Angélique, divine, radieuse, les qualificatifs ne manquent pas pour percevoir et ressentir les émotions et la joie qui s'emparent d'elle depuis sa victoire et sa nouvelle notoriété internationale chèrement acquises. On sent ce bonheur dans sa salutation chaleureuse, dans ses gestes doux, ses mots pleins de tact lorsqu'on va à sa rencontre. C'est de Chiraz Triki El Ghoul, vainqueur du prix Toque d'or 2016, qu'il s'agit. C'est pourtant la voix enrouée par la fatigue qu'elle nous racontera son parcours initiatique. Passionnée par l'art culinaire, animée par une envie personnelle de percer dans le monde de la gastronomie, elle nous assure que cette passion qu'elle nourrit depuis l'enfance n'est pas un héritage familial comme on pourrait le penser. Elle avait juste cette habitude dans son enfance de préparer des gâteaux afin de régaler sa famille. D'une mère médecin et d'un père ingénieur, elle a eu ce don de tracer un parcours atypique qui lui fit obtenir ce diplôme de l'Institut français Paul-Bocuse à Lyon, capitale de la gastronomie. Hors norme ! Elle qui s'investit à 100% dans son travail ne cesse de prodiguer de bons conseils aux novices de la cuisine, de chercher également de bons profils de cuisiniers pour la seconder, pour la porter vers d'autres succès. Ambitieuse à souhait, elle n'en est pas moins très fatiguée moralement et physiquement actuellement car le rythme devient harassant et le repos absent. C'est qu'elle est devenue une attraction nationale, la personne de toutes les convoitises, notamment avec la standing-ovation à laquelle elle a eu droit, en plus d'un tonnerre d'applaudissements de la part des centaines de convives lors de la soirée qui a été récemment organisée en son honneur par M. Mounir Arem, président de l'Académie nationale de cuisine fédération Tunisie, qui aura mis durant la soirée les petits plats dans les grands ! Petit descriptif pour en revenir à cette réception très appréciée par l'artiste pâtissière. Un joueur de saxophone, un décor de fresques sur le thème de la musique et de la danse, un buffet complet avec en guise de gourmandises les succulents macarons provenant de la célèbre pâtisserie de notre gagnante qui a reçu le 1er prix de la pièce artistique (pièce en sucre). Acceptant de se prêter au jeu des questions, elle nous a livré ses impressions, en affirmant notamment qu'elle ressentait un mélange de joie et de fierté mais également de fatigue «dû au rythme de ces dernières semaines». S'exprimant sur les conditions du concours, la jeune femme, tout sourire, a estimé qu'elles étaient, certes, différentes de celles de l'espace et du lieu où elle s'est préparée pour ce concours mais que le matériel et les équipements fournis pour la préparation de la pièce étaient excellents et ont contribué à la réussite de sa participation au concours. La chef pâtissière qui avoue préparer à la maison les mêmes gâteaux et préparations originales que ceux exposés dans sa pâtisserie, est ambitieuse et espère agrandir son projet en ouvrant d'autres points de vente. Quant à son trophée, il trône aujourd'hui fièrement dans sa pâtisserie. A-t-elle des conseils à apporter à la jeune génération des pâtissiers en herbe ? «Oui. J'encourage vivement les jeunes talents et les cuisiniers en herbe à redoubler d'efforts et de sacrifices en consacrant du temps à leur activité afin de pérenniser l'art culinaire tunisien».