Vernissage de l'exposition collective « Tajrid » ou abstraction, organisée par l'Association tunisienne de l'art contemporain ArtCot, en présence de Mohamed Zine El Abidine, ministre des Affaires culturelles, jeudi dernier au Palais Kheireddine à Tunis Abritée par le Palais Kheireddine, l'exposition collective « Tajrid » qui a été inaugurée jeudi dernier par Mohamed Zine El Abidine, ministre des Affaires culturelles, rassemble plusieurs générations d'artistes dont les œuvres sont comme autant d'échos et de reflets de la vivacité de l'art abstrait contemporain en Tunisie. Un accrochage rigoureux consacré à différentes approches conceptuelles de l'art abstrait tout en exprimant une sensibilité en évolution permanente portée par nos artistes : Najoua Abdelmaksoud, Sami Ben Ameur, Neïla Ben Ayed, Baker Ben Fredj, Ismail Ben Fredj, Almounyr Ben Moussa, Habib Bida, Abdelwaheb Cherni, Rafik El Kamel, Raouf Gara, Hatem Gharbi, Adnene Haj Sassi, Mohamed Amine Hamouda, Kaouther Jellazi, Imed Jemaiel, Ilhem Larbi Zarrouk, Mongi Maâtoug, Souad Mahbouli, Samir Makhlouf, Asma Mnaouar, Leïla Sehli, Abdelhamid Thabouti et Walid Zouari . «Après une première exposition consacrée, il y a près de trois décennies, à l'abstraction par le Centre d'Art de la ville de Tunis en 1984, voici la présente exposition qui réunit, encore, aujourd'hui, des artistes de tous âges, dont les œuvres témoignent de la vitalité d'une tendance riche de tant d'expériences remarquables et qui, si elle persiste dans ses convictions, apportera, à mon avis, beaucoup à la peinture tunisienne», écrit l'historien en art Ali Louati. D'après lui, l'abstraction tunisienne a tôt fait, à son tour, de prendre une certaine distance du dogme de la forme en soi, pour aller quérir des correspondances poétiques dans la nature ou des emprunts à la culture traditionnelle. De grands formats, qui semblent être le fruit de beaucoup de recherches et d'un travail acharné, témoignent de la grande évolution de l'art abstrait en Tunisie. Sur divers supports et avec des techniques variées : huile sur toile, acrylique, aquarelle, mixtes, etc., chaque artiste confère sa tenue propre à la toile, entre souplesse et rigidité; la couleur riche, et fluide, est étalée selon des procédés différents. Elle transparaît, généralement, dans des mélanges provoqués par des superpositions de va-et-vient de l'outil sur la toile. Le mouvement indépendant n'ayant pas besoin de mécanique ou d'effets optiques s'opère par glissements des couleurs les unes sur les autres. Chaque peintre s'invente de nouvelles architectures de l'espace. La plupart des sujets qu'on met en scène ont pour base des formes simples qui sont prétextes à des déclinaisons d'espaces multiples et des recherches colorées originales. La peinture se tourne vers l'appréhension de l'espace, l'opposition entre le vide et le plein et la quête d'une lumière toujours plus pure, sans cesse renouvelée. Chaque peintre puise dans sa propre source d'inspiration et transmet avec son geste libre et délibéré une extraordinaire variation de couleurs, de formes et de lumières. Des artistes authentiques et des œuvres singulières sont donc à découvrir, ainsi qu'un pluriel d'émotions qu'on nous propose de partager jusqu'au 8 décembre prochain.