Les diagnostics sur la situation économique du pays sont plus alarmants les uns que les autres. Il ne se passe pas un jour sans qu'un pseudo-expert ou un des éternels opposants « aux régimes en place » ne développe ses analyses pour en arriver à une conclusion sans appel : la Tunisie est en crise ! Pourtant, ces critiqueurs invétérés et ces Cassandre devraient se taire ou se terrer. Il ne suffit pas de formuler des opinions personnelles basées ou non sur des données scientifiques. Encore faut-il être capable de faire des propositions concrètes et non rabâcher des solutions du type «copier-coller». Si, vraiment, ces gens cherchaient le salut du pays, ils ne devraient pas s'opposer de façon hostile et mécanique à toutes les mesures adoptées par l'Etat, même si elles sont logiques et adaptées à la situation. Faux arguments Qu'est-ce qu'on observe à la veille de l'annonce du budget de l'Etat et de la proclamation de la loi de finances (LF) ? Toutes les corporations ou les corps de métiers ainsi que des organisations syndicales s'en prennent à tous les articles de cette LF sous prétexte de défendre les intérêts des... citoyens. S'agit-il d'instaurer une augmentation de la TVA ou un timbre fiscal pour certaines professions libérales ou sur les bénéfices d'entreprises économiques ou la révision du régime fiscal forfaitaire, que des «ténors» commencent à s'apitoyer sur le sort du pauvre Tunisien qui va subir le contrepoids de ces mesures. S'il est vrai que les retombées seront certaines sur le simple consommateur et sur son pouvoir d'achat, il ne faudrait pas se cacher derrière ces faux arguments. Le citoyen tunisien ne leur a pas donné une procuration pour parler en son nom. La réalité c'est que ces parties défendent, uniquement, leurs propres intérêts et ne veulent pas qu'on touche à leurs bénéfices, même s'ils savent qu'ils ont toujours les moyens de renflouer les manques. Refuser des propositions rien que pour le refus relève du caprice et du manque de responsabilité. Le minimum de civisme serait de se montrer constructif et coopératif. Il est bon de critiquer. Il serait tout aussi meilleur d'être une force de propositions. Sur ce plan, l'Ugtt a pris une initiative pleine de bon sens en vue de venir en aide au pays. Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail, Bouali Mbarki, a annoncé, récemment, que la Centrale syndicale était disposée à consentir des «sacrifices pour surmonter les difficultés économiques et sociales que connaît le pays». Ces sacrifices, a-t-il souligné, doivent être supportés par les différents intervenants, Etat, hommes d'affaires et salariés. Attitudes responsables Dans ce même ordre d'idée, l'Ugtt concrétisera cette option par un ensemble de propositions visant à introduire des améliorations au niveau de celles préconisées dans le cadre du projet de loi de finances 2018. Quelle que soit la vision de l'UGTT, elle ne pourra qu'apporter un éclairage supplémentaire sur la situation économique du pays. En l'absence de solutions concertées, l'Etat est dans l'obligation de garantir un budget en mobilisant des recettes fiscales. C'est l'usage dans tous les pays. Comment ces «spécialistes» et ces «experts» voient-ils la sortie de crise ? Ont-ils une vision claire ou se contentent-ils de rejeter ce qui est élaboré au niveau officiel ? Ne serait-il pas plus utile de réunir les volontés sincères pour discuter les meilleures voies et envisager les meilleures options économiques et sociales susceptibles de tracer une voie de salut ? L'organisation d'une rencontre ou d'une conférence nationale à laquelle participeraient les vrais spécialistes et tous ceux qui peuvent être d'un apport incontestable. Cela pourrait constituer un point de départ pour la résolution de tous les problèmes du pays. On pense, bien sûr, aux deux principales organisations, l'Ugtt et l'Utica, ainsi qu'aux représentants des agriculteurs ou tous ceux qui se sentent habilités à apporter leur contribution. A l'issue de la rencontre, il sera possible d'élaborer des recommandations utiles dont le gouvernement pourra s'inspirer pour mener sa politique de développement. En dehors de cela, il est temps que cessent les croassements incessants et les gesticulations des empêcheurs de tourner en rond.