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Qui veut détruire l'école publique ?
Escalade entre enseignants et ministère de l'éducation
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 03 - 2018

C'est le pourrissement qui gagne le secteur de l'éducation. L'escalade ne pourrait mener qu'à la ruine de l'école publique que tout le monde, ministère et syndicats, se gargarisent de défendre. Le droit à la scolarité gratuite se trouve, aujourd'hui, remis en cause. Ce sont les élèves issus des couches sociales les plus démunies, et dont les parents ne peuvent les muter dans le privé ou payer les cours supplémentaires, de plus en plus chers, qui en pâtissent le plus
Le bras de fer engagé entre le ministère de l'Education, d'une part, et la Fédération générale de l'enseignement secondaire au sujet de la rétention des notes des élèves est en train de prendre une nouvelle tournure grave. La grève de mercredi dernier, la deuxième après celle du 15 février, massivement suivie par les enseignants, a marqué une nouvelle escalade entre les deux parties qui campent chacune sur sa position. La rétention des notes des élèves et le refus de les remettre à l'administration, décidée par la commission administrative de la fédération, une première en Tunisie, sont la nouvelle « arme » utilisée pour faire pression sur le gouvernement. Certes, elles ont été remises aux élèves, mais leur blocage empêche toujours la réunion des conseils de classe et la validation des bulletins de notes.
En quoi consistent les revendications ?
La tension est en train de monter d'un cran et chaque partie veut imposer ses conditions, avant de reprendre langue. Sans pour autant remettre en cause les revendications des enseignants, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a déclaré qu'il est «inadmissible de prendre en otage l'avenir des élèves et de compromettre l'année scolaire». De son côté, le ministre de l'Education, Hatem Ben Salem, déclare : «Il est inadmissible d'impliquer les élèves dans un litige purement professionnel. Aucune note n'a été remise, les conseils de classes ne se sont pas réunis, les bulletins de notes n'ont pas été envoyés. Ce n'est pas normal. Nous n'avons jamais vu ça, ni avant l'indépendance, ni après !», s'est indigné le ministre, mercredi 28 mars, sur la chaîne Al Wataniya 1. «90 % des revendications de la fédération sont financières», a-t-il ajouté, exigeant la levée de l'embargo sur les notes des élèves avant la reprise des négociations avec la fédération. Cette condition ne trouve pas d'écho ni auprès du syndicat, ni auprès de l'Ugtt. Elle est considérée comme une «provocation» par le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale et son porte-parole Sami Tahri, qui pense que «le ministre, par ses déclarations, ne fait que compliquer la situation». De son côté, Lassaâd Yakoubi, toujours droit dans ses bottes, assure que «les enseignants ne reculeront pas devant les menaces qui ne nous font pas peur». Il a même qualifié le gouvernement de «bande de corrompus».
Le conflit couvait depuis novembre 2017. La fédération a dressé une série de revendications au ministère et une seule réunion qualifiée de «nulle» par Lassaâd Yakoubi a été tenue entre les deux parties. Alors que Hatem Ben Salem se dit «prêt au dialogue», mais pas avec la rétention des notes comme épée de Damoclès sur sa tête.
Mais au fait, en quoi consistent les revendications des enseignants ? Ils réclament l'amélioration des conditions matérielles de travail, l'augmentation des primes spécifiques et la révision des promotions. Ils réclament, également, l'augmentation de la prime des examens et le classement de leur métier dans la catégorie des métiers pénibles qui autorisent le départ à la retraite à l'âge de 55 ans. Revendications jugées excessives par le ministre de l'Education et qui, pour la plupart, relèvent des négociations sociales entre le gouvernement et l'Ugtt.
Pourtant, sur instructions du chef du gouvernement, les ministres des Affaires sociales, des Finances et de l'Education se sont réunis avec le secrétaire général de l'Ugtt pour tenter de débloquer la situation. Noureddine Taboubi s'est déclaré optimiste quant à une issue «heureuse pour les familles tunisiennes» et a souligné au terme de la réunion que «les deux parties désirent une sortie de crise».
Et alors que l'on s'attendait à une annulation, du moins à un report de la grève des enseignants, annoncée pour mercredi dernier, la Fédération de l'enseignement secondaire s'est montrée inflexible en la maintenant.
Les parents élèvent la voix
Rien donc ne pourrait infléchir sa position, même pas la décision du juge de la famille qui l'a appelée à revenir sur sa décision. Il considère que le blocage des notes constitue une forme de violence contre l'enfant, notant qu'il s'est chargé de cette affaire dans le cadre de l'application de l'article 51 du code de la protection de l'enfant qui stipule que le juge de la famille est saisi de la situation de l'enfant menacé suite à une simple demande émanant du délégué à la protection de l'enfance comme il peut s'en saisir de lui-même.
A son tour, l'Instance nationale de protection des données personnelles (Inpdp) s'est saisie de la question suite aux plaintes de quelques parents. Son président, Chawki Gaddes, a précisé que l'examen de cette question s'inscrit dans le cadre des prérogatives de l'Inpdp qui veille sur la protection des données personnelles, faisant savoir que les notes des examens sont considérées comme étant des données personnelles et sont, de ce fait, soumises à l'article 24 de la Constitution qui oblige l'Etat à les protéger.
Interprétant l'article 93 de la loi n°63 de 2004 relative à la protection des données personnelles, le président de l'Inpdp a déclaré que toute personne qui restreint ou refuse le droit d'accès à l'information est punie de huit mois d'emprisonnement et d'une amende de trois mille dinars. Selon lui, le dossier sera transféré au procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis qui décidera des suites à donner à l'affaire.
Dans le dernier baromètre politique, réalisé par «Emrhod Consulting», quatre Tunisiens sur cinq se sont prononcés contre le blocage des notes. La société civile, de son côté, tente de se mobiliser contre cette décision inique. Des représentants d'associations et d'organisations, représentant les élèves, les parents et les éducateurs, protestent contre la prise en otage des enfants. Ils appellent à placer l'intérêt des enfants au-dessus de toute autre considération et de retourner à la table des négociations afin de résoudre les problèmes en suspens et surmonter les différends. Ils protestent contre les incessants mouvements de grève et de protestation des enseignants.
Nonobstant les revendications légitimes des enseignants, quoique excessives, mais qui méritent d'être négociées avec le gouvernement, la rétention de notes des élèves et le refus de participer aux conseils de classes sont une première dans les annales syndicales. Elles sont, en plus, une atteinte aux droits de l'élève censé être au «centre de l'action éducative» (article 2 de la loi d'orientation du 23 juillet 2002 relative à l'éducation et l'enseignement). La grève, garantie par la constitution, se banalise et se discrédite davantage aux yeux de l'opinion publique.
C'est le pourrissement qui gagne le secteur de l'éducation. L'escalade ne pourrait mener qu'à la ruine de l'école publique que tout le monde, ministère et syndicats, se gargarisent de défendre. Le droit à la scolarité gratuite se trouve aujourd'hui remis en cause. Ce sont les élèves issus des couches sociales les plus démunies et dont les parents ne peuvent les muter dans le privé ou payer les cours supplémentaires, de plus en plus chers, qui en pâtissent le plus.
Qui a, donc, intérêt à détruire l'école publique ?


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