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La révolution douce a-t-elle commencé ?
Réconciliation politique
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 03 - 2017

Les peines dites sévères prononcées contre six anciens ministres de Ben Ali reposent la question de la réconciliation dont le projet de loi dort toujours dans les tiroirs du Parlement
Quand le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a soumis un projet de loi sur la réconciliation économique à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) dans le but de faire redémarrer la machine économique nationale et d'obliger les hommes d'affaires qui ont pioché injustement dans les caisses de l'Etat de rendre à ce dernier son argent avec un bonus consistant en une pénalité de retard de l'ordre de 5% par an, grands commis de l'Etat qui appliquaient les ordres, mais qui n'ont rien mis dans leur poche, la rue s'est embrasée sous l'emprise de ceux qui ont décidé de ne jamais pardonner sous le prétexte que Caïd Essebsi et son parti cherchaient à ce que les corrompus du régime de Ben Ali échappent à la justice et que la page de la corruption va être tournée au profit des barons de l'ancien régime sans qu'ils n'aient à payer ce qu'ils doivent à la Tunisie.
Le résultat ne s'est pas fait trop attendre et le projet de loi en question est en train de dormir dans les tiroirs du bureau du président de l'ARP, Mohamed Ennaceur, laissant l'impression qu'il attend le moment propice pour le faire sortir, alors que les opposants «qui ne pardonneront jamais» jurent qu'il est enterré définitivement.
Sauf que dans la vie politique, rien n'est définitif ou irréversible. Et les événements qui ont marqué la scène nationale ces derniers jours montrent qu'aucun dossier ne peut être abandonné définitivement et que les tabous d'hier ou les lignes dites rouges à ne jamais franchir peuvent sauter quand l'intérêt national l'exige.
Ainsi, la condamnation de cinq ministres parmi les plus illustres de l'ère Ben Ali à de lourdes peines de prison ferme dans des affaires dites de corruption où ils n'ont pas empoché un millime (affaire relative au gala de la chanteuse américaine Mariah Carey et à la construction du palais présidentiel de Sidi Dhrif sur un domaine de l'Etat offert gratuitement au président Ben Ali) a-t-elle remis à l'ordre du jour la question de la réconciliation, mais cette fois sous sa dimension politique ?
Levée de boucliers
En plus clair, faut-il condamner d'anciens ministres de l'époque Ben Ali ou d'anciens hauts cadres de l'Etat parce qu'ils ont appliqué les ordres venus d'en haut tout en ne tirant aucun profit matériel pour leur propre compte de la signature qu'ils ont apposée sur les documents officiels, lesquels documents ont permis à d'autres personnes de s'enrichir illicitement ?
La question s'est posée avec insistance ces jours-ci dans les cercles politiques tunisiens et pas uniquement auprès de ceux qui ont des affinités certaines avec les ministres condamnés.
«Et quand Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, le parti qui soutient sur ses épaules le gouvernement Youssef Chahed, alors que Nida Tounès manipule, à travers son directeur exécutif, pour le faire tomber parce qu'il n'a pas fait preuve de la docilité qu'on attendait de lui, exprime ses sentiments de compassion à l'égard de Kamel Haj Sassi, le politicien destourien et rcédiste le plus intègre des quarante dernières années, et estime qu'il faut faire quelque chose, on est en droit de dire que la réconciliation est sur les rails. Rached Ghannouchi nous a habitués à intervenir aux moments qu'il faut et ses petites phrases ou ses gestes ne relèvent pas de l'apparat», confie à La Presse un observateur qui suit à la loupe ce qu'il appelle «la révolution douce que Ghannouchi est en train d'introduire au sein de son propre parti depuis son dernier congrès».
Il ajoute : «Il ne faut jamais oublier que Rached Ghannouchi s'est déplacé en personne au Parlement le jour où les membres de l'Assemblée nationale constituante (ANC) allaient voter l'exclusion des destouriens de la participation aux élections législatives d'octobre 2014 pour obliger les constituants nahdhaouis à voter contre».
Et l'on peut se demander : Ghannouchi a-t-il donné, en téléphonant à Kamel Haj Sassi pour lui exprimer son soutien, le coup d'envoi de cette campagne d'appui aux anciens ministres de Ben Ali, ouvrant la voie aux initiatives législatives lancées par Afek Tounès et le groupe parlementaire Al Horra parlant au nom de Machrou Tounès qui veulent que les députés votent une loi dite de «réconciliation politique», en attendant, peut-être, que le projet présidentiel sur la réconciliation économique soit repris et revisité ?
Et le tollé général suscité par «les peines sévères» prononcées à l'encontre des anciens ministres de Ben Ali de mobiliser aussi les associations de la société civile à l'instar de l'amicale des parlementaires présidée par Me Adel Kaâniche, ancien député et ancien gouverneur.
L'amicale vient, en effet, de créer une cellule de crise «pour traiter la question du point de vue juridique et assurer le maximum de garantie afin de parvenir à un jugement équitable au niveau de l'appel».
Adel Kaâniche lance également un appel à ses collègues avocats dans le but de former un collectif d'avocats qui auront à défendre les ministres condamnés par-devant la Cour d'appel (l'amicale des anciens parlementaires s'est saisie de l'affaire puisque parmi les ministres condamnés, il existe trois anciens députés : Kamel Haj Sassi, Tijani Haddad et Samira Khayache).
De son côté, le Parti destourien libre (PDL) dénonce ce qu'il appelle «la politique du deux poids deux mesures dans le traitement des dossiers». Abir Moussi, présidente du parti, le dit crûment : «Cette décision revêt clairement un aspect politique et nous refusons de retourner dans le cercle des injustices de 2011».
Quant au parti de l'Union patriotique libre (UPL), présidé par Slim Riahi, il appelle à «une réconciliation nationale globale et juste et à une législation qui assure une véritable justice loin de tout marchandage politique».


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