A leur manière de se revendiquer, «Les foulées du Megara» auront remis un peu de grandeur au sport tunisien. Les organisateurs du semi-marathon de La Marsa, «Les foulées du Megara», ont pris l'habitude de mettre et de remettre les choses en perspective, dans chaque édition, dans chaque épreuve. L'image de l'athlétisme tunisien dépend aujourd'hui beaucoup trop de ce genre de manifestation. C'est plus qu'une question d'appréciation, ou même d'évaluation. On juge aux performances. Aux exploits. Mais, aussi et surtout, à tout ce qui constitue un modèle, une référence. A travers tout ce qui a été accompli depuis la première édition, mais également tout ce qui reste à faire et à entreprendre dans les prochains jours, la palette devient forcément plus large. Riadh Ben Zazia et tout le comité d'organisation déroulent une prestation de haut niveau. Le modèle développé à l'occasion accrédite l'idée selon laquelle la performance est, à juste titre, non seulement une vocation, mais surtout un devoir. Ce qui impressionne le plus dans ce mode de fonctionnement, c'est autant l'aspect organisationnel que l'évolution et la reconversion opérées d'une édition à l'autre. Il n'y a pas visiblement de pareil dans cette volonté de forcer le cours des événements. Cette envie d'aller au-delà de ce qui est permis, sportivement, structurellement et institutionnellement. Mais aussi important que l'évolution de ce grand rendez-vous, l'engouement que l'on ne cesse de manifester pour ce genre de manifestation. Il se traduit par une mobilisation générale et une adhésion inconditionnelle pour tout ce qui est de nature à valoriser le semi-marathon et à lui accorder l'intérêt qu'il mérite, au-delà des réalisations et des acquis de différents genres. En somme, tout ce qui est de nature à permettre aux coureurs, amateurs et professionnels, de s'attacher davantage à leur passion. «Les foulées du Megara», telles qu'elles se revendiquent aujourd'hui, répondent et s'adaptent aux exigences de haut niveau. Elles ne font au fait que montrer la voie pour les manifestations réservées de plus en plus à la course à pied. Il faut dire que les organisateurs ont appris à ne pas mettre de distance entre les ambitions revendiquées et le registre dans lequel ils sont censés évoluer. Quelque chose nous dit qu'ils sont encore capables de dégager une plus grande tonalité, comme une rude beauté, et que partout la performance sera dans la manière de faire oublier une édition par une autre. Les exigences du haut niveau A leur façon bien particulière d'évoluer et de progresser, «Les foulées du Megara» se dotent aujourd'hui d'un nouveau parcours, d'un nouveau destin. Au fait, il y a, et il y aura certainement toujours, une logique de fonctionnement qui s'adapte non seulement aux exigences du moment, mais surtout à ce qui est de nature à prévoir l'avenir. La contrainte de l'immédiat est de nature à influencer le long terme, voire même le conditionner. Les préparatifs de la 8e édition reprennent de plus belle dans une énergie renouvelée, grâce entre autres à la consécration des efforts du comité d'organisation par le Flambeau olympique. L'équipe se met au quart dans un esprit ressourcé et informe que les inscriptions se feront au courant du mois de janvier 2016. Elle est bien à sa place. Ses membres sont les artisans d'un genre de parcours qui laisse des souvenirs pour des années et qui donne l'envie réelle de respirer l'air du sport. Notamment avec un esprit entièrement tourné vers l'exploit où la démonstration est poussée jusqu'à la perfection. Qu'on se le dise aussi, le semi-marathon de La Marsa remet ici l'apport du sport individuel au centre des débats, prouvant qu'il a une part capitale dans les résultats de l'athlétisme tunisien dans les différentes manifestations et épreuves continentales. Il aura aussi remis un peu de grandeur à tout le sport tunisien. Le fait qu'on ait de plus en plus tendance à se lancer sur la même voie et à savoir préserver les acquis, a permis aux organisateurs de rebondir dans chaque nouvelle édition. Avec de nouvelles idées, des initiatives et des prérogatives encore plus grandes. Le mérite est bel et bien cette aptitude à se remettre en question au bon moment et au bon endroit. «Les Foulées du Megara» peuvent encore aller très loin, aussi loin que pourraient permettre aux organisateurs leur passion et leur intérêt pour la course à pied, pour l'inspiration, pour la créativité. Une façon bien particulière pour se démarquer des choses ordinaires, pour enchaîner, pour ne pas confirmer. Ici et là, il y a comme un pouvoir assez particulier de séduction. Dans toutes les palettes des couleurs. Voilà un événement qui continuera toujours à renvoyer l'image de pouvoir et de vouloir se transcender, ajouter une dimension à sa valeur, prendre une nouvelle forme, de nouvelles attributions. Au-delà de tout constat, l'attachement et l'enthousiasme pour le sport individuel resteront toujours la sienne. L'incarnation de moments historiques, encore davantage.