Ancien président du Club Olympique des Transports, Mohieddine Habita appelle à la révision du statut professionnel tel que mis en œuvre aujourd'hui. Le «Pelé arabe» dénonce une situation bâtarde où la quasi-totalité des clubs vivent au-dessus de leurs moyens «Comme pour le simple citoyen, le club est saigné à blanc et survit grâce aux crédits contractés çà et là. Pourtant, il pousse la contradiction jusqu'à payer les joueurs royalement, mieux qu'un médecin, un avocat ou un directeur de banque alors qu'il n'en a pas réellement les moyens. Tout cela ressemble à une fuite en avant entreprise par tous les clubs, à part deux ou trois qui bénéficient de solides appuis que ce soit de la part d'une seule personne, le président qui dépense à tour de bras, soit de la part des hommes d'affaires de la région réunis au sein d'un haut comité de soutien. Pourtant, il est temps de prendre le taureau par les cornes en révisant le statut professionnel jusqu'aux racines. Toute l'organisation est biaisée, viciée parce que si l'on s'amuse à appliquer rigoureusement les critères contenus dans le cahier des charges édicté au milieu des années 1990 par l'ancien président de la FTF puis ministre des Sports, Raouf Najjar, eh bien il n'y aura plus un seul club répondant aux charges du professionnalisme. Ils seraient tous recalés. De nouveaux textes adaptés à la réalité de notre football post-Révolution doivent être mis en œuvre par des spécialistes qui ont suffisamment d'expérience et de maîtrise de ces sujets. On entend dire que l'Etat veut se désengager de ses obligations vis-à-vis du sport et des associations sportives en raison des impérieuses dépenses dans d'autres secteurs considérés prioritaires. Ce n'est pourtant pas au niveau de l'Assemblée des représentants du peuple qu'une décision aussi cruciale peut être prise. L'ARP n'a rien à voir avec le sport dont elle ignore complètement et les spécificités et les problèmes. Faire la grève n'est pourtant pas le meilleur moyen pour aider à trouver des solutions. Certes, le joueur dit professionnel a un engagement moral vis-à-vis de son club. Mais il faut aussi penser aux familles des joueurs qui n'ont pas d'autres revenus. Surtout les footballeurs qui en sont à leur première année d'un contrat «pro» et qui n'ont pas encore mis de l'argent de côté. D'autre part, il faut séparer les deux régimes qui n'ont rien en commun : les clubs pros d'un côté, et ceux amateurs de l'autre. En l'absence d'un spectacle attrayant, il est difficile de dénicher des sponsors, le produit football ne se vend plus. A preuve, les difficultés trouvées par la fédération pour vendre le championnat à la Télévision nationale. Les sponsors ont pris la fuite, les spectateurs désertent les stades. Le foot n'a plus ses appuis d'antan!».