La moitié de la phase aller a mis à nu le bon et le moins bon, mais le club a besoin d'une forte mobilisation pour bâtir sur du solide et repartir du bon pied En ce début de saison, El Gawafel alterne le chaud et le froid. De l'euphorie de la victoire de la journée d'ouverture à la déception des journées qui ont suivi, le club n'a pas rassuré ses supporters. Certes, on n'est qu'à la septième journée, mais ce qui a été démontré pour le moment reflète-t-il les réelles capacités d'EGSG ? C'est la question sur laquelle on se penche dans le giron du club. Pour les Gafsiens, les journées se suivent et se ressemblent. L'équipe tarde à se dégager des zones troubles du classement. Malgré une armada de nouvelles recrues, les résultats sont en deçà des espérances. C'est le paradoxe entre le classement actuel et la valeur de l'équipe avec quelques noms qui peuvent mieux faire. Toujours à l'affût d'une deuxième victoire qui le fuit depuis la première journée, la traversée du désert n'a que trop duré et le parcours réalisé jusque-là a mis à nu certaines limites tant humaines que techniques. Une question pertinente revient sur toutes les lèvres : le club a-t-il les moyens de ses ambitions ? La réponse risque d'être hâtive puisqu'on est seulement à mi-parcours de la phase aller même si les chiffres réalisés traduisent certaines carences qu'il faut savoir diagnostiquer. Face à la kyrielle des recrutés, le public est resté sur sa faim et son impatience risque de fausser la sérénité de la famille gafsienne. Mais force est de reconnaître que le constat actuel ne doit en aucun cas constituer une «surprise» aux yeux des inconditionnels. Pour un club «décimé» par l'exode massif de ses cadres, le renouveau était inéluctable, et face aux moyens mis à disposition, il n'est pas toujours aisé de se permettre des emplettes ni de promettre des «châteaux en Espagne» aux supporters. Pour sa septième saison en Ligue 1, il y a lieu de relever que la principale nouveauté réside dans la gestion rationnelle des moyens financiers. Mais il ne faut pas s'abstenir de voir le revers de la médaille. C'est que cette politique d'austérité, que d'aucuns ne peuvent reprocher aux responsables, a influé quelque part sur le dossier des recrutements, car adapter ses dépenses à ses besoins n'est pas une sinécure et El Gawafel est en train de le vérifier à ses dépens. Autre nouvelle tendance et qui a été fortement saluée, celle qui consiste à puiser dans le cru du club pour lancer des jeunes mais ceux qui ont applaudi l'initiative ont vite déchanté. L'attente se fait longue et les prémices d'un rajeunissement ne sont pas pour demain (…) Après six saisons parmi l'élite, EGSG est appelé à gravir le palier supérieur, mais la réalité se présente autrement. Le club phare de la région du Sud-Ouest semble naviguer contre vents et marées et le fossé qui le sépare de son environnement ne fait que s'approfondir et de là s'impose une action de sensibilisation tous azimuts pour doter El Gawafel des moyens logistiques nécessaires lui permettant de «grandir». L'édifice doit se construire à travers certainement le palmarès et les moyens financiers pour le bâtir mais aussi le public, véritable pierre angulaire de cet édifice. Aimer son club, c'est donner avec générosité et se porter partie prenante dans son vécu. EGSG est un club en mal d'idées et de projets et pour aspirer à évoluer, il faut se remettre continuellement en question. La voie du salut passe par là.