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La tunisianité : une identité... un modèle
A l'encre vive
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 09 - 2010


Par Mustapha Attia
Qui sommes-nous?
La question semble de prime abord susceptible de provoquer l'étonnement, la réponse étant on ne peut plus triviale et obvie, ne demandant ni effort ni concentration. Mais à la réflexion et à y regarder de près, nous nous trouvons devant une question cruciale, une question vitale, dont la réponse n'est ni facile, ni évidente.
C'est que nous vivons dans un monde en constantes mutations, qui change à une vitesse ahurissante, où les distances se sont réduites, les frontières évanouies, les intérêts confondus et les cultures mélangées. Mais le plus important dans tout cela est le fait que ce qu'il était “convenu” d'appeler des “constantes établies” se sont effondrées au rythme d'une mondialisation totale et envahissante.
L'ethnie, la religion et la géographie demeurent-elles encore la trilogie centrale déterminant l'identité des peuples !?
Le simple fait de poser la question insinue inévitablement que l'affaire nécessite une révision et mérite d'être revisitée. Car l'accélération du rythme des mutations impose en pratique de se tenir informé de ces bouleversements et d'interagir intellectuellement avec ses développements et de s'inscrire de manière efficiente dans ce processus universel où ne survit désormais que le meilleur, celui qui a conscience de l'importance de son rôle dans la reformulation de son être et de son identité.
Le problème, pour éviter tout quiproquo, ne dépend pas de ces invariants/constantes traditionnel(le)s, mais de leur restructuration, de l'usage qu'on en fait et des éléments nouveaux qu'on y apporte. Ainsi le facteur ethnique perd sa noblesse et son authenticité s'il devient synonyme de fanatisme et de racisme. La religion devient une entrave dangereuse quand elle emprisonne l'esprit, contraint la liberté de l'intellect et appelle au renfermement, au repli sur soi et à faire défection à la marche du siècle. Quant à la géographie, elle en devient un refuge isoloir si on la conçoit en termes de murailles et de frontières étanches.
Dans cette perspective, il est nécessaire d'extraire ces invariants/constantes de ses moules rigides et figés, de reformuler ses concepts, ses symboliques, ses rôles et ses objectifs. Le facteur ethnique devient sitôt une spécificité qui enrichit l'esprit de la diversité humaine et se coule dans un continuum avec les spécificités des autres ethnies. La religion sera désormais une noble prise spirituelle et un admirable mécanisme moral diffusant l'esprit de tolérance, de fraternité et de solidarité, tant entre les groupes qu'entre les individus. La géographie sera désormais un pont tendu en vue de rapprocher les gens. C'est avec ces éléments chargés de leur dimension humaine que se construit l'identité. Celle-ci se fixe et s'enracine avec un autre élément qui la complète, à savoir “le modèle de vie” qui a pour effet de dissiper toute forme de diversité entre les différentes ethnies et religions au sein d'une seule société.
Qui sommes-nous donc?
Nous sommes des Tunisiens, notre arabité ayant assimilé notre héritage phénicien et les divers sédiments civilisationnels qui l'ont suivi, lui octroyant une richesse insolite. Nous sommes des musulmans, ayant au plus profond de nous-mêmes des préceptes bienveillants marqués de rationalité, de tolérance, de pondération, de fraternité et de cohabitation pacifique avec les autres religions, dans un esprit de respect mutuel. Nous sommes les enfants d'un pays généreux, qui a été depuis la nuit des temps terre de civilisations, où les cultures humaines ont connu des synergies sans contraintes et qui ont en fait un immuable symbole d'ouverture.
Tous ces éléments sont soutenus par un “modèle tunisien” spécifique, essence des cultures successives, de prouesses inscrites dans l'histoire de l'humanité, de divers mouvements réformistes et modernistes et de valeurs humaines enracinées dans les esprits que nous nous transmettons avec honneur et fierté.
C'est cela l'identité tunisienne, dans sa plus sublime expression, loin de tout esprit fanatique, extrémisme, renfermement, repli ou velléité rétrograde. C'est avec cette identité chargée d'humanisme et de nobles valeurs et principes que nous préserverons notre être dans son authenticité, imposant notre originalité et participant à la civilisation universelle par le biais de notre apport spécifique.
L'immunité des identités réside dans la vertu des valeurs qu'elles fondent. C'est pour cela que la pérennité de cette immunité dépend de notre aptitude à léguer ces valeurs en héritage d'une génération à l'autre. En effet, il ne suffit pas de transmettre les réalisations palpables, les acquis et les richesses, il est nécessaire de léguer aussi les valeurs, parce qu'elles sont le fondement des identités immunes et la preuve de l'authenticité des peuples et de leur continuité.
Ces valeurs constituent la première ligne de défense de la spécificité identitaire. Elles sont aussi sur la ligne de départ pour la communication avec les autres identités. En fait, nous ne pouvons nous connaître qu'à travers notre capacité à connaître l'Autre. Le moyen d'arriver à l'Autre et à le connaître consiste précisément en ces nobles valeurs humaines. Ainsi notre enracinement sera à la mesure de notre ouverture, notre tolérance sera à la mesure de notre solidarité, notre tendance humaniste sera à la mesure de la richesse de notre spécificité.
M.A.


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