«La couverture sociale, pour les sportifs tunisiens en général, même si elle est assurée particulièrement par les grands clubs qui disposent des moyens financiers adéquats, constitue désormais un fardeau pour les petits clubs qui souffrent énormément de manque de moyens pour honorer leurs engagements auprès des joueurs, des techniciens et autres encadreurs. Toutefois et avant l'avènement du professionnalisme dans les années 90, le joueur tunisien n'avait pas de problème, puisqu'il est amateur et, de ce fait, il est généralement embauché dans un établissement public ou privé qui lui assure sa pension de retraite après avoir raccroché. Mais, par la suite, les choses ont changé et le joueur lié par un contrat devait bénéficier non seulement d'une assurance, mais aussi d'une couverture sociale, lui garantissant une retraite sportive réussie. En ce sens, il faut absolument faire la différence entre assurance et couverture sociale, le joueur professionnel engagé par un club doit être assuré par ce club, sinon la FTF refuse catégoriquement de lui délivrer sa licence pour pouvoir jouer. Quant à la couverture, bien qu'elle reste nécessaire pour que le joueur assure son avenir après avoir mis fin à sa carrière qui n'est pas du tout longue, elle est souvent tributaire des moyens financiers disponibles pour que le club assure un versement régulier de l'indemnité de retraite. Or, cette opération n'est pas de tout assurée, faute de moyens, ce qui explique d'ailleurs l'endettement de la plupart des clubs auprès de la Cnss, et l'USM n'a pas échappé à cette douloureuse réalité. Pour remédier à ce problème épineux qui ne cesse de constituer un casse-tête pour les clubs et les joueurs, il faut absolument réviser au plus vite le statut du professionnalisme qui reste à mon avis très fragile et précaire. Dans cet ordre d'idées, transformer les clubs en sociétés capables par leurs diverses activités d'assurer des ressources stables et durables serait à mon sens une issue pour sortir de ce dilemme et,par conséquent, assurer une couverture sociale pour le joueur sans le moindre problème. Donc, le problème qui entrave la relation entre le joueur et son club est purement d'ordre financier, et seul un nouveau statut unifié qui s'adapte le mieux avec les circonstances actuelles est susceptible de protéger le joueur, mais aussi le club, appelé à payer ses arriérés auprès de la Cnss. En un mot, notre professionnalisme tel qu'il est appliqué maintenant reste très fragile et peu cohérent, et il faudrait absolument une consultation nationale pour lui apporter une révision profonde susceptible de mettre fin aux souffrances des joueurs, mais aussi des clubs complètement paralysés pour espérer honorer convenablement leurs engagements...»