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«L'éradication du terrorisme est une responsabilité collective à parts égales»
ENTRETIEN AVEC ... FARHAT HORCHANI, MINISTRE DE LA DEFENSE
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 06 - 2017

On ne se lassera jamais de répéter que l'éradication du cancer terroriste n'est pas la responsabilité exclusive de l'armée et des forces de sécurité intérieure.
Farhat Horchani, ministre de la Défense, révèle à La Presse : «Le Livre blanc sur la politique de défense et de sécurité pour les années à venir montrera que la sécurité nationale est une responsabilité collective que tout le monde se doit d'assumer à parts égales entre les civils et les militaires».
Quant à la traque des terroristes, elle se poursuivra et réalisera d'autres réussites parce que «désormais, nos forces disposent de l'expérience et du savoir-faire nécessaires pour aller les cueillir dans les caches où ils se retranchent avant qu'ils ne passent à l'action».
A l'occasion de la célébration du 61e anniversaire de l'armée nationale, Farhat Horchani accorde à La Presse l'entretien suivant.
Nous avons appris, M. le ministre, que le ministère envisage la publication d'un Livre blanc sur la politique de défense et de sécurité au cours des années à venir. Pouvez-vous nous révéler l'essentiel de son contenu?
Nous sommes convaincus qu'en vue de faire face aux dangers et aux menaces qui guettent notre pays, nous sommes dans l'obligation de mettre en œuvre une stratégie d'avenir globale pour préserver la continuité de l'Etat et de ses fonctions et protéger ses intérêts vitaux, sa sécurité, ses institutions et l'ensemble de la société. Ce sont là les principaux objectifs du Livre blanc. Il comprendra les principes, les priorités et les mécanismes à même d'assurer la sécurité globale du pays à long terme.
Et ces objectifs et priorités seront actualisés conformément aux changements que vit le monde d'aujourd'hui, sur un rythme soutenu.
Quelle est l'approche qui a présidé à l'élaboration de ce livre ? Y a-t-il d'autres partis qui y ont participé ?
En effet, il s'agit d'une opération participative qui appelle l'intervention de plusieurs parties dans la mesure où la sécurité nationale n'est pas l'apanage des forces armées. Ainsi, plusieurs structures civiles, militaires et sécuritaires, des experts, des académiciens et des chercheurs sont-ils appelés à apporter leur expertise et leur savoir-faire pour l'élaboration de ce livre.
Les centres de recherche actifs dans notre pays et les associations spécialisées en sécurité et en défense constituent des noyaux de réflexion dignes d'être des partenaires agissants dans la rédaction de ce livre.
La guerre antiterroriste se poursuit sans répit et les résultats annoncés jusqu'ici montrent que nos forces ont réussi, en particulier, dans le domaine des renseignements, à dévoiler plusieurs cellules dormantes et à mettre la main sur de nombreux loups solitaires avant qu'ils ne passent à l'action. Comment avez-vous accompli ces résultats ?
L'action dans les montagnes requiert un grand effort pour traquer les groupes terroristes qui y sont retranchés dans la mesure où ils ont l'habitude de se déplacer fréquemment et font tout pour préserver les caches où ils se terrent. Ils choisissent des endroits qu'il est difficile d'atteindre et ils occupent des positions qui leur permettent de superviser les différents mouvements dans les régions où ils se cachent.
Néanmoins, nos unités militaires sont parvenues à tuer leurs leaders les plus dangereux et à localiser leurs positions grâce à la pression continue qu'elles exercent dans un environnement non sécurisé où les dangers sont multiples, notamment les mines plantées un peu partout.
Les experts qui poursuivent les plans des groupes terroristes soutiennent que les forces armées sont incapables d'éradiquer le terrorisme dans la mesure où leur formation et les mécanismes de leur intervention diffèrent de celles des unités sécuritaires spécialisées. Pouvez-vous nous indiquer comment nos forces armées ont réussi à poursuivre ces groupes en un laps de temps très court selon les critères militaires ?
Depuis quelque temps, le ministère de la Défense a mis en œuvre un plan complémentaire en matière de lutte contre le terrorisme basé sur les quatre axes suivants: l'acquisition d'équipements qui procurent la protection nécessaire à nos soldats lors de leurs déplacements, la restructuration de nos armées à travers la création d'unités militaires spécialisées dans la lutte contre le terrorisme à travers plusieurs régions du pays, l'encadrement social et sanitaire des militaires et de leurs familles et la mise en œuvre de programmes d'entraînement compatibles avec la lutte contre le terrorisme, tout en assurant la formation des formateurs avec le concours d'experts étrangers d'un haut niveau.
Tous ces facteurs réunis ont contribué à conférer à nos unités une efficacité toujours accrue. Elles accomplissent, en effet, un grand travail sérieux dans les montagnes tout au long de l'année, ce qui lui a permis de développer ses méthodes d'action et d'acquérir une grande expérience. Et nous considérons que nos forces gagneront encore en efficacité quand les équipements acquis entreront en exploitation.
Vous avez souligné à plusieurs reprises que l'information assume un rôle de première importance dans la réussite de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme. Comment concilier, d'une part, la nécessité de protéger vos interventions et, d'autre part, l'impératif d'informer l'opinion publique, surtout face au déluge d'informations et d'analyses sur les réseaux sociaux ?
Nous avons mis au point une série de principes à propos du traitement de l'information militaire. Et ces principes concernent notre disposition au moment qu'il faut et avec la précision qu'il faut, la nécessité de considérer le ministère comme la source unique à laquelle doivent s'adresser les journalistes pour informer les citoyens et la nécessité pour les moyens d'information de manifester leur compréhension pour les mesures que nous prenons afin de préserver le moral de nos forces et de veiller à la confidentialité des opérations militaires.
On relève que les données avancées par le porte-parole de l'armée sur les opérations menées contre les groupes terroristes retranchés dans les montagnes diffèrent parfois des informations publiées par les correspondants régionaux présents sur le terrain.
Les données livrées par le porte-parole au nom du ministère de la Défense sont les informations officielles et justes. Le reste relève de versions produites par des sources qui n'ont pas participé aux opérations militaires. Et c'est une donnée très importante à laquelle il faudrait accorder l'importance qu'elle mérite.
Faut-il rappeler que les opérations militaires antiterroristes se déroulent dans des espaces ouverts où les terroristes ont posé beaucoup de mines et ont créé des caches où ils se terrent et où ils ont pris l'habitude de se retirer quand ils sont pressés par nos forces.
Les informations données par le porte-parole du ministère sont celles qu'il est possible de livrer au vu de la nature des opérations et dans le but de préserver la sécurité de nos forces. Il nous est impossible de publier les détails dans la mesure où cela réduit les chances de réussite de nos opérations d'avenir.
Vous avez effectué plusieurs sessions de formation à l'intention des journalistes dans le but de les informer sur les conditions dans lesquelles évoluent les unités militaires installées sur les frontières. Quel bilan faites-vous de ces sessions au niveau de la couverture médiatique de vos interventions ?
Nous organisons annuellement des visites sur le terrain à l'intention des journalistes. Notre objectif est d'enrichir leur référentiel en matière de défense et de les mettre en contact direct avec nos unités pour qu'ils découvrent les conditions dans lesquelles notre armée combat les terroristes.
A l'Institut de défense nationale, nous avons organisé pour la deuxième fois une session de formation exceptionnelle à l'intention des rédacteurs en chef. Notre objectif est de parvenir à réguler les contenus du discours médiatique fondé sur le droit du citoyen à l'information tout en préservant les spécificités de l'institution militaire.
Nous avons enregistré une nette amélioration dans le rendement des médias et dans leur traitement des événements sécuritaires même s'il persiste encore certains dépassements dus à l'absence de spécialisation. Notre ambition est de participer à la formation de journalistes spécialisés dans les affaires de défense comme dans les pays développés.
La protection des citoyens vivant dans les zones proches des montagnes où se terrent les terroristes est devenue une priorité absolue. Quels sont vos programmes dans ce domaine ?
Nos unités militaires sont présentes dans les différentes montagnes dans le but de traquer les terroristes et de les anéantir. Elles apportent aussi leur concours aux forces de sécurité dans le but de protéger les citoyens vivant dans ces zones. Il est indispensable que ces mêmes citoyens obéissent aux décisions de ne pas entrer dans les zones militaires qui sont fermées aux civils. Les incidents enregistrés ces derniers jours ne nous empêchent pas de poursuivre notre action de sensibilisation et d'information afin d'éviter que se produisent, à l'avenir, de nouveaux drames.
Où en est la coopération en matière de renseignements avec l'Algérie, plus particulièrement pour ce qui est des terroristes de retour ?
Notre coopération et notre coordination avec nos frères algériens sont quotidiennes. Nous tenons aussi des réunions au plus haut niveau entre les commandements tunisien et algérien. Et les résultats sont tangibles dans la mesure où l'étau se resserre de plus en plus autour des terroristes et leurs effectifs sont en régression constante.
On a appris que le ministère de la Défense projette de se lancer dans un projet d'industrialisation militaire ? Qu'en est-il au juste ?
Effectivement, nous avons lancé un programme de partenariat dans le but de renforcer les capacités de nos forces armées sur le terrain en renforçant les systèmes de défense, en contrôlant les frontières et en satisfaisant nos besoins à des prix abordables et dans les plus brefs délais.
Notre programme comporte deux phases : la première concerne la conclusion d'une convention de partenariat avec la société Scin pour fournir à la Tunisie deux navires d'une longueur de 27,5 mètres comme le navire «Istiqlal».
La deuxième phase consiste en la création d'une société anonyme d'industrialisation maritime à capital commun avec une participation tunisienne d'au moins 34% et ne dépassant pas 50%.
Cette société participera à la préservation de nos avoirs en devises et appuyera l'effort national en matière d'emploi, sans oublier la possibilité de destiner nos produits au marché africain.
Une dernière question : le service national sera-t-il de retour ?
Aux premières années de la révolution, nous avons enregistré une affluence remarquable de la part des jeunes qui voulaient intégrer l'armée. Malheureusement, cet engouement a régressé au cours des deux dernières années. Les 26 et 27 mai 2016, nous avons organisé un symposium sur le service national. Parmi les recommandations de ce colloque, on a retenu ce qui suit : l'armée nationale ne se transformera pas en une armée de métier et le service militaire demeure obligatoire. Nous avons réalisé un sondage d'opinion qui a révélé les conclusions suivantes : la réduction de la durée du service national, l'augmentation de la prime mensuelle et la prise en considération lors des recrutements dans la fonction publique du fait d'avoir accompli le service national.


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