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Quand la crise migratoire inspire l'art contemporain
Exposition
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 08 - 2016

Pendant que l'Europe essaie de trouver une solution à la plus grave crise migratoire de son histoire récente, certains artistes contemporains s'approprient du sujet et plusieurs expositions invitent à la réflexion.
Qu'ils soient motivés par des raisons économiques, politiques ou nourris par des conflits, les mouvements migratoires ont toujours existé. Mais aucun ne peut être comparé au phénomène que connaît actuellement l'Europe, qui a vu arriver, seulement par la mer, plus de 250.000 personnes depuis le début de l'année 2016. Et, mondialisation oblige, les images de ces exodes modernes voyagent autant, sinon plus que ses acteurs. Elles font le tour du monde en suscitant l'indignation mais aussi en inspirant les artistes contemporains, toujours prêts à poser un regard différent sur notre temps, afin de susciter une réflexion, expérimenter de nouveaux langages esthétiques ou simplement aborder une thématique à la mode.
«L'humanité est fondée depuis son origine par la migration et l'art est aussi une forme de migration», défend Caecilia Tripp, artiste allemande basée à Paris, qui travaille depuis plusieurs années sur ces questions. Elle vient de rentrer de Lampedusa, après avoir préparé son nouveau projet, une composition musicale intitulée Score for Migrating Notes qui sera présentée au festival d'automne de Graz, en Autriche, et à la FIAC Paris, en octobre. «Lampedusa est au cœur de notre "mondialité"», théorise-t-elle, en reprenant cette expression chère à Edouard Glissant.
Ses œuvres font partie de la sélection présentée cet été par la galerie Mor Charpentier, à Paris, dans le cadre de l'exposition «Exodus». Dans l'événement, à l'affiche jusqu'au 6 août, sept artistes venus des quatre coins de la planète mettent en exergue, chacun à sa façon, la question des déplacements humains.
Pédagogie et ironie pour raconter la tragédie
Certaines institutions ont préféré aborder le sujet de la crise migratoire par le biais de la pédagogie, comme l'exposition « Frontières », qui vient de s'achever au musée de l'Histoire de l'immigration, où la question des enjeux contemporains des murs et barrières, mais aussi de ceux qui les franchissent, a été traitée de manière presque exhaustive. Un événement qui méritait d'être itinérant, compte tenu de sa thématique. Surtout dans un monde où «la mobilité des personnes est synonyme de progrès et de modernité dans de vastes zones d'échanges supranationales, comme l'Union européenne dont les frontières intérieures sont ouvertes», tandis que d'autres Etats renforcent leurs frontières afin de limiter, voire d'empêcher leur traversée, comme l'expliquaient les organisateurs.
D'autres ont préféré la provocation, comme le Musée d'art cycladique d'Athènes. L'institution accueille jusqu'au 30 octobre l'exposition «Ai Weiwei at Cycladic», dans laquelle l'artiste chinois, connu pour ses polémiques, essaie d'alerter sur le sort des réfugiés. Les œuvres exposées, inspirées par ses visites dans la capitale grecque, mais surtout sur l'île de Lesbos, interpellent le visiteur. Comme cette installation composée par des bouées qui au loin semblent être si légères, mais s'avèrent être faites de marbre, représentant d'une certaine façon l'impasse de ceux qui s'aventurent dans la traversée de la Méditerranée. Une métaphore qui nous rappelle que plus de 3.000 personnes ont péri seulement cette année.
Pour les fans d'Ai Weiwei, le travail de l'artiste est aussi présenté jusqu'au 20 novembre en Autriche, au Haus à Vienne, avec « Translocation, Transformation », une installation dans laquelle il expose 1.005 gilets de sauvetage de réfugiés. L'œuvre est une version adaptée de celle montrée au début de l'année à Berlin.
Ce défi de repenser les différentes formes de migration est présent aussi à Photo España, la messe espagnole de la photographie qui se tient à Madrid jusqu'au 28 août. Pour l'édition de cette année, le marathon de 94 expositions, rassemblant le travail de 330 artistes, se concentre sur l'Europe et son identité, et la question de la crise migratoire s'est invitée comme une évidence. Il suffit de voir «Aux portes du paradis !», au centre culturel Conde Duque, où John Batho, Antoine D'Agata, Peter Knapp, Mathieu Pernot et Annick Sterkendries abordent, chacun à sa façon, la problématique des déplacés, ou encore «Chemins d'exil», événement organisé par l'Institut français au parc du Retiro, qui expose, jusqu'à la fin août, le drame des réfugiés via le regard de cinq photographes. Plus réalistes que les artistes contemporains, les photojournalistes semblent nous rappeler que, malgré la dimension parfois très esthétisante de ces images, il s'agit bien d'un sujet qui touche toute la société.


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