La Banque centrale de Tunisie (BCT) a annoncé mardi 23 septembre 2025 la mise en circulation d'un nouveau billet de cinquante dinars, une opération qui attire l'attention des économistes et des marchés. Aram Belhadj, docteur en sciences économiques et enseignant-chercheur à l'Université de Carthage, y voit un indice préoccupant de pressions inflationnistes persistantes. Dans un post sur Facebook, Belhadj a expliqué que « lorsque des billets de haute valeur faciale sont émis sans retrait des anciens billets, sans hausse significative du volume des transactions et sans effort de communication de la part de l'émetteur, l'explication la plus logique est l'accompagnement de la hausse des prix ». Selon lui, l'opération pourrait donc signaler un ajustement de la masse monétaire face aux tensions sur le pouvoir d'achat des ménages. La BCT a précisé que ce billet conserve les mêmes motifs, éléments de sécurité et caractéristiques que le billet existant, à l'exception de la date d'émission — désormais fixée au 25 juillet 2025 — et des signatures du gouverneur Fethi Zouhaier Nouri et du vice-gouverneur Mourad Abdessalem. Il circulera simultanément avec les billets actuels. Cette coexistence, estime Belhadj, renforce l'interprétation d'un outil monétaire destiné à accompagner l'inflation. Pour autant, l'inflation suit une tendance à la baisse depuis plusieurs mois. Après un pic à 10,4 % en février 2023, le taux s'est établi à 5,2 % en août 2025, contre 5,3 % en juillet et 5,4 % en juin, selon l'Institut national de la statistique (INS). Malgré cette amélioration, tout mouvement monétaire est examiné de près, car le rôle principal d'une banque centrale est d'assurer la stabilité des prix et la solidité financière du pays. L'émission de ce nouveau billet suscite aussi des interrogations sur la communication de la BCT. L'absence d'explications détaillées sur cette opération et le maintien d'une inflation encore supérieure à la cible alimentent la vigilance des économistes. Pour eux, cette initiative pourrait représenter un signal implicite d'inflation durable, impactant le pouvoir d'achat et la confiance des citoyens dans la monnaie nationale.