Vient de paraître - L'économie tunisienne à l'épreuve de la démocratie: Acteurs, Institutions et Politiques, des professeurs Abderrazak Zouari et Hamadi Fehri    Classement des économies de la zone CFA : Bonne nouvelle pour le Burkina Faso, que dire de la Côte d'Ivoire…    Msaken: La première société communautaire voit le jour    Le développement annuel des institutions touristiques est en progression    Psychologie : Comment se libérer de notre tendance à tout juger : À la découverte de l'épochê    La CIN et le passeport biométrique attendus à partir du premier semestre de 2025    Déclaration finale de la première réunion consultative tripartite entre la Tunisie, l'Algérie et la Libye : Unifier les positions, protéger les frontières et faciliter la circulation des personnes et des biens    ISIE : Pour la crédibilité et la transparence des élections    Initiative « CFYE» en Tunisie : Création de 10.000 emplois décents et stables    Perspectives économiques 2024 dans la région : La fin de "deux Mena"    Orange Digital Center et Coursera offrent des formations certifiantes gratuites sur les métiers du numérique    Observatoire National du Sport – 9e congrès international : Les activités sportives entre la recherche scientifique et la réalité du terrain    Séance de travail ministérielle – Octroi et renouvellement des passeports : Nouvelles mesures au profit des Tunisiens résidant à l'étranger    Les Indiscretions d'Elyssa    Nouvelle parution – «Al awj al facih» de Kamel Hilali, Sud Editions : Révélations et absences...    Une première : Consolidant ses performances, Amen Bank déploie une solution basée sur l'IA    Aïd Al Adha : Le prix des moutons atteint des sommets à 1 500 dinars    Séance de travail avec des experts chinois sur la rénovation du Stade d'El Menzah    Arrivée du ministre italien de la Défence à Tunis    Le CA écarte l'USBG et prend le grand huit : Au bout de l'effort    Météo en Tunisie : pluies attendues dans plusieurs régions    SOCIETE TUNISIENNE DE VERRERIES-SOTUVER : INDICATEURS D'ACTIVITE TRIMESTRIELS    Un pôle d'équilibre nécessaire    Les œufs de contrebande algériens menacent la sécurité alimentaire en Tunisie    Non, le patron de Pfizer n'a pas été arrêté    Abdelkader Nasri : pas de prélèvements inexpliqués au niveau des pensions de retraite    Malek Zahi: Ouverture à cette date du Centre de distribution de médicaments spécifiques à Kasserine    Ons Jabeur coachée par Verdasco à Madrid : Dur, dur, mais...    Réunion tripartite de Tunis : Sécurisation des frontières et lutte contre la migration irrégulière    Dans un périple exploratoire et promotionnel pour les Chefs de Missions Diplomatiques accrédités en Tunisie : Les diplomates et leurs épouses découvrent le potentiel historique, civilisationnel, écologique et économique du Nord-Ouest tunisien    Chute de mur à Kairouan : Le tribunal rend son jugement    Ghalia Letaïef : Kamel Letaïef n'a pas de nièce du nom de Najla et n'a jamais mis les pieds au Luxembourg    Tunisie: Vers un vieillissement de la société ?    Royaume-Uni : Un projet de loi controversé pour l'expulsion de migrants vers le Rwanda adopté par le Parlement    USA – Tensions à l'Université Columbia : Manifestations de soutien à Gaza et accusations d'antisémitisme    Hommage à Bayrem Ettounsi dans le cadre de la Foire Internationale du livre de Tunis 2024    La galerie A.Gorgi propose une nouvelle exposition collective intitulée "Moving Figures"    Top 5 des pays arabes producteurs de riz en 2023/2024    Olivier Poivre d'Arvor présente à Al Kitab son dernier ouvrage « Deux étés par an »    Le fondateur de Tunisie Booking, Khaled Rojbi décédé    La Tunisie réitère son soutien permanent et inconditionnel au peuple palestinien    Béja: 1200 participants au semi-marathon "Vaga Run" [Photos+Vidéo]    Top10 des pays africains par nombre de millionnaires en 2024    Ali Zeramdini : la menace terroriste doit être au centre du sommet entre la Tunisie, la Libye et l'Algérie    Diplomatie économique et culturelle : La Tunisie valorise son patrimoine au Nord-Ouest devant des ambassadeurs étrangers    Au Palais d'Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd : La romancière Kénizé Mourad raconte les souffrances d'un peuple spolié de ses droits    Match EST vs Mamelodi Sundowns : Où regarder la demi-finale de la Ligue des Champions CAF du 20 Avril?    Adhésion de la Palestine à l'ONU : La Tunisie regrette le nouvel échec du Conseil de sécurité    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Grand Angle | Lutte contre la pêche illégale : Les voleurs des mers dépouillent notre patrimoine maritime
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 08 - 2021

Entre 18 et 25% seulement des poissons capturés par le kiss ont une valeur commerciale et pourraient être vendus sur le marché, alors que le reste, plus de 75%, sont des poissons de 1 cm ou même de quelques millimètres. Ces espèces, non désirées et pêchées accidentellement, sont en général rejetées, souvent mortes, en mer ou sur les côtes
La technique du kiss existe depuis des lustres. Le kiss, c'est cet engin qui racle les fonds marins avec des chaînes lourdes, détruisant les habitats et ramassant les petits poissons dénués de valeur commerciale. Cette forme de pêche, presque partout dans le monde, est strictement interdite également par la loi tunisienne depuis 1942. Et comme rien ne reste parfaitement semblable à ce qu'il était, depuis quelques dizaines d'années, les temps ont changé et la violation de la loi est devenue presque à la mode en Tunisie. Un phénomène en recrudescence qui a pris de l'ampleur, notamment après la révolution. Résultat, aujourd'hui nos ressources maritimes sont sérieusement menacées. Un danger qui devrait être dénoncé et combattu pour protéger la faune et la flore, ainsi que les milliers de familles tunisiennes qui vivent de la mer.
Un bilan lourd et onéreux
De l'avis de Abdelmajid Dabbar, président de l'Association Tunisie écologie, la Tunisie risque de perdre ses ressources maritimes, à l'heure où 28% des poissons de la Méditerranée se reproduisent dans notre pays. La biodiversité du milieu maritime national est donc directement menacée. D'autant qu'après 2011, on ne respecte plus le repos biologique de trois mois (juillet, août, septembre). Une pratique permettant la préservation et le renouvellement des ressources halieutiques. A titre d'exemple, le golfe de Gabès, région fragile et peu profonde, se caractérise par l'étendue de son plateau continental et recèle des plantes qui sont les sources de nourriture des poissons ainsi que des coraux. Les poissons des profondeurs qui se multiplient dans ce golfe dont des espèces très prisées comme la sole, le merlan, le rouget, et sont victimes de la surpêche avec un taux dépassant les 30% !
Au cours des dernières années, le golfe de Gabès a connu une perte de plus de 20% de ses richesses halieutiques, passant de 43,5% en 1990 à 31,8% en 2000, puis à 21,23% en 2008. Malgré cette situation alarmante, la pêche au kiss, ni éprouvante ni dangereuse pour ceux qui la pratiquent, se perpétue pour ne pas dire se généralise. De plus, argument de taille, pour ces « transgresseurs des mers », cette pratique nécessite un investissement 10 fois inférieur à celui nécessaire pour armer un bateau de pêche côtière aux filets. Argument massue, malgré l'illégalité, le nombre d'adeptes de cette pêche agressive est en nette croissance ces dernières années.
«Cette technique est interdite dans notre pays depuis des années. Mais les bandits et les propriétaires des bateaux du kiss ne respectent ni la loi, ni la réglementation, et ce, au vu et au su de tous, et, plus grave, devant la Garde nationale marine. En août 2020, ils sont pas moins de 479 bateaux à utiliser le kiss. Face à une telle situation, le bilan est alarmant, catastrophique même dans les aires dites protégées, car entre 18 et 25% seulement des poissons capturés par le kiss ont une valeur commerciale et pourraient être vendus sur le marché, alors que le reste, plus de 75%, sont des poissons de 1 cm ou même de quelques millimètres. Ces espèces, non désirées et pêchées accidentellement, sont en général rejetées, souvent mortes, en mer ou sur les côtes », regrette-t-il.
Des mesures qui feront mal aux requins sanguinaires
Dabbar ajoute que la protection du milieu marin en Tunisie réside dans l'interdiction de toutes les techniques de pêche dangereuses pour la faune ichtyologique et pour l'écosystème en général, la délimitation des zones de pêche, la limitation de l'effort et des tailles de capture, la fixation du maillage des filets... « Ce combat ne date pas d'hier, mais durant les dernières années, on n'a pas senti une baisse de cette activité illégale malgré les messages et les campagnes de lutte contre le braconnage en mer et pour préserver la biodiversité lancés à maintes reprises. Malheureusement, ces appels ne sont pas pris au sérieux par nos décideurs... Aujourd'hui, il est temps de passer à l'action pour assurer un avenir durable à notre mer.
Il faut absolument que le nouveau gouvernement établisse une vraie stratégie (à court, moyen et long termes) pour protéger nos ressources maritimes et promouvoir le secteur de la pêche dont dépendent des milliers de familles tunisiennes qui sont, aujourd'hui, en situation de précarité... Pour notre part, le dossier de la pêche interdite est fin prêt et n'attend plus que le nouveau gouvernement pour le présenter aux décideurs et stopper cette hémorragie. Evidemment, cela va faire mal aux « requins sanguinaires » assoiffés de gain facile et destructeurs de nos ressources halieutiques... Ce n'est que le début », souligne-t-il.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.