Réunion hier des commissions administratives sectorielles du Sgeb et du Sges pour décider de la suite à donner à leurs mouvements de protestation contre le maintien du ministre de l'Education. Après la grave crise qui s'est profilée jusqu'au 18 mars dernier avec le refus du bureau exécutif de l'Ugtt d'accéder à l'idée de suspendre les cours dans les collèges et les lycées, nous revoilà à la case départ. En effet, à cette date, un communiqué publié par le bureau exécutif de l'Ugtt et signé par le secrétaire général, Noureddine Taboubi, souligne l'attachement à défendre les intérêts des enseignants, mais, en même temps, veille à préserver ceux des élèves. Le BE ajoute qu'il n'a pas cessé de soutenir les structures syndicales du secteur tout en insistant sur la poursuite de l'action en commun et dans le cadre de la discipline et de la solidarité pour sauvegarder l'unité syndicale. Hier, les deux commissions administratives sectorielles (enseignement primaire et secondaire) ont décidé de se réunir pour étudier les démarches à adopter dans les prochains jours. Vers un durcissement des positions, cela s'entend. Faut-il le rappeler, il s'agit, en fait, de coordonner les actions entre le Syndicat général de l'enseignement de base (Sgeb) et le Syndicat général de l'enseignement secondaire (Sges). Pour ces deux structures, la revendication essentielle demeure la démission du ministre de l'Education. En plus de quelques autres points restés en suspens, notamment avec le ministère de la Jeunesse et du Sport. Un bras de fer s'était déclenché entre le BE de l'Ugtt et les syndicats de l'enseignement au cours d'une réunion houleuse de la commission administrative les 11 et 12 mars dernier, à tel point que le S.G du Sges avait jugé le rejet du BE de «précédent dangereux». Avec l'ancien S.G de l'Ugtt, ces deux syndicats avaient les coudées franches. Il semble, qu'actuellement, les choses ont changé et que le nouveau S.G. veut prendre les choses en main et remettre un peu d'ordre dans les rangs de la centrale syndicale. Le refus d'avaliser la décision de suspendre les cours dès le 27 mars visait, peut-être, le recadrage de l'impétueux S.G du Sges. Année scolaire menacée En tout cas et comme prévu, le tandem syndical constitué du Syndicat général de l'enseignement de base et du Syndicat général de l'enseignement secondaire revient à la charge et brandit la même menace de suspendre les cours, voire d'autres mesures plus «dures». Le S.G du Sges affirme sur les ondes d'une chaîne radio que «toutes les options sont ouvertes». Autrement dit, l'année scolaire est menacée. Selon lui, c'est le ministre de l'Education qui en sera responsable à cause de la persistance de la tension et des provocations. Il est impossible de garder le contact dans un climat tendu et avec « une direction malsaine ». Tous les dangers pèsent sur l'avenir des élèves et sur les examens dans le cas où le ministre de l'Education resterait à sa place. Vendredi dernier, justement, l'Ugtt avait démenti un «compromis» entre le S.G de l'Ugtt et le chef du gouvernement visant à maintenir le ministre de l'Education à la tête du département jusqu'à fin juin. La centrale syndicale qualifie la publication de telles informations de complot dont le but est de semer la discorde entre les enseignants et les syndicalistes. Aussi est-il temps, aux yeux de ce responsable syndical, de trouver une alternative à la tête du ministère de l'Education au plus vite. Les structures de base des enseignants ne reculeraient devant rien si une solution n'est pas trouvée. Cette solution consisterait dans le remplacement du ministre actuel par un autre «ministre capable de prendre en main les destinées de nos élèves». Notons, enfin, que les travaux de ces deux commissions administratives pourraient se prolonger comme ce fut le cas pour les dernières réunions de la mi-mars. Quelles que soient les résolutions à prendre, elles seront, résolument, orientées vers le «durcissement» des positions et vers l'escalade.