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Relever les défis de la sécurité alimentaire
ITES — Prospective
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 12 - 2017

Selon les experts de la FAO, la Tunisie est au neuvième rang des zones menacées de pénurie en eau, d'où la nécessité d'une meilleure gestion de la demande en eau et l'intégration de la gestion des eaux virtuelles
La contribution du secteur agricole au PIB tunisien n'a cessé de reculer. Elle est passée de 19.6% en 1964 à 8% en 2016
Evaluer un diagnostic et une analyse participative et exhaustive de la sécurité alimentaire, déterminer les progrès réalisés par les politiques, les programmes et les capacités institutionnelles, identifier les défis et les éventuelles lacunes de ces politiques, formuler les propositions et dégager les actions nécessaires à même de combler les faiblesses. Ce sont là, en substance, les objectifs visés dans la Revue stratégique sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Tunisie, élaborée par les soins de l'Institut tunisien des études stratégiques (Ites) et présentée à Dar El Dhiafa à Carthage, ce jeudi 21 décembre, en présence de Samir Bettaieb, ministre de l'Agriculture, Neji Jalloul, directeur général de l'Ites, le président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Abdelmajid Ezzar, et des représentants de l'ARP, des missions diplomatiques accréditées en Tunisie, ainsi que de la société civile.
Durant les deux dernières décennies, l'agriculture tunisienne a réalisé d'importants progrès, notamment en atteignant l'autosuffisance dans certains produits (lait, viande, fruits et légumes), en limitant la dépendance aux importations et en s'imposant sur des marchés externes. Le diagnostic réalisé dans le cadre de ce rapport interpelle essentiellement par le nombre important de risques qui pèsent sur la sécurité alimentaire de la Tunisie à un moment où le pays connait une transition politique majeure.
Parmi les risque cités dans le secteur agricole, une baisse relative de la part de l'agriculture dans le PIB, une valeur ajoutée qui reste faible et en deçà de ce que des pays comparables arrivent à réaliser, le stress hydrique, la désertification, l'inadaptation des circuits de distribution, la faible organisation du monde rural, ainsi que le soutien institutionnel insuffisant accordé au secteur agricole.
Dans ce contexte, le président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Abdelmajid Ezzar, a critiqué l'absence de volonté de la part de l'Etat pour faire avancer l'entrepreneuriat dans le domaine agricole pour les jeunes et a fait savoir que la sécurité alimentaire n'existe pas dans notre pays, selon ses dires.
En plus de ces risques, notre pays doit relever plusieurs défis, dont notamment le changement climatique et l'érosion des ressources naturelles disponibles, la libéralisation des échanges, l'inclusion et le développement régional et rural qui tarde à se concrétiser, le morcellement du foncier, le cadre institutionnel peu incitatif, bureaucratique et peu transparent.
Il ressort dudit rapport la nécessité d'une nouvelle stratégie nationale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La Tunisie devra mettre en place un nouveau modèle de développement pour répondre aux attentes des agriculteurs, des consommateurs et de l'ensemble des citoyens en instaurant de nouveaux rapports entre les villes, la campagne, les régions de l'intérieur et du Sud et celle du littoral et du Nord. Cette nouvelle stratégie devrait prendre en compte aussi l'évolution des rapports géopolitiques entre le Nord et le Sud de la Méditerranée.
Le stress hydrique de plus en plus menaçant
Karim Ben Kahla (expert à l'Ites) a souligné, lors de la présentation du rapport, que la contribution du secteur agricole au PIB tunisien n'a cessé de reculer. Elle est passée de 19.6% en 1964 à 8% en 2016. Cependant, la contribution de l'agriculture et de la pêche au PIB a légèrement remonté ces deux dernières années mais elle reste faible en comparaison de la moyenne mondiale ou même la moyenne réalisée par les pays de la région Mena.
Aujourd'hui, 96% du territoire de la Tunisie est directement ou indirectement concerné par le phénomène de la désertification. On entend par désertification «la dégradation des sols dans les régions arides, semi-arides et sub-humides sèches, suite à divers facteurs comprenant les variations du climat et les activités humaines» (selon la définition de la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement durable tenue à Rio en 1992) .
Selon les experts de la FAO, la Tunisie est au neuvième rang des zones menacées de pénurie en eau (l'Egypte arrive au premier rang), d'où la nécessité d'une meilleure gestion de la demande en eau et l'intégration de la gestion d'eaux virtuelles, ce qui pourrait jouer un rôle important dans l'équilibre hydrique.
Neji Jalloul, directeur général de l'Ites, a précisé que notre pays figure parmi les pays les plus menacés par le phénomène de la désertification, ce qui impacte négativement sur les ressources animales et les eaux souterraines. Il a rappelé aussi que la Tunisie occupe la 53e place sur 113 en termes d'indice de sécurité alimentaire (statistiques 2016). Cela nécessite la mise en place d'une nouvelle stratégie multidimensionnelle, a-t-il recommandé.
Le ministre de l'Agriculture a démontré que le rôle de l'agriculture demeure un secteur stratégique et essentiel à la réalisation de la sécurité alimentaire. Avec 16%, ce secteur figure parmi les plus importants pourvoyeurs en termes d'emploi. Il a toutefois reconnu la vulnérabilité de ce secteur en raison d'importantes fluctuations de la production agricole et des besoins d'importation de blé.
Plaider pour une stratégie de sécurité alimentaire nationale
Malgré les résultats relativement faibles, il y a de bonnes nouvelles. L'agriculture tunisienne semble jouer un rôle d'amortisseur des grandes crises économiques et sociales.
Mais quand on parle de la sécurité alimentaire, on parle aussi du phénomène du gaspillage chez le citoyen, surtout durant le moi de Ramadan. L'étude relève que le gaspillage alimentaire au sein des ménages atteint son apogée avec 66% des ménages qui gaspillent le reste des plats cuisinés, 46% qui jettent du pain, 32% des fruits, 20% des sucreries, 19% des viandes et 18% des produits laitiers.
Les mauvaises habitudes alimentaires entraînant des maladies, 19% des Tunisiens de plus de 15 ans sont diabétiques, 44% de plus de 15 ans souffrent de dyslipidémie et 36% de plus de 15 ans sont hypertendus, dont 69% sont des jeunes âgés entre 15 et 19 ans.
Selon l'étude, la pauvreté se concentre dans les zones rurales où le taux de pauvreté est aux alentours de 26% contre 10.1% en milieu urbain. Une situation qui persiste depuis la décennie 2000/2010 et qui s'est dégradée depuis. Les régions internes du pays, particulièrement le Centre-Ouest, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont les plus affectés par la pauvreté extrême. Les groupes démunis dépensent environ 39% de leurs revenus pour s'alimenter.
L'Ites souligne à la fin de son rapport qu'il est important pour la Tunisie d'avoir une stratégie de sécurité alimentaire nationale multisectorielle claire et cohérente et la mise en place d'un conseil national de sécurité alimentaire et nutritionnelle.


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