On parle d'une direction collégiale, composée d'anciens présidents et responsables, pour diriger le club. Il s'agit d'un système pluridirectionnel, avec un corps administratif plutôt qu'un seul président... Le contexte est assez spécial. Une seule personne ne peut plus commander seule au Stade Tunisien. Les déboires de la saison écoulée, les dérapages, les manquements et les gâchis, on ne les voit plus aujourd'hui seulement comme des signes de défaillance, mais surtout comme une déviance constituée et entretenue. Le Stade a vécu ses années les plus funestes. Des années que l'on n'oubliera pas de sitôt et dont on voudrait, en même temps, ne plus jamais se souvenir. Abaissement sportif, avilissement des résultats. Mais surtout déchirement pathétique dans les rangs des responsables. A tous les niveaux... Ceux qui ont fait du club quelque chose de désincarné et un moyen de déchirement assistent aujourd'hui, au moins de là où ils sont, à la fin de leur monde. La relégation continue d'alimenter et de nourrir la douleur des Stadistes. Le club a perdu pour la première fois de son histoire sa place au sein de l'élite. Conséquence logique d'une médiocrité visible à tous les niveaux de responsabilités. Une médiocrité qui a inspiré des dirigeants sans idées ni valeurs, et dont la seule ligne de conduite est le populisme, préférant caresser les bas instincts des gens, au lieu de les hisser à d'autres niveaux. Au-delà des déceptions et des amertumes, c'est la vocation des responsables stadistes qui est aujourd'hui mise en cause. Le rôle et les prérogatives de ces derniers ont pris une autre signification. Une autre tournure, surtout avec des dérapages d'un entourage complètement loin des valeurs, des époques et des principes qui ont fait du ST un grand club. Nous sommes passés du responsable qui en était le premier supporter stadiste à celui de plus en plus préoccupé par des considérations extrasportives et qui n'a plus nécessairement des liens de cœur avec son club. Dans son immense majorité, la nouvelle classe dirigeante n'a pas une idée de ce que doit représenter un club comme le Stade. La relégation n'est malheureusement pas une surprise, et encore moins volée : le ST s'est laissé entraîner dans une spirale à multiples facettes : sportive, morale, éthique, humaine. Certains de ses responsables les plus ‘'éminents'', tous parés d'innocence, d'autres adeptes de la serviabilité et de la complaisance, tous sans exception avaient fait mine d'agir, par les fausses promesses, dans l'intérêt du club. Entretemps, les questions essentielles pour l'avenir du club restaient sans réponses. A des années-lumière des méthodes susceptibles de définir une vraie politique sportive et un collectif uni et solide, à des années-lumière des responsables avertis et éclairés, le Stade avançait sans boussole dans un milieu vilipendé par ses dérives, avec des responsables éparpillés et désemparés. Un club qui s'est trop relâché Il ne peut plus continuer à être l'otage de certaines personnes et des considérations individuelles. Sur le plan technique, la situation est d'autant inquiétante que l'effectif se trouve aujourd'hui plus que jamais amoindri. Beaucoup de joueurs sont en fin de contrat. D'autres retourneront à leurs clubs après une saison de prêt, alors que la situation des suspendus reste en suspens. Tout cela sans compter les contraintes financières et budgétaires. Mais parfois, les grandes douleurs amènent les grands changements. Il est temps aujourd'hui de changer radicalement de mentalité au sein du club. S'il a pris l'habitude de ne pas pouvoir rattraper le temps perdu, le ST peut aujourd'hui arrêter de perdre son temps, notamment en faisant appel aux hommes qu'il faut à la place qu'il faut. Tout particulièrement en apportant la contribution de ceux qui sont expérimentés en matière de football et reconnus pour leur rigueur dans la gestion et pour leur probité morale. Les responsabilités au sein du club ne devraient être confiées qu'aux personnes qui les méritent, qui en ont le profil et bien entendu la vocation. C'est ainsi qu'on parle de plus en plus d'une direction collégiale, composée d'anciens présidents et responsables, qui serait constituée dans les prochains jours. Il s'agit, en fait, d'un système pluridirectionnel, avec un corps administratif plutôt qu'un seul président. Les pratiques dans la gestion du club devraient gagner ainsi à la fois à favoriser les réussites et à façonner leurs interprétations. La piste pour y parvenir consiste à combiner des objectifs communs dans un système dans lequel le Stade, à travers ses différentes composantes, peut réellement percevoir ses progrès. Il faut dire, à ce propos, que les conditions favorables pour redresser la barre sont aussi d'ordre relationnel. Il s'agit d'instaurer un climat de confiance réciproque. Et, donc, une composante de la qualité du travail, pas un à-côté. L'occasion de démontrer que le Stade est viable avec une bonne philosophie et une bonne mentalité. Le ST, son appareil et ses hommes, les vrais, veulent serrer les boulons d'un club qui s'est trop relâché ces dernières années.