Revenir d'une blessure n'est pas une chose si simple. Cela demande un encadrement médical pertinent, beaucoup de volonté et du matériel de rééducation moderne. Combien de joueurs et d'athlètes ont succombé à la malchance et arrêté leurs carrières au pic de la forme à cause d'une blessure grave ou pas, mais mal traitée. Combien de sportifs ont dû enterrer leurs rêves à cause d'une longue et mauvaise convalescence. On les a attendus pour des mois et des mois, ils ne sont pas revenus au top de la forme, ou ils ne sont pas revenus du tout. La raison n'est pas difficile à deviner. La convalescence de l'athlète a été mal gérée et étudiée. Ce qui fait que le joueur finit par perdre beaucoup de temps, d'énergie et d'espoir en même temps. Beaucoup de temps passé dans une convalescence où le joueur, dans certains cas, est livré à lui-même ou à un mauvais suivi médical et psychologique. Gérer l'après-blessure n'est pas une tâche facile, et ce n'est pas uniquement une question de suivi médical. L'après-blessure, c'est surtout une affaire de mental et de volonté de l'athlète lui-même pour rebondir et vite retrouver les terrains vite et avec la même efficacité du passé. La médecine facteur-clef... Diagnostiquer juste une blessure (et à temps aussi), administrer le traitement nécessaire (intervention chirurgicale, soins complémentaires, physiothérapie, repos actif...) et faire le suivi minutieux suivant un calendrier bien préparé; toute cette approche médicale est fondamentale dans la gestion de l'après-blessure. Le facteur médical et le rôle du médecin du sport et du staff médical en général (le kiné est aujourd'hui aussi important que le médecin dans la convalescence) sont une étape incontournable. On ne peut pas améliorer l'après-blessure sans se référer au staff médical. Dans le cas du sport tunisien, on ne manque pas d'expérience dans ce domaine. Généralement, on a de grands médecins qui savent gérer les blessures et surtout l'après-blessure. Cela dit, les médecins du sport en Tunisie, et faute de logistique moderne par rapport à ce qui existe en Europe, se trouvent souvent à court d'efficacité pour permettre à un joueur de revenir au top niveau. Les thérapies modernes en sport, l'infrastructure «effrayante» qu'on trouve dans les grands clubs européens et dans les nations développées manquent tant en Tunisie. C'est cher également d'envoyer un athlète passer sa convalescence en Europe. En tout cas, les fédérations et clubs sportifs ont intérêt à investir dans le staff médical. L'athlète a besoin d'un staff médical compétent, connaisseur en sport et bien motivé pour l'accompagner dans cette longue et sensible phase de rééducation et de convalescence. Résister mentalement... Aujourd'hui, l'après-blessure n'est pas confié seulement à des médecins, mais aussi à des spécialistes en psychiatrie, psychologie et en préparation mentale. Parfois, et vu la complexité de la blessure et le temps élevé que prend le retour, l'athlète se trouve blasé, à la limite de la dépression. Et cela se répercute illico sur la qualité de la convalescence. Démotivé, déprimé par les longs délais de rééducation, surtout dans les cas de graves blessures, l'athlète a besoin de soutien psychologique. Il a besoin d'être mis en confiance et d'avoir la croyance de revenir au top niveau. Et pour ça, il doit être tenace et résister mentalement pour revenir aussi vite au top niveau. Ce n'est pas facile de faire de la rééducation intense, de passer beaucoup de temps dans les salles de «gym» à répéter des exercices des centaines de fois sans qu'il y ait la garantie de guérir à 100%. Les «champions» en premier lieu ont besoin de préparation et de suivi mental pour éviter qu'ils perdent la motivation. Tous ceux qui ont raté l'après-blessure le doivent au facteur psychologique. Bien entretenus médicalement, certains athlètes ne sont pas entretenus psychologiquement et n'ont pas la ferme volonté de revenir. Tout se joue dans la tête. Autant l'athlète est tenace et ne cale pas quand la convalescence dure trop ou quand les jambes ne répondent pas, autant il garantit les chances de réussir à retrouver ses sensations. Encore faut-il s'ouvrir sur les expériences internationales dans ce domaine, et fournir la logistique moderne pour optimiser la période de convalescence. C'est une question multi-dimensionnelle, le médical à lui seul n'est pas suffisant.