Nécessité pour tous les industriels d'investir individuellement ou collectivement dans l'installation des stations de prétraitement d'autant plus que l'Etat fournit les aides financières nécessaires dans le cadre du Fonds de dépollution Les communes les moins loties ont également bénéficié d'une assistance financière pour qu'elles puissent assumer leur mission — notamment celle qui concerne la propreté — dans des conditions acceptables Le dispositif d'évacuation des eaux pluviales devrait être totalement revu avec redimensionnement des canalisations pour qu'elles puissent absorber de grandes quantités d'eau et éviter ainsi l'infiltration de celle-ci dans les maisons Le milieu naturel tunisien est dans une situation précaire dans la mesure où l'on constate encore dans plusieurs régions du pays des ordures jonchant les trottoirs, dégageant une odeur nauséabonde. Malgré les efforts des communes — dont certaines manquent de moyens et de matériel de travail — l'aspect esthétique de nos villes est loin de répondre aux normes reconnues au niveau mondial. Pour un pays comme la Tunisie qui a choisi dans sa démarche stratégique le développement durable et la promotion de l'environnement sain, il reste encore beaucoup à faire, de l'avis même des experts en écologie. Etant un site très apprécié par les touristes du monde, le milieu naturel devrait bénéficier de plus d'intérêt de la part de toutes les parties prenantes, y compris la société civile et les habitants qui ont un rôle primordial à jouer pour préserver la propreté et l'aspect esthétique de nos villes. Mais qui dit environnement, dit aussi rejets hydriques pollués dans un milieu réceptif débordé. Stations de prétraitement En effet, certaines unités industrielles constituent une vraie source de pollution car elles ne disposent pas de stations de prétraitement ou celles qui sont opérationnelles ne fonctionnent pas parfaitement. D'où la nécessite pour tous les industriels d'investir individuellement ou collectivement dans l'installation de ces stations d'autant plus que l'Etat fournit les aides financières nécessaires dans le cadre du Fonds de dépollution. Des crédits avantageux sont ainsi octroyés aux industriels qui veulent contribuer à la lutte contre la pollution moyennant l'acquisition du matériel approprié et performant. Les communes les moins loties ont également bénéficié d'une assistance financière pour qu'elles puissent assumer leur mission — notamment celle qui concerne la propreté — dans des conditions acceptables. D'autres communes se sont vu remettre un matériel roulant flambant neuf pour renforcer les opérations d'enlèvement des ordres dans toutes les rues et redonner à nos villes leur aspect resplendissant et propre. Il faut dire, au passage, que certaines villes sont moins polluées que d'autres pour des raisons diverses. Ainsi, les régions qui disposent d'un tissu industriel développé sont plus menacées que les autres par la pollution, surtout si des mesures préventives ne sont pas prises par les industriels. Dégradation du golfe de Gabès C'est le cas, par exemple, du golfe de Gabès qui a tant souffert de la pollution industrielle due notamment au rejet de phosphogypse au niveau de la mer, ce qui a causé la mort de plusieurs variétés de poissons dans un environnement marin devenu nocif. Un collectif de la société civile situé dans la région a d'ailleurs dénoncé une telle pollution et a appelé, à maintes reprises, les autorités concernées à agir en urgence en vue d'arrêter cette pollution dangereuse. A Sfax, la société civile a demandé et obtenu l'arrêt de fonctionnement de la Siape qui est considérée comme une source de pollution de toute une ville. La délocalisation de cette unité vers un lieu loin des habitations. Après l'indépendance, la Tunisie avait choisi de développer rapidement son tissu industriel pour créer la richesse et faire travailler ces milliers de jeunes au chômage. Ainsi, l'aspect écologique est relégué au second plan. Parallèlement au développement économique, la pollution s'est propagée sur une grande partie du territoire. Quelques années plus tard, il a fallu intervenir au niveau des unités polluantes pour atténuer la pollution dans le cadre d'actions curatives qui ont nécessité des investissements colossaux. Mais ces actions n'ont pas permis de venir à bout de cette pollution qui est encore perceptible de nos jours. S'agissant de l'assainissement, le travail à faire est également important. Les dernières pluies diluviennes qui se sont abattues dans plusieurs régions – causant des inondations notamment à Nabeul — ont montré clairement la fragilité de l'infrastructure de base aménagée dans la mesure où l'on a constaté, entre autres, l'effondrement d'un pont et la dégradation de plusieurs chaussées devenues impraticables. Le réaménagement de cette infrastructure nécessite de nouveaux fonds qui doivent être supportés essentiellement par l'Etat. Le dispositif d'évacuation des eaux pluviales devrait être totalement revu avec redimensionnement des canalisations pour qu'elles puissent absorber de grandes quantités d'eau et éviter ainsi l'infiltration de celle-ci dans les maisons. La pollution pourrait être source de maladies si elle n'est pas bien traitée. D'ailleurs, des cas d'hépatite C seraient enregistrés suite aux dernières pluies. Les moustiques et les insectes qui se multiplient dans les eaux stagnantes sont les vecteurs de cette maladie, qui a pourtant été éradiquée en Tunisie, compte tenu de la politique sanitaire qui a permis la vaccination de toute la population dès le jeune âge. Les communes mènent, actuellement, des campagnes de traitement des logements touchés par les inondations ainsi que les eaux stagnantes en vue de lutter contre la prolifération des insectes et d'arrêter le développement de cette grave maladie.