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La dure vérité
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 08 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
C'est donc aujourd'hui que le dernier soldat américain de la dernière brigade de combat aura quitté l'Irak, conformément à la promesse de Barack Obama. Le 2 août dernier, le chef de la Maison-Blanche a réaffirmé cette promesse devant le congrès national des vétérans américains handicapés, réuni à Atlanta. Le discours qu'il avait prononcé à cette occasion comportait une phrase assez bizarre : «La dure vérité est que nous ne voyons pas la fin du sacrifice américain en Irak», avait-il dit.
La notion de sacrifice implique forcément de grandes qualités morales, telles que générosité, grandeur d'âme, penchant altruiste assez poussé, qualités dont l'armée américaine en Irak ne peut en aucun cas se prévaloir, cela va sans dire et mieux encore en le disant.
Parler de sacrifice américain en Irak relève de la démagogie, car la guerre qui a détruit ce pays n'était pas motivée par le désir d'aider le peuple irakien, comme ont tenté vainement de le faire croire les responsables de ce désastre, mais par un calcul où l'égoïsme et la cupidité de grande puissance ont joué un rôle de premier plan dans le processus de prise de décision qui a conduit à l'invasion de l'Irak.
S'il voulait être honnête et coller à la réalité, le Président Obama aurait dû dire aux vétérans américains handicapés que la dure vérité est que personne ne voit la fin des conséquences des erreurs commises par les administrations Bush I et Bush II. La dure vérité est que ni Clinton, qui a succédé à Bush I, ni Obama, qui a succédé à Bush II, n'ont remis en question les choix désastreux de leurs prédécesseurs. Bien au contraire, Clinton a appliqué avec un zèle impitoyable les sanctions imposées à l'Irak par Bush père en 1991, et Obama n'a pas émis la moindre critique de ce qui est désormais connu comme le plus grand fiasco de la politique étrangère américaine depuis la création des Etats-Unis d'Amérique.
Ceux-ci ne sont pas en train de se sacrifier pour l'Irak, même s'ils ont maintenu 50.000 soldats pour «former» l'armée et la police irakiennes, mais sont en train de payer les erreurs tragiques commises par les Bush père et fils, dont la fixation pathologique sur l'Irak a provoqué le malheur de millions d'Irakiens et de milliers de familles américaines.
Sans doute Saddam Hussein était loin d'être un saint. Il a commis des erreurs monumentales que les ennemis de l'Irak ont pris pour prétexte pour ramener le pays plusieurs décennies en arrière. Mais aussi monumentales que fussent ces erreurs, elles ne justifiaient nullement la destruction d'un pays et son infection par un virus qui s'est révélé d'une virulence cauchemardesque.
Le virus est celui d'Al Qaïda que l'intervention américaine a implanté dans le cœur de l'Irak et dont les hordes de kamikazes avaient pris pour cibles les Irakiens et leurs institutions sociales et politiques plutôt que les forces d'occupation américaines.
L'intervention américaine en Irak a eu des conséquences terrifiantes pour la population irakienne. L'armée envoyée par Bush avait une incroyable capacité de destruction et une tout aussi incroyable incapacité de construction. Elle a détruit en un clin d'œil les institutions politiques, administratives et judiciaires de l'Irak, mais elle n'est pas arrivée en plus de sept ans d'occupation à construire la moindre institution crédible capable de s'acquitter convenablement de son devoir vis-à-vis du peuple irakien. De sorte que, aujourd'hui, celui-ci se trouve dans une situation économique, sociale et politique bien pire qu'au temps du règne du Baâth. Pour illustrer le propos avec un seul exemple, au temps de Saddam, les Bagdadis avaient de l'électricité pratiquement 24 heures sur 24, aujourd'hui ils ne l'ont pas plus de 6 heures par jour.
Mais plus grave que la destruction des infrastructures ou des institutions est l'infection de l'Irak par le virus d'Al Qaïda, infection qui a déteint largement sur de nombreux pays de la région. La Jordanie a essuyé une série d'attaques meurtrières contre ses installations hôtelières le 9 novembre 2005, le Liban a connu trois mois de violences meurtrières initiées par le groupe terroriste Fatah Al Islam en automne 2007, et le Yémen fait face aujourd'hui à une vaste campagne de déstabilisation orchestrée par des groupes radicaux liés à Al Qaïda. Il est évident que les violences terroristes subies par ces trois pays ont un lien direct avec l'intervention américaine en Irak.
N'ayant réalisé ni succès stratégique, ni succès politique, ni succès militaire, les Américains se rabattent aujourd'hui sur «le succès» du retrait de la moitié de leurs troupes d'Irak. Ce retrait ne peut certes pas être comparé à la déroute américaine au Vietnam au printemps 1975, mais il ne peut pas non plus être qualifié de «succès». Car pour qu'un retrait soit qualifié de succès, les soldats devraient se retirer la tête haute. Or, dans le cas d'espèce, les 50.000 soldats ayant quitté l'Irak ont peu de raisons d'être fiers de leur mission. On ne peut pas être fiers ni parler de succès quand on a participé à une mission indigne qui se résume en trois mots : intervenir, détruire, partir.


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