Le tandem Sebti-Missaoui a su relever le défi. Pourvu que les leçons du passé soient retenues. C'est fait. Les Cigognes touchent au but. La Ligue 1 retrouve du coup un vieux client qui connut son heure de gloire par l'entremise de Dame coupe qu'il sut dompter à deux reprises. Pourtant, lorsqu'il fut relégué à la fin de la saison 2013-2014, l'Olympique de Béja donnait l'impression d'un club en totale perdition, et on pouvait craindre pour lui de s'enliser irrémédiablement dans les affres de l'oubli et de la médiocrité. On en a vu des clubs qui perdent pied une fois disparus de la carte de la division d'élite. On se rappelle que le président Jalel Gharbi s'était retiré dans une atmosphère délétère, que le coach Mohamed Kouki, l'enfant du club appelé en catastrophe au chevet du malade, avait échoué à relever le défi, une défaite (0-1) à Béja même face au Stade Tunisien, lui aussi menacé, lors de l'avant-dernière journée ayant scellé la descente aux enfers. Mais le plus grand problème qui ne laissait présager rien de bon avait trait aux caisses désespérément vides, le club manquant cruellement de soutien de la part de ses mécènes et supporters qui l'avaient abandonné à son triste sort. Il faut avouer que dans la première phase de la saison, ce n'était pas le grand enthousiasme non plus. Les copains de Nabil Missaoui n'ont assuré leur qualification au play-off que de justesse. Pourtant, l'entraîneur adjoint, Nabil Bechaouch, nous assurait que la place naturelle de l'OB se situait en L1, et que l'union sacrée allait favoriser le grand dessein d'une accession pour laquelle tous les moyens allaient être investis. Le bureau de Mohamed Ibrahimi mettra les petits plats dans les grands, l'entraîneur Lotfi Sebti se chargeant du reste. Un vent de folie Le noyau dur était pourtant parti. Ceux qui furent aux avant-postes dans la dernière expérience en L1 (Nidhal Nefzi, Ali Hammami, Akram Ben Sassi, Hamouda Maâmeri, Bilel Yaken...) quittèrent le club à la recherche d'autres horizons «plus accueillants». Il fallut donc lancer un nouveau cru et recruter d'autres éléments qui cherchaient à relancer leur carrière. Le cas d'Oussama Amdouni, le milieu offensif arrivé sous forme de prêt du Club Sportif Sfaxien. Mais l'exploit n'aurait sans doute pas pu être possible sans le précieux concours du leader du groupe, le vieux briscard Nabil Missaoui lequel, à 37 ans, continue de faire la pluie et le beau temps. Auteur de 18 buts cette saison, il participa dans une large mesure à la performance béjaoise. Les années ne semblent pas avoir de prise sur le leader du groupe qui sert de courroie de transmission entre l'entraîneur Lotfi Sebti et ses hommes. Et puis, comment oublier l'intelligence et le savoir-faire du stratège, l'entraîneur Sebti, qui donna ses lettres de noblesse à l'Union Sportive de Ben Guerdane avant de débarquer dans le nord pour relever Mokhtar Arfaoui. A présent que les Cigognes se trouvent leurs fans grâce à cette accession, qu'un vent de folie traverse la ville depuis vendredi dernier et la victoire (3-0) dans le derby contre Jendouba Sport, les ambitions ont inéluctablement grandi. Pourtant, le bon sens veut que l'OB se fixe dans un premier temps l'objectif suivi par chaque nouveau promu, à savoir le maintien tout court. Gageons que ce retour parmi l'élite apportera la fraîcheur et la joie de jouer qui distinguent les Cigognes.