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Le Japon et la méthodologie arabo-musulmane
Opinion


Par Dr Hamza ESSADDAM*
Le Japon doit-il sa réussite à la méthodologie de la civilisation arabo-musulmane ? Huntington, le pense quand il écrit dans son livre «le Choc des civilisations» à la page 80 : « Les Arabes musulmans ont reçu, valorisé et utilisé leur héritage hellénistique pour des raisons essentiellement utilitaires. Surtout intéressés à emprunter certaines formes extérieures ou certains aspects techniques, ils ont su dévaluer tous les éléments du corps de pensée grec qui aurait pu rentrer en conflit avec la « vérité » telle qu'elle a été établie dans leurs préceptes et leurs normes coraniques fondamentales. Le Japon a suivi le même modèle au 16e siècle. » (1)
Cette méthodologie arabo-musulmane, qui n'a pas fini encore de nous fasciner, (2) mais aussi d'impressionner tous ceux qui ont eu à l'approcher comme Huntington(1), Van Hess (3). Au siècle passé, elle était même recherchée par Napoléon III pour rénover la société française, qui, comme l'écrit Philippe Séguin, «était en 1852, comme on dit aujourd'hui, en état de sous-développement » (4). Dans ce programme de rénovation, Napoléon III proposait et je le cite : « Les Gaulois se sont assimilés aux Romains vainqueurs et de l'union forcée entre les vertus contraires de deux civilisations opposées est née, avec le temps, cette nationalité française qui, à son tour, a répandu ses idées dans le monde entier. Qui sait si un jour ne viendra pas où la race arabe régénérée et confondue avec la race française, ne retrouvera pas une puissante individualité, semblable à celle qui, pendant des siècles, l'a rendue maîtresse des rivages méridionaux de la Méditerranée. » (5) Ces idées jugées utopiques, par ses contemporains, prouveront leur véracité un demi-siècle après, et avec panache en Tunisie par deux normands, premiers prix d'histoire et médecins, les docteurs Charles Nicolle (2) et Ernest Conseil (7).
Dans cette méthodologie, il y a des idées phares que résument souvent des phrases clés, parmi elles celle qui nous intéresse dans cette communication est : l'Interdiction de l'imitation-reproduction des autres, mais la pratique d'une imitation-évaluatoin, une imitation réfléchie
Cette interdiction de l'imitation-singerie ou de son corollaire les « transferts bruts des technologies », nous la trouvons formulée à Kairouan dès l'aube de la civilisation arabo-islamique : «Les personnes qui se contentent de copier autrui sont traitées par Ibn al-Haddad, disciple de l'Imam Suh'nun (302 H. / 904 ap. J.C.), de déficients mentaux. Le taqlid dérive de la déficience mentale- (al-taqlîd min naqs al-‘uqûl wa danâyat al-himam) » (7). C'est ce principe que Huntington traduit par le duo emprunt-dévaluation, et non seulement emprunt tout court ; emprunt aveugle, irréfléchi. Ce principe n'est pas propre à la civilisation arabo-musulmane, puisque nous le retrouvons rapporté par Apulée au deuxième siècle à Carthage. Cet auteur parle d'emprun-réparation des omissions et d'emprunt-comblement des lacunes : « C'est une heureuse chance, Maximus, que cette cause se plaide devant toi : érudit comme tu l'es, tu as certainement lu les nombreux livres d'Aristote sur la génération des animaux, l'anatomie des animaux, ainsi que les innombrables problèmes du même philosophe, sans parler des ouvrages où les autres représentants de l'école traitent de leurs diligentes recherches, ce fut leur honneur et leur gloire de les mettre par écrit, comment serait-il déshonorant pour moi d'en faire le sujet de mes expériences ? Alors surtout que je m'efforce de les présenter avec plus d'ordre et de concision, en grec et en latin, réparer partout leurs omissions et de combler leurs lacunes... Je demanderai encore qu'on lise quelques passages de mes ouvrages en latin sur le même ordre de connaissances ; tu y remarqueras, outre des particularités peu connues des noms encore inusités chez les Romains, et qui, jusqu'à ce jour, n'avaient pas, que je sache, été créés : ces noms, c'est moi qui, par mon labeur et mon étude, les ai empruntés aux Grecs, en leur donnant toutefois une empreinte latine. » (8).
La survivance avec la même efficacité et puissance de ce principe, pendant plus de vingt siècles et dans des groupes ethniques différents (tunisiens des 2e et 9e siècles, japonais du 16e siècle), nous permet-il de le classer au registre des lois de la modernité ?
La Tunisie, qui a été capable d'utiliser par le passé et avec succès ce principe d'emprun-dévaluation, ou d'emprunt-évaluation ou mieux encore emprunt-critique est-elle capable de le rééditer, surtout après la révolution de 2011, en redialoguant avec son histoire, tout en poursuivant le dialogue-critique avec les autres civilisations, comme le recommandait en 1996 Joseph Van Ess: « Aujourd'hui, la problématique du monde musulman, au lieu de mener le dialogue avec le passé de la civilisation musulmane, les philosophes mènent le dialogue avec la civilisation occidentale »(3)
Références
Huntington Samuel P. Le choc des civilisations Ed. Odile Jacob Pari 1997
Essaddam Hamza «Le génie et le miracle de la médecine arabo-islamique » Journal La presse de Tunisie du lundi 1er juin 2015
Pr Van Ess Joseph «Liberté et responsabilité» in être libre aujourd'hui» Rencontres Internationales de Carthage Beit el Hikma Tunisie 1996
Séguin Philippe «Louis Napoléon le Grand» Ed. Grasset et Fasquelle Paris 1990 pp.285
Laurens Henry «Français et Arabes depuis deux siècles Ed. Tallandier Paris 2012
Essaddam Hamza «Une facette cachée de l'histoire de la Tunisie» Journal La Presse de Tunisie vendredi 8 mai 2015
D. Larguèche Monogamie en Islam CPU Tunis 2011
Apulée «Apologie» Ed. Belles Lettres Paris 2001


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