Par le Pr Jamel Trabelsi (Université Louis Pasteur - Strasbourg) La globalisation a consolidé le rôle de l'investissement direct à l'étranger, particulièrement dans les pays émergents. Cependant, cette nouvelle configuration s'est étendue aux pays développés et le transfert d'investissement international aux Etats-Unis (EU) pendant les années quatre vingt-dix en constitue une parfaite illustration. L'émergence de la nouvelle économie aux EU et la création d'une plateforme boursière ont généré un flux extraordinaire d'investissements internationaux vers ce pays. Cette nouvelle dynamique économique que les EU ont vécue pendant les années quatre vingt-dix est le fruit d'un travail en profondeur visant la création des conditions favorables aux flux d'investissements étrangers. Actuellement, la concurrence est rude et les déterminants des conditions d'attractivité ne se limitent pas aux pays développés. La Tunisie, par son infrastructure, son capital humain, son environnement politique…est devenue la destination préférée des investisseurs étrangers. Elle est par ailleurs entrée dans une course rude face aux principaux pays européens et sud-méditerranéens pour attirer la convoitise des investisseurs étrangers. Cette grande capacité à concurrencer les pays développés est le résultat de tout un travail en profondeur et dans la durée, caractérisé par la culture des résultats. Le classement plus qu'honorable de notre pays dans tous les domaines est le fruit de cette nouvelle culture qui entache tous les projets, qu'ils soient politiques, économiques ou sociaux. Le classement des pays par les institutions spécialisées constitue la principale référence guidant le choix des investisseurs internationaux. La Tunisie, par l'intelligence de ses projets politiques, l'efficacité des canaux de concrétisation et l'implication et l'adhésion de son assise populaire, est classée parmi le trois premiers pays les mieux notés en Afrique et dans la région Mena (Middle East and North Africa). La culture des résultats constitue le point d'ancrage de tous les projets présidentiels; cette exigence en termes de qualité a fortement contribué à donner plus de crédibilité et d'attractivité à notre économie. Ces acquis majeurs qui ont fait de notre pays une référence en termes de gouvernances économique et sociale doivent être consolidés afin de préserver notre image de marque et assurer, par conséquent, une croissance durable. Les orientations stratégiques de notre pays, afin d'entretenir et de consolider ces acquis, se manifestent entre autres par la nouvelle vision en matière de développement régional. La consolidation de ces acquis passe incontestablement par la généralisation de cette culture de résultats à toutes les composantes de la société tunisienne. L'approche de l'action politique, économique et sociale doit s'inscrire dans une logique de rentabilité et de fonctionnalité. Le point 22 du programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» trace la nouvelle vision du développement régional en incitant les régions à instaurer une dynamique économique créatrice d'emplois et génératrice d'un développement social. Ce développement micro-institutionnel nécessite la modernisation et le recadrage de l'approche de la responsabilité politique dans les institutions administratives régionales. Cette nouvelle vision s'articule, en effet, autour de la philosophie de la gouvernance à l'échelle régionale en préconisant l'élargissement du pouvoir des régions et la consolidation de leur rôle dans la conception, la réalisation et la préservation des projets de développement. Elle vise de surcroît à doter les conseils régionaux de plus d'autonomie financière, des compétences dans tous les domaines et les inciter à développer des projets de collaboration et de réseautage avec des régions des pays étrangers. Cette feuille de route permettra aux régions de mieux structurer leurs projets de développement et surtout de s'inscrire dans cette culture des résultats, laquelle a permis à notre pays d'exceller sur la scène internationale.