteur le jugement de la Fernana qui est l'arbre de chêne. Si celui-ci juge bon de payer et s'il juge le contraire, on est quitte ! C'est un subterfuge qu'on a trouvé du côté de ces montagnards pauvres pour ne pas s'acquitter de cette mejba. Ainsi, il suffit d'une petite brise pour que les feuilles du chêne bougent et signifient qu'on ne doit pas payer. Il s'ensuit une fuite des représentants des tribus vers la montagne où les hommes du Bey n'osaient se hasarder. Et c'est ainsi qu'on a toujours fait de la résistance à l'autorité qui n'avait aucune possibilité de les soumettre à ses lois.
Cela dit, l'escale Fernana terminée, on se retrouve quelques kilomètres après en plein dans la Kroumirie avec sa forêt majestueuse faite surtout de chêne-liège, de pin d'Alep et aussi de cette espèce rare et noble de pin maritime. Dans cette montagne, on vit surtout de la forêt, avec l'élevage caprin surtout, du charbon qu'on fait sur place, mais aussi d'un artisanat fait à partir du bois ou de l'osier. Il y a aussi une poterie, mais elle est rudimentaire par rapport à celle des autres régions du pays. Mais toutes ces petites activités font vivre des centaines de familles habituées, il est vrai, aux privations et au peu de choses que leur offre une nature des plus rudes, notamment en hiver.
Cet artisanat fait le bonheur des touristes qui visitent la région, qu'ils soient tunisiens ou étrangers. Les produits en osier sont très prisés, mais pour cet été et avec la crise du tourisme qui s'est abattue sur le pays, ces artisans éprouvent les pires difficultés pour écouler quelques menus articles. Il y a certes des passagers, mais ils sont peu nombreux par rapport aux années précédentes, où des circuits entiers étaient organisés pour les visiteurs et qui touchent à toute la région avec notamment le site historique de Bulla Reggia.
A Aïn Draham, les hôtels ne carburent pas à plein régime. Ils travaillent avec les passagers algériens qui vont vers Hammamet et Sousse, et surtout avec les équipes sportives qui ont choisi d'effectuer leurs stages dans le centre sportif de la ville. Mais c'est trop peu pour donner à l'activité touristique sa pleine dimension.
Idem pour Tabarka, ville balnéaire qui se trouve sur le flanc est de la Kroumirie. La saison touristique dans cette charmante cité est catastrophique à tous points de vue. Et ce ne sont pas les quelques centaines de Tunisiens qui viennent des environs se baigner ou les passagers algériens qui vont changer la donne. Pourtant, Tabarka a cet avantage sur les autres stations balnéaires du pays d'allier la mer, la montagne et la forêt.
En cette fin du mois d'août, Tabarka était loin de l'animation qu'on lui connaissait par le passé. La morosité se lit sur les visages des restaurateurs de l'artère principale comme sur ceux de la Marina.
Tabarka est frappée de plein fouet par la crise du tourisme, toute l'activité y tourne au ralenti au point que l'on a du mal à reconnaître la cité jadis grouillante de monde et débordante d'animation de jour comme de nuit et ceci date des années soixante-dix avant même la construction des nouvelles unités hôtelières.
A l'époque, il y avait le club le Corail, les Mimosas et l'hôtel de France et pourtant, on ne s'ennuyait pas à Tabarka.
Aujourd'hui, c'est bien le cas pour la ville des Aiguilles et celle qui fut la ville du festival du corail, animé par les plus grandes vedettes d'Orient : Ouarda, Abdelhalim, Chahrazad, Med Kandil, Fahd Balan, Ismaïl Yassine...
Epoque révolue et avec elle tout le charme de cette belle cité du nord-ouest qui se meurt à petit feu et avec cette Kroumirie qui demeure l'un des parents pauvres de ce pays, côté développement et infrastructure.
La mauvaise saison touristique n'a fait qu'ajouter au désarroi de ses habitants, pour la plupart pauvres, mais toujours fiers, et jamais enclins à courber l'échine devant quiconque. Ceux qui ne les connaissent pas ont toujours eu des préjugés à leur égard, mais ceux qui les fréquentent savent de quoi ils parlent. L'histoire de Fernana est là pour attester de cette vérité.


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