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Retour au pays du théâtre
L'ENTRETIEN DU LUNDI - Walid Abou Bakr, écrivain et critique palestinien
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 11 - 2016

Il a cette angoisse naturelle et tout le met en rage, l'ignorance, l'opportunisme, l'infidélité, ainsi que la mort qui a emporté tous ses amis et ses meilleurs ennemis. Nous l'avons rencontré lors de la 18e édition des Journées théâtrales de Carthage qui a eu lieu du 18 au 26 de ce mois. Il avait rendu un bel hommage à feu Moncef Souissi, metteur en scène tunisien, fondateur des JTC.
Depuis quand venez-vous en Tunisie ?
Depuis 1977. Et je peux dire que j'ai connu ce pays à travers son théâtre.
A l'époque, comment avez-vous trouvé le théâtre tunisien ?
J'ai été agréablement surpris. Le théâtre tunisien était très différent de l'égyptien, du syrien et du libanais que je connaissais parfaitement bien.
Il était différent comment ?
Je l'ai trouvé sans fioritures, sans trop de texte, plein d'idées basées sur la vraie liberté de l'homme, ouvert sur d'autres formes d'expression et parlant, parfois, avec uniquement du son et de la lumière... Au début, je ne comprenais pas grand-chose. C'est après, et pendant les premières sessions des JTC, que j'ai commencé à comprendre ce théâtre. J'ai regardé toutes les œuvres, connu tous les gens du domaine, surtout les fondateurs d'après Aly Ben Ayed tels que Moncef Souissi, les «Faouadhel» (Fadhel Jaïbi et Fadhel Jaziri), Mohamed Idriss, Taoufik Jebali, Ezzeddine Gannoun... toute cette génération qui avait une nouvelle vision du quatrième art et qui apportait une manière de faire différente.
Quel a été votre apport à vous en tant que critique ?
Je crois que j'ai été parmi ceux qui ont fait connaître le théâtre tunisien en Orient. Tous mes articles disaient que le plus important se passait en Tunisie.
Il n'y avait vraiment rien d'important qui se passait de l'autre côté ?
Ceux qui travaillent dans la même veine sont en train de mourir, ou sont, peut-être, déjà morts... tels que le syrien Fawaz Al Sajer (1948-1988)... D'autres se sont «convertis» à la télévision, comme Sakr Al Rachoud... D'ailleurs, dans les pays du Golfe, on ne parle plus, aujourd'hui, que du Koweitien Seliman Bassem...
Que pensez-vous du théâtre tunisien d'aujourd'hui ?
Je pense que les anciens ont construit un langage que la nouvelle génération doit développer. Mais parmi les jeunes, il y en a quand même certains qui sont bons.
Parmi les carrières que vous avez suivies, pas à pas, vous citez souvent celle de Moncef Souissi. Comment avez-vous connu ce metteur en scène qui n'est plus?
Paix à son âme. C'était l'époque où je vivais au Koweït et où Souissi travaillait aux pays du Golfe. Je me souviens qu'à l'Institut des arts dramatiques du Koweït, il avait mis en scène une très belle pièce intitulée «Bye bye London» d'après un texte de Nabil Badrane, un des auteurs les plus célèbres de la comédie égyptienne. Souissi avait, entre autres, dans sa distribution, un des meilleurs comédiens du pays : Abdel Hassine Abdel Ridha... Grâce à cette pièce qui a été diffusée à la télévision, le metteur en scène tunisien a été sollicité partout dans la région.
A l'occasion de la 18e édition des JTC, vous avez rendu un bel hommage à Souissi... A part le fait que son nom fait date dans l'histoire du théâtre tunisien, en quoi est-ce que cet artiste est si important pour vous ?
C'est grâce à lui que j'ai connu le théâtre tunisien et maghrébin. A l'époque, il était directeur des Journées. C'est aussi grâce à lui que j'ai connu tous ces gens du théâtre qui sont devenus de vrais amis. Avec le temps, ma relation avec Souissi était devenue familiale, plus qu'amicale. En tant qu'écrivain, j'ai participé d'une manière ou d'une autre dans ses créations. Je me souviens, qu'à son insu et avec la complicité de l'auteur, j'ai sucré une partie du texte de «Bye Bye London» pour que ça ne fasse pas long et redondant...
Comment avait-il réagi ?
Il était furieux, bien entendu. Mais j'ai fini par le convaincre. Nous n'étions pas souvent d'accord sur certaines choses, mais cela n'a jamais altéré notre amitié. Souissi aimait la complaisance, et ne supportait pas qu'on le critique.
Que pensez-vous de lui en tant que directeur des JTC ?
Il était plus que ça, il en était le fondateur. Et sans vouloir offenser personne, je pense qu'il était le meilleur. Il était très sérieux, travailleur et capable de gestion administrative et humaine. Il connaissait tout le monde du théâtre, demandait souvent conseil pour sa programmation, et savait comment réunir les gens. Jamais il n'a eu recours aux instances officielles pour ramener des spectacles et jamais il n'est intervenu dans les décisions du jury. Car, à l'époque, il y avait une compétition. D'ailleurs, aux JTC comme au TNT (Théâtre national tunisien), l'objectif de Souissi n'était autre que le théâtre et rien que le théâtre.
Avez-vous été dans les jurys ?
Je l'ai été à trois reprises. Et c'est moi qui vous le dis, à l'époque, les prix n'étaient pas du tout octroyés par complaisance.
Vous souvenez-vous de la dernière édition de Souissi ?
Je pense que c'était la veille du «Changement». Depuis, je ne venais plus aussi régulièrement.
Pourquoi ?
Il y a eu la guerre du Golfe et je me suis un peu coupé du monde artistique. Ensuite, quand Mohamed Mediouni a été chargé de la direction, je suis revenu. Ce dernier aussi connaissait bien les gens. Il faut dire que cette génération avait une certaine fidélité au théâtre.
Où en sont, d'après vous, les autres festivals de théâtre dans le monde arabe ?
Il en reste très peu. Mais avant que le monde ne prenne ce tournant, ils étaient, à mon avis, basés sur le copinage.
Que pensez-vous de la 18e édition des JTC à laquelle vous venez de participer ?
Je pense que si les JTC existent encore, c'est la preuve qu'elles ont été créées sur des bases solides.


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