Le ST aurait besoin d'une stratégie qui favorise le succès plutôt que de sanctionner l'échec Ghazi Ben Tounès n'aura finalement pas tenu longtemps. Moins d'une année après son élection à la tête du club, il vient de jeter l'éponge en annonçant sa démission du poste de président. Son passage au Stade Tunisien s'est achevé par un échec cuisant. Le ST rétrograde pour la première fois de son histoire en Ligue 2 et se retire avant terme de la compétition. Tout cela sans oublier la radiation à vie de certains joueurs et même les mandats de dépôt émis à l'encontre de certains d'entre eux. Le Stade n'est jamais tombé aussi bas. L'exécutif actuel, ainsi que certaines personnes parachutées aux postes de responsabilités, en assument l'entière responsabilité. Tout cela, on ne le voit pas seulement comme un dérapage, mais aussi et surtout comme une déviance constituée et entretenue. Cela confirme l'idée que tous ceux qui se sont auto-proclamés responsables au sein du club ont tout simplement failli à leur tâche. Plus encore : ils n'ont ni le profil, ni la vocation, ni le statut et surtout aucune légitimité pour être là où ils étaient. Dans leur majorité écrasante, ils se distinguent par un trait commun : ils ne disent pas ce qu'ils font et ne font pas ce qu'ils disent. Pire : il y a dans leur inconscient collectif comme une légitimité de l'échec et du plantage. On ne voudrait pas ici trop alourdir, surtout qu'ils partent sans aucun regret, mais à la vue des dérapages causés, il y a lieu de s'inquiéter aujourd'hui sur l'avenir du ST. Autant dire aussi que ce qui a été entrepris depuis l'intronisation de ce bureau directeur n'est autre qu'une marginalisation du club par rapport à son histoire, son passé et ses acquis. La démission du président du club n'est pas une surprise, même si elle vient à moins d'une année de sa prise de fonction. Elle signe et confirme la perte du cap symbolique, mais aussi d'alternatives et de solutions susceptibles de faire avancer les choses. Sous sa direction, le ST a vécu en marge de la réalité et de la vérité. Tout ce qui a été préconisé n'a jamais dépassé le stade des promesses. L'incompétence de certains responsables ne leur permettait même pas de pouvoir gérer le minimum de ses affaires courantes. On ne saurait s'interdire de penser à tout le gâchis causé, ou encore aux quelques bonnes volontés qui restaient, mais incapables aussi de résoudre l'équation, impossible d'être une minorité dans un entourage instrumentalisé. Ici et là, le ST s'est égaré. Assemblée élective, fin juillet Il est souvent difficile d'imaginer ce qui peut se passer dans un parcours d'une équipe de football. Mais ce qui s'est passé au ST ne suscite pas seulement le désenchantement, cela tient aussi à une faillite à la fois d'ordre individuel et collectif. Ces défaillances qui n'ont pas de limites. Ces insuffisances qui remettent en cause les dispositions les plus élémentaires du football. Le sort du club était quelque part scellé. Le club devait exister. Ce qui était pratiquement impossible, irréalisable.!.. La vérité est que tout ce qui a été gâché compromet le présent et obscurcit l'avenir. Autant dire que le Stade était malheureusement dans ses temps inhabituels et qu'il traçait sa route dans la confusion et la déstabilisation totale. Absence de réflexion, échec de gouvernance, il n'a jamais fait amende honorable, ni auprès de son public ni sur la scène sportive. Difficile de savoir aujourd'hui ce qu'il reste du club, encore moins ce qu'il adviendra dans les prochains jours. Où est-ce qu'il peut aller et comment il peut survivre à son destin? Car le Stade, qu'on a tant aimé, béni, encensé et vénéré, est aujourd'hui au bout du système appliqué au football. On ne peut plus rester dans une gestion molle qui conduit à l'immobilisme. Autant qu'il lui est permis de retrouver la voie du salut, autant il est dans une position qui impose aux dirigeants de détruire la fatalité humaine. Des fois, lorsqu'on croit que tout est fini, c'est alors que tout commence. C'est du moins la conviction de ceux qui sont prêts à prendre le risque et de se présenter aux élections à la fin du mois de juillet prochain. En attendant, la gestion temporaire du club sera assurée par l'ex-président du club, Jalel Ben Issa, et l'actuel vice-président, Nabil Madani, et ce, jusqu'à la tenue de l'assemblée générale extraordinaire. Le ST aurait besoin d'hommes capables de mettre au point une stratégie qui favorise le succès plutôt que de sanctionner l'échec. La pratique dans la gestion du groupe gagnerait ainsi et à la fois à favoriser les réussites et à façonner leurs interprétations. La piste pour y parvenir consiste à combiner des objectifs communs dans un système dans lequelle il peut vraiment se retrouver. Plus encore: s'y identifier.