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Des « citadelles » qui veillent au grain
Contrepoint
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 10 - 2010


Par Khaled TEBOURBI
Tunis aura donc son opéra. Le projet est mis en route voilà plus de deux ans, et il prendra définitivement forme avec le démarrage prochain de la Cité de la Culture. Un projet sérieux si l'on en juge d'après le concours de nombre de compétences étrangères, la longue période de préparation et de rodage, et la constitution d'un noyau de jeunes voix tunisiennes formées et affûtées. Un aperçu de cette unité lyrique a été déjà proposé cet été à Hammamet, lors de deux journées de concerts baptisées «cinquante heures de musique», puis, ce vendredi, à l'occasion de l'ouverture de la 16e édition de l'Octobre musical.
Convaincant, prometteur surtout : le chant opéral est connu pour ses techniques propres, ses normes de justesse, son expression dramatique, ses tessitures mesurées, ses registres organisés. Grosso modo tout cela y était : les maîtres enseignants ont fait du bon travail, les talents et les prédispositions existent, le meilleur est à venir.
Restent les questions que beaucoup d'entre nous se posent, ne peuvent ne pas se poser : pourquoi précisément l'opéra ? et pourquoi cette «brusque» insistance sur un art plutôt passé d'époque là même où il est né, et qui n'a pas forcément de lien avec notre musique et nos publics ? En un mot quelle utilité y trouvera-t-on ?
Prestige et nécessité
L'opéra passé d'époque ? Oui, il faut en convenir. A partir du XXe siècle et avec l'introduction du cinéma et de la télévision, l'âge d'or de la musique lyrique occidentale s'interrompt par la force des choses. Le temps des grands répertoires (Mozart, Berg, Wagner, Puccini, Verdi, etc.) est passé. La mode est désormais à la variété, à la chanson, au mieux (dans le genre) à la comédie musicale. L'opéra n'a plus les faveurs du public. En France, le théâtre de la Gaité, réservé au XIXe à l'opérette, a fermé ses portes depuis 1962. A vrai dire, il ne subsiste de l'opéra que le prestige d'un art grandiose et coûteux et le symbole du raffinement culturel d'une ville ou d'un pays.
A être plus précis encore, la musique et le chant lyriques, en Europe et en Amérique même, ne sont plus que les emblèmes d'une belle tradition ancienne. Des «survivances» sporadiques et brillantes, en quelque sorte «projetées» hors du mouvement musical contemporain. Plus qu'une poignée de compositeurs spécialisés, plus vraiment de marché, que de rares publics mélomanes, que des subventions de mécènes et d'Etats.
L'opéra, pour tout dire, doit son maintien à son aura séculaire, et à sa vieille, et étonnamment persistante, image de perfection.
Cela suffit-il a expliquer que l'on y mette encore tant de moyens? y gagnons-nous, aujourd'hui, alors, qu'en toute apparence, notre musique a davantage besoin de soutien et de reprise en main que de prestige ?
Garanties contre dérive
Toute réponse hâtive est à exclure. En temps de crise, certes, priorité devrait être accordée aux problèmes de la musique locale. A l'heure actuelle ils sont légion : recul de la création, perte des références classiques, conditionnement audiovisuel, irruption de la chanson commerciale, flottement identitaire etc. Mais à bien y voir, aussi, bâtir des citadelles de l'art constitue une solide protection d'avenir. Si la vraie crainte, en définitive, est celle d'une dérive musicale, s'aménager des fiefs artistiques, serait, au contraire, une garantie de pérennité.
La Rachidia reste le meilleur exemple à cet égard. On a beau dire que le vieil institut a perdu de son influence et de son répondant, sa présence agit toujours sur l'écoute collective. Le chanter et les modes typiques tunisiens n'ont pas, pour autant, quitté notre mémoire. Demain, sans doute, quand «la vague régressive» aura été suffisamment stoppée, quelque chose de la bonne musique tunisienne ressurgira nécessairement.
Un opéra à Tunis peut tout aussi bien être utile à notre musique et à notre chanson. Même s'il s'agit d'un art étranger à notre tradition musicale, même si, pour le moment, il peut paraître «inopportun».
C'est une autre «citadelle préventive» qui veille, pour ainsi dire, au grain. Créer une unité de chant lyrique, former une élite de chanteurs maîtrisant les règles du chant, sonder de grands répertoires universels, s'ouvrir aux techniques musicales et vocales de pointe, est une réserve de qualité pour le futur. Quand l'époque musicale sera plus propice, l'éveil n'en aura que plus d'atouts.
Un «bémol» tout de même, en fait une interrogation : le chant arabe aura-t-il une place entière dans le projet de la Cité de la Culture?
Historiquement ce chant est une science pionnière, un art théoriquement constitué. Pense-t-on l'intégrer à la culture des nouvelles générations musiciennes ? Avec un tel savoir, déjà,on peut s'éviter bien des «contournements».


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