«Rien ne s'est fait de grand qui ne soit une espérance exagérée» dixit Jules Verne. Il est vrai que les rêves sont faits pour être réalisés alors que les «Sang et Or» s'apprêtent à en découdre avec le club du siècle, Al-Ahly d'Egypte... Auteur d'un début de championnat tonitruant, avec à la clé trois succès, de surcroît en déplacement, l'EST laisse actuellement prévaloir son calme olympien, sa force tranquille, sa rigueur et son réalisme à toute épreuve. Qu'est-ce qui fait donc courir l'EST ? Des ambitions sans cesse renouvelées, une réelle aptitude à perpétuellement se remettre en cause pour repartir de plus belle et un profond respect envers le maillot porté, celui d'un club qui ne se satisfait que de l'excellence et des poles positions. Techniquement parlant, la victoire acquise de haute lutte à Béja, suite au brillant succès de Gafsa, a laissé entrevoir les énormes progrès défensifs réalisés par le champion sortant. Hicheri, un exemple d'intégration... A cet effet, l'arrivée de Walid Hicheri a fortement stabilisé le compartiment de la défense. Outre sa prestance et sa présence, l'ex-cabiste a vite fait de s'intégrer dans le moule et devenir au fil des matchs un titulaire en puissance. Outre son aptitude à soigneusement diriger sa défense, Hicheri s'est aussi illustré par son jeu de tête, constituant ainsi un atout (offensif) et non des moindres pour le groupe à Benzarti. Quand on sait que les balles arrêtées et autres aptitudes à couper les trajectoires du ballon (suite à des centres travaillés), sont les armes du football moderne, les puristes ne peuvent que se féliciter de la présence de Hicheri, en prévision du périlleux déplacement du Caire pour affronter l'équipe du siècle, Al-Ahly d'Egypte. L'embarras du choix... Si l'alternance et la rotation de l'effectif ont été rendues inéluctables vu la succession des échéances à un rythme quelque peu endiablé, il est réconfortant de pouvoir compter sur deux, voire trois joueurs compétitifs par poste. Dans les bois, Ben Chérifia a relevé Naouara avec doigté, réussissant à sécuriser les bois de l'EST. Toujours au sein de l'arrière-garde, il est important de pouvoir compter sur une batterie d'axiaux aussi expérimentés que valeureux. Ben Youssef, Hicheri, Derbali et Ben Mansour (en attendant Bachtobji) sont autant de solutions fiables et d'alternatives que le staff technique s'emploie à utiliser à bon escient. Sur les flancs, outre le polyvalent Ben Mansour, Chammam et Ben Amor ont ce profil de latéraux volants qu'exige le haut niveau. Ils ne rechignent pas à apporter leur concours en situation de construction , apportant le surnombre grâce à leur décalage, leur jeu en déviation et leur bonne frappe de balle. Dans la fournaise du stade du Caire, le jeu en contre, l'optimisation des intervalles et des quelques boulevards éventuellement laissés par un adversaire appelé à faire le jeu et à se porter vers l'avant, ne seront pas de trop, sachant qu'un but marqué à l'extérieur vaudra son pesant d'or. Houssam Al Badari cache son jeu... Quel profil de jeu pour le représentant tunisien en Egypte ? Devant 80.000 spectateurs qui ne manqueront pas de prendre d'assaut les travées du stade du Caire, et vu l'importance de cette première manche et l'impact direct du résultat sur la suite du parcours, le staff technique opterait pour un onze tout aussi audacieux qu'alerte. Vu l'orientation du jeu offensive que préconisera le technicien ahlaoui Houssam El Badari, sécuriser les bases arrières et convenablement étoffer l'entrejeu est primordial. Sachant que les Egyptiens cachent bien leur jeu et que des zones d'ombre persistent sur la présence ou non de Gueddou et Moawadh, outre la titularisation ou non de Baraket et Abou Trika, composer l'équipe en fonction des attributs de l'adversaire ne sera pas chose aisée. Qu'à cela ne tienne, l'EST a plus d'un tour dans son sac. Certes, l'un des dangers qui pourrait guetter les «Sang et Or» est cette relative usure de l'effectif, vu que les joueurs sont sur le qui-vive de manière permanente. Vu que pas moins de cinq joueurs de l'EST sont des internationaux, en l'occurrence Nawara, Chammam, Darragi, Korbi et Traoui, il s'agit avant tout de privilégier la récupération et le dosage des efforts à l'entraînement, et ce, en vue d'être fin prêts le jour «J». Notons à cet effet que le sélectionneur Hassen Shahata aurait vraisemblablement donné l'exemple en ne convoquant pas les joueurs d'Al-Ahly et de Haras Al Houdoud, vu leurs engagements continentaux. A méditer...Quoi que l'on dise, l'EST est prête a arborer ses plus beaux habits pour dignement représenter la Tunisie. Pénétrer dans l'arène du stade du Caire en pleine possession de ses moyens est le but à atteindre, sachant que, quand l'EST est en forme, elle s'apparente à un rouleau compresseur qui a fait plus d'un dégât sur son passage, comme l'ont constaté les Soudanais d'El Merrikh, à titre d'exemple. Le rôle des deux porteurs d'eau, Traoui et Korbi ne manquera pas de concentrer le gros du travail de sape des «Sang et Or». Traoui est assez mûr tactiquement, alors que Korbi a plus de mordant. En écran axial qui se respecte, le pivot «sang et or» tentera de ratisser large et réaliser le quadrillage exigé. Plus haut, l'aptitude de Msakni à tantôt débouler et à alimenter les avants en ballons dans le dos de leurs anges gardiens, pourrait constituer la clé du match. Dans le même ordre d'idées, les coups de patte de Darragi, ses qualités de remiseur, de temporisateur et de relayeur ne manqueront pas d'apporter cette percussion recherchée face à un adversaire de qualité et rompu au haut niveau. C'est dire que quand Darragi est en forme, tout en se trouvant en pleine possession de ses moyens physiques, cela rejaillit positivement sur le reste de l'équipe. Idem pour le détonateur et buteur patenté, Michael Eneramo, un éclair de génie de l'international nigérian pouvant débloquer le résultat à tout moment. A cœur vaillant pour l'EST, cette rencontre pouvant définitivement placer les «Sang et Or» sur orbite, comme attendu par tout un public qui caresse le rêve de rééditer le scénario de 1994 face à Ezzamalek. Les arbitres El Raay pour l'EST, Ibrahim pour le CSS La Confédération africaine de football (CAF) a désigné l'arbitre libyen Adel El Raay pour diriger le match Al-Ahly d'Egypte-Espérance de Tunis, comptant pour les demi-finales aller de la Ligue des champions d'Afrique de football, dimanche 3 octobre à 19h30 heure locale (18h30 heure tunisienne), au stade international du Caire. El Raay sera assisté de ses compatriotes Khalid Abulkhir et Nassereddine Mohamed. L'autre demi-finale aller opposant le TP Mazembe (tenant/RD Congo) à la JS Kabylie (Algérie), le même jour à Lubumbashi à 15h30 heure locale (14h30 HT), sera dirigée par un trio arbitral sénégalais composé de Dadara Diatta (arbitre central) et de Mamadou Thiare et Moussa Diakhate (assistants). Quant au match opposant le CSSfaxien à Haras Al Houdoud d'Egypte, pour le compte de la 5e journée de la coupe de la Confédération africaine de football (groupe B), prévu samedi 2 octobre à 19h10 heure tunisienne, au stade Mhiri à Sfax, a été confié un trio arbitral sud-africain composé de Abdulbasit Ebrahim (arbitre central) et Luyanda Somi et Thusi Siwela (arbitres assistants). Par ailleurs, l'arbitre tunisien Aouaz Trabelsi a été désigné pour diriger le match Djoliba (Mali)-ASFan (Niger), dimanche 3 octobre à Bamako, pour le compte de la même journée (groupe A). Il sera assisté de ses compatriotes Chokri Saâdallah et Fethi Amina.
