Comme souvent, les réponses à apporter à propos de la sélection dépassent en complexité la simplicité des questions. Il y a cependant un avis qu'il faut nuancer : la sélection ne s'est que très rarement réconciliée avec le jeu et toutes les options offensives qui en découlent. S'il est difficile de lui attribuer une valeur, ou encore des actifs évalués, le parcours de la sélection ne laisse jamais indifférent. Elle est susceptible d'amener les interprétations à la fois les plus controversées et les plus évidentes. L'équipe de Tunisie a cependant la valeur dans ce qu'elle réalise et ce qu'elle laisse entrevoir. Cela dépend presque exclusivement des résultats obtenus dans les épreuves les plus prisées, en l'occurrence la coupe du monde et la coupe d'Afrique. Evidemment selon les performances, la compétitivité et la persévérance dans ce genre d'échéance. Jusqu'à présent et à quelques exceptions près, elle n'a pas souvent réussi à aller jusqu'au bout de ses intentions. La sélection serait-elle aujourd'hui en mesure de valoriser son parcours? Donner une plus grande dimension à son jeu ? En d'autres termes, que vaut actuellement l'équipe de Tunisie ? Comme souvent, les réponses à apporter dépassent en complexité la simplicité des questions. Il y a cependant un avis qu'il faut nuancer : la sélection ne s'est que très rarement réconciliée avec le jeu et toutes les options offensives qui en découlent. Son statut oscille entre les obligations des contres et l'incapacité de faire le jeu. Deux contraintes dont elle ne parvient pas toujours à se démarquer. Au moment où le football et les défis dans lesquels se lancent ses joueurs et ses différents entraîneurs ne manquent pas à chaque fois de remuer les passions, les indicateurs les plus révélateurs se situent au niveau d'un jeu bas de gamme, pas tout à fait épanouissant, parfois même frustrant et souvent loin des lignes comptables. Des résultats la plupart du temps en deçà des attentes et des leçons à retenir auraient dû être observés scrupuleusement au lieu de persévérer dans les restrictions tactiques et qui ont empêché plusieurs joueurs d'émerger. En matière de choix de joueurs et de tactiques, on sait que cela a souvent coûté cher à l'équipe et à la plupart de ses joueurs. Alors, il ne s'agit pas seulement de savoir aujourd'hui ce que peut valoir la sélection, mais aussi de déterminer ce que valent un investissement et une implication en équipe nationale. Un résumé maussade et sans allant. Le temps est-il venu pour donner raison à ceux qui croient à la réussite de l'équipe actuelle? Une chance en majuscule Gagner ne suffit pas. Pour imposer le respect, il faut aussi développer les assises de l'équipe, avec une priorité absolue pour le jeu inspiré et créatif. La sélection s'est qualifiée à la phase finale de la CAN, elle s'est aussi imposée lors du premier match des éliminatoires de la coupe du monde 2018 face à la Guinée sur le score de deux buts à zéro. Mais elle n'est pas encore parfaite. Individuellement et collectivement, il lui reste des challenges à relever pour marquer encore plus l'histoire de ces éliminatoires. Individuellement, les choix du sélectionneur ne semblent pas faire l'unanimité. Ils inquiètent plus qu'il ne rassurent. Quand on voit des joueurs inactifs et blessés, ou mis au repos forcé, convoqués, on s'interroge sur l'utilité et l'apport des uns et des autres. Il s'agit de joueurs qui ont du mal à couper le cordon et à prendre du recul sur eux-mêmes. C'est la raison pour laquelle certains d'entre eux ne correspondent pas tout à fait au profil idéal requis. Et dire que dans le milieu du football, comme d'ailleurs dans le milieu sportif, cela risque de coûter cher. Et si on veut pousser encore l'analyse, l'on n'hésitera pas à se poser des questions sur la vocation d'une sélection. Sur la crédibilité et la fiabilité du travail accompli. Collectivement, l'inspiration dans le jeu n'existe pas, ou si peu. Kasperczak nous fait voir les choses autrement. En dépit du temps qu'il a passé en équipe de Tunisie, il reste encore une interrogation. De par ses choix, ses convictions et, ses prises de position. Le souvenir du Mondial 98 plane encore sur le football tunisien. Finalement, si on va raconter l'histoire de l'équipe de Tunisie, ça n'en finira pas. Il y a beaucoup de leçons à retenir. L'on se contentera de dire qu'il lui a manqué, et qu'il lui manque toujours, un supplément d'âme qui propulse les novices au sommet, et un brin d'énergie nécessaire à toute forme de conquête. Mais d'une façon générale, les entraîneurs qui se sont succédé à la tête de la sélection étaient réticents à accorder leur confiance aux jeunes joueurs. Les ‘'cadres'' faisaient et font certainement encore la loi. Pourtant, dans de nombreux cas, des jeunes ont réussi à bousculer la hiérarchie. Certains ont joué les prolongations sans parvenir toutefois à aller jusqu'au bout. Dans la préparation des échéances, dans la gestion des entraînements, dans les choix stratégiques, dans la mise en place des dispositions psychologiques, beaucoup de choses sont encore à faire. La logique serait de crédibiliser un véritable projet de jeu et d'accomplissement. La gestion des différentes étapes est un axe important qui se prépare à long terme et à court terme. L'absence de consécration ne reflète pas seulement la différence de haut niveau et les exigences qui empêchent la sélection d'accéder à ce palier, mais elle traduit une défaillance caractérisée dans tout ce qui a rapport à la privation, aux insuffisances et au renoncement. L'inspiration et la créativité sont ainsi les premiers critères exigés. Cela n'aurait cependant jamais de sens, et encore moins d'efficacité, sans la prédisposition mentale. Attaquer, c'est avant tout un état d'esprit. On en a vu de ces joueurs régresser, faiblir, décliner, accuser le pas, parce que tout simplement le mental ne répond plus. On dirait un profil complètement différent de celui dévoilé, ou encore de celui attendu. Quoi qu'il en soit, panache et audace devraient constituer la principale motivation de l'équipe à l'occasion du deuxième match des éliminatoires de la coupe du monde contre la Libye et qui aura lieu ce vendredi à Alger. Les joueurs doivent à l'occasion faire preuve d'une parfaite évolution en signant une seconde victoire consécutive, salutaire pour le classement et pour le reste de ces éliminatoires.