S'ils veulent arracher un bout d'épopée du CA, un club qui a transformé plus d'un joueur en héros par le passé, les acteurs actuels du jeu doivent y croire avec de fortes convictions. Les rumeurs continuent d'aller bon train volet mercato clubiste sachant que le CA n'a pas encore bouclé son marché. Mais au vu de la prestation face à Galatasaray, le détenteur de la Coupe de Tunisie a-t-il vraiment besoin de se renforcer ? Tour d'horizon de l'effectif et des pistes ligne par ligne. Au poste sensible de dernier rempart, les dirigeants ont convaincu Balbouli, tout en décidant aussi de maintenir leur confiance en Atef Dkhili, Seif Charfi et Gaith Yeferni. Il faut dire que ce poste précis n'a nullement cristallisé les critiques la saison passée. Dkhili a fait le job avant de se blesser. Charfi a gagné en confiance et en prestance, alors que le jeune Yeferni a tout simplement sauvé le CA en finale face à l'Etoile. L'arrivée de l'ex-gardien international de l'ESS répond donc à un besoin d'encadrement mais aussi de pérennité dans les cages clubistes. La défense, quant à elle, constitue le point sensible. En clair, le CA ne dispose pas encore d'arrières de stature continentale. Si l'on se projette, on pense aussi aux périodes dites « chargées » de l'automne-hiver ou le turnover se doit d'être parfaitement orchestré. Or, là, on espère juste qu'aucune blessure ne survienne dans l'axe. Bref, si renfort il y a, il devra être de qualité et s'inscrire sur la durée. Car actuellement, il y a juste un jeune prometteur, en l'occurrence, Ayachi, qui acceptera de jouer les doublures, à moins que la solution ne vienne de la polyvalence de certains. Globalement, en défense, avec Abdi (valeur sûre), Belhkiter (en transit), Ifa (encore loin de sa forme d'antan) et Jaziri (inconstant), l'arrière-garde n'est pas au mieux. Au milieu, le poste de régisseur à l'ancienne semble prioritaire dans l'esprit de la direction clubiste. Cependant, c'est au coach de définir ses besoins selon certains standards et exigences. Il faut comprendre par là que la nouvelle donne offensive pourrait conduire à un changement tactique qui permettrait d'exploiter au mieux l'effectif sans ajouter de recrues. Sauf que si les relayeurs peuvent faire l'affaire au cœur du jeu, l'arrivée d'un bon milieu à l'ancienne ne ferait pas de mal. En attaque maintenant, le secteur n'est ni fourni, ni étoffé. Saber Khelifa est jusque-là irremplaçable et l'escouade pressentie pour prendre le manche sur le front de l'attaque ne fait pas encore le poids ! Bref, pour trouver un digne successeur à l'ex-capitaine du CA, il faudra beaucoup travailler en amont ! Voilà. Si le CA veut tenir la cadence dès les trois coups du championnat, il doit encore se renforcer pour à terme monter d'un ton individuellement et collectivement. Humble et serein ! Mais parce que le CA est imprévisible, parce qu'il en a vu d'autres, parce qu'il a toujours libéré des énergies insoupçonnées quand le bateau tangue, il faut forcément croire à la révolution, au renversement et au déplacement des montagnes ! Les supporters en sont d'ailleurs pour la plupart convaincus. Le CA retrouvera un niveau appréciable par le jeu, la stabilité, la quiétude et le labeur. C'est sa philosophie et ça peut payer. Bref, le CA doit être studieux pour y arriver. Et comme dit le dicton, il faut travailler pour réussir ! S'ils veulent arracher un bout d'épopée du CA, un club qui a transformé plus d'un joueur en héros par le passé, les acteurs actuels du jeu doivent y croire avec de fortes convictions. Un rapide flash-back nous rappelle en ce sens que les dépenses consenties et la stratégie très ambitieuse de Slim Riahi n'ont guère porté leurs fruits sur le plan sportif. Juste deux titres au bout de quelques millions engloutis ! Ce n'est pas un fiasco, mais ça donne une impression de gâchis, avec au bout du compte une image écornée par les « affaires » (sommations de la Fifa). Oui, cela a fortement remis en cause la stratégie du CA. Maintenant, l'équipe n'a cure des recrutements en grande pompe, des vitrines commerciales et autre éléments surévalués. Parfois, ça prenait même des allures d'excroissance tellement ça déteignait sur la cohésion du groupe. Le football d'aujourd'hui est un football physiquement très fort, techniquement également. Mais il n'est pas seulement question d'enfiler les joueurs « fuoriclass » car la différence de niveau entre les équipes réside dans l'intelligence du jeu. Transposé au CA actuel, si le club de Bab Jedid veut passer un cap cette saison, il devra laisser de côté sa fierté, s'armer d'humilité, et surtout ne plus succomber à ses vieux démons...