Permettre aux enfants autistes de communiquer, c'est l'objectif de Tarek Chaâbane, éducateur, spécialiste de musicothérapie. La thérapie par la musique est un moyen efficace pour rentrer en contact avec les enfants souffrant d'autisme. En effet, cette méthode permet à la musique de connecter la partie non-verbale du cerveau, un traitement idéal pour les patients ayant des difficultés à communiquer. «Pour communiquer, il faut rentrer dans son monde. Lorsque l'enfant autiste vous invite dans son monde, la connexion s'établit. Voir l'enfant prononcer des mots, c'est une victoire», s'émeut Tarek Chaâbane. Cet éducateur belgo-tunisien a commencé son travail de musicothérapeute en 2005, avec une jeune fille autiste nommée Senda Oueslasti. A deux, ils interprètent In her world, un morceau de sa composition : «On ne savait même pas ce que ça voulait dire autiste à l'époque en Tunisie, c'était la première autiste arabe, reconnue en tant que telle». La musicothérapie a de multiples bienfaits, elle participe à l'amélioration de l'attention, à la diminution du stress et de l'agressivité. Si Tarek Chaâbane a partiellement arrêté son activité de musicothérapeute, il continue à accompagner les enfants autistes bénévolement. Il a également proposé au ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées, un projet d'ouverture d'un centre pour autistes âgés de plus de 30 ans. Dans l'attente d'une réponse du gouvernement, Tarek Chaâbane déplore le contexte actuel en Tunisie et la place de l'handicapé ou de l'autiste au sein de la société. Lorsque l'on évoque l'incident survenu, la semaine dernière, dans un centre pour autistes de l'Ariana, Tarek Chaâbane ne peut retenir ses larmes : «Je n'arrive pas à contenir mes émotions. Comment peut-on frapper un enfant ? J'espère qu'il y aura une suite à ce fait divers !».