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Purifier les corps pour reconstruire nos rêves
on nous écrit a propos de Fausse couche ou Alhakom attakathor au 4e Art
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 03 - 2017

Se purifier, purifier le corps comme métaphore de l'âme pour renaître de nouveau et reconstruire nos rêves
Le spectacle chorégraphique de danse-théâtre «Fausse couche»/alhakom attakathor (l'accumulation vous a distraits), présenté au 4e Art et produit par le Théâtre national samedi 11 février 2017, nous a donné du plaisir et du bonheur. Chorégraphie et réalisation de Néjib Khalfallah, ce spectacle d'environ une heure et demie nous raconte et nous interpelle à la fois en tant que citoyens tunisiens d'ici et maintenant, et en tant qu'humains et éléments du cosmos, de l'univers. Le titre annonce un constat d'échec (en français: «Fausse couche», avortement, l'allusion à la révolution tunisienne est évidente) et un avertissement-menace-verdict divin, punition (en arabe: «alhakom attakathor», citation coranique). Ce double titre cadre le récit et oriente le spectateur. Il lui confère sa dimension profane, humaine, historique, ainsi que sa dimension métaphysique et ontologique.
Originalité du spectacle qui est déjà là, qui a commencé avant que le public ne prenne place et s'installe confortablement dans la salle. Un continuum intéressant à interroger, suggérant l'idée d'un spectacle en boucle ! Cela produit chez le spectateur un certain malaise initial. Il ne sait pas si le spectacle a déjà commencé, s'il faut se taire, éteindre son portable, arrêter de prendre des photos et de discuter avec son voisin. Le premier tableau se passe au Hammam ou sauna.
On est d'emblée dans la problématique du corps et de la purification. Le tableau final nous y ramène, le bain terminé. C'est dire que le récit consiste en un travail de purification par et sur le corps. Mais pas seulement. C'est une question d'hygiène et de salubrité publique aussi (la scène du lavage du linge sale vers la fin). Entre les deux, c'est le déballage de notre réalité se dégradant et nous dégradant dans un espace et dans des postures, mouvements, gestes qui nous font tout de suite penser au purgatoire (Dante). Des corps tourmentés, des démarches de zombies ou de morts-vivants. Des corps dans la souffrance, essayant vainement de se libérer de quelque chose qui les étouffe de l'intérieur, tendant les bras et les visages vers quelque chose qui semble inaccessible. Contorsions des corps qui halètent, tournent en rond et ont du mal à dire et énoncer cette tension qui les habite et les secoue. Ils n'émettent que des sons étouffés ou des cris libérés. Nous parvient un langage inarticulé dont on ne sait pas si c'est un en deçà du langage, l'infra ou le pré-langage, la parole sur le point de jaillir, la genèse du langage et du sens ou, au contraire, un «au-delà du langage», l'ultra, le supralangage. Aboutissement d'un trop-plein de langage, de paroles, épuisement du sens ? Ou bien absence, impossibilité de langage, de paroles, de mots, par carence de sens ? Et la peur, le désarroi, le désenchantement sur ces visages grimaçants, dont les rires ne sont pas de joie mais d'hystérie générale. Des corps malades qui se débattent ou des âmes torturées dont la corporéité n'est qu'un mode de leur visibilité autrement impossible? Ces corps ou pseudo-corps nous renvoient tristement à notre quotidien tragique, à nos espoirs déçus, nos idéaux sacrifiés sur l'autel du réalisme ou pragmatisme politique ! Espoirs confisqués par des rapaces qui dépècent tranquillement notre chair écorchée vive.
La musique, très belle et bien choisie, place les corps comme dans un espace intersidéral et confère au spectacle cette dimension cosmique.
Les corps se meuvent sur le rythme du bruit du cosmos qui semble les happer et les engloutir comme pour nous rappeler la vanité de notre vulgaire égoïsme et notre insignifiante existence et nous appeler à plus de modestie. Et c'est la condition humaine qui est ainsi et dans le même temps narrée.
Le tableau final des personnages sortant du bain est-il une ultime concession pour nous laisser rentrer sur une petite note d'espoir ?
Se purifier, purifier le corps comme métaphore de l'âme pour renaître de nouveau et reconstruire nos rêves ? Espérons-le !
Un beau spectacle, à voir absolument !


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