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Evolution alarmante de la violence
kairouan
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 10 - 2018

Les mouvements de protestations et de revendications socio-économiques sont devenus très fréquents dans les 13 délégations
du gouvernorat.
Décidément, les scènes de violence verbale et physique, d'agression, d'abus sexuels sur des catégories vulnérables, de meurtres, de mots grossiers et d'insultes, deviennent un phénomène alarmant dans le gouvernorat de Kairouan, et ce, dans l'espace public, les établissements scolaires et de santé, les stades et même dans le milieu familial. Ainsi, il ne se passe pas une semaine sans qu'on ne soit choqué par des événements tragiques tels que le meurtre de personnes âgées, vivant seules, le viol d'enfants, la douleur de femmes battues, de chérubins brûlés à la cigarette ou du décès de supporters sportifs.
En fait, le comportement pathologique de la violence, qui préoccupe toute la société, semble se banaliser, faute de châtiments adaptés aux différentes situations, de mesures dissuasives et de stratégie efficace pour lutter contre toutes les formes de violence.
Cherté des produits de consommation
Par ailleurs, les mouvements de protestations et de revendications socioéconomiques, au vu et au su de tout le monde, sont devenus très fréquents dans les 13 délégations du gouvernorat à cause d'une infrastructure défaillante, de l'absence d'eau potable et d'électricité dans plusieurs douars, de la pauvreté, du chômage, du vol répété du bétail, du manque de médecins et de médicaments dans toutes les structures de santé, de la cherté de tous les produits de consommation et de l'amateurisme des responsables politiques.
En outre, les scènes de protestations et de sit-in du cadre médical et paramédical ainsi que des employés sont devenues très fréquentes, et ce, pour dénoncer les agressions récurrentes et demander l'arrestation des agresseurs qui restent libres après leurs forfaits.
C'est dans ce contexte que, le 10 octobre, les familles de deux délinquants blessés ont semé la pagaille au sein du service des urgences de l'unité chirurgicale les Aghlabides, ce qui a contraint les unités sécuritaires à utiliser les gaz lacrymogènes pour les disperser ce qui a incommodé les patients de tout âge.
Le lendemain, le cadre médical et paramédical de cette même unité a observé une grève de 2 heures pour dénoncer le manque de spécialistes en anesthésie-réanimation, ce qui porte préjudice aux malades ayant besoin d'être opérés en urgence.
Le 17 octobre, un individu s'est introduit brusquement dans les locaux du surveillant général où travaille son épouse et l'a blessée sauvagement à l'aide d'une arme blanche au niveau du visage, de la nuque et des yeux, à la grande stupéfaction de tout le personnel qui a transféré la victime au service de chirurgie pour y subir des opérations.
A part cela, les différentes maternités périphériques du gouvernorat manquent de gynécologues et d'équipements, d'où les nombreux cas de transfert de femmes en cas d'accouchement difficile vers l'hôpital de Kairouan avec tous les risques que cela comporte. D'ailleurs, plusieurs femmes sont décédées en cours de route, d'où la colère des villageois qui voudraient avoir accès à de meilleures prestations au sein des différentes structures de santé qui souffrent actuellement de plusieurs lacunes.
Le phénomène du suicide touche surtout les jeunes désœuvrés
Un autre phénomène inquiétant et qui fait partie de la violence, c'est celui de la drogue qui devient accessible au sein de toutes les classes sociales et qui touche surtout les jeunes désœuvrés qui deviennent dépendants, voleurs, incontrôlables, dangereux, même vis-à-vis de leurs parents et qui commettent des actes de braquage pour pouvoir se procurer de la zatla. Cet état de malaise a engendré une augmentation des suicides et des tentatives de suicide surtout auprès des adolescents qui manquent d'encadrement et de cohésion familiale. En effet, l'adolescence est une période de la vie très importante pour la construction de la personnalité. Or, il arrive qu'elle se fasse dans la douleur et dans la souffrance.
Manque de loisirs
En cette période de vacances scolaires, le problème majeur des écoliers, des collégiens et des lycéens est de savoir comment profiter au maximum de ces vacances, surtout lorsque fait défaut une véritable animation culturelle capable de les divertir. En effet, vu l'inexistence de salles de cinéma, de théâtre, de clubs culturels et d'aires de loisirs, les salles de jeux enfumées et les publinets sont devenus l'échappatoire pour la classe juvénile.
Ridha Abdellaoui, jeune lycéen, nous confie : «A part le fait de flâner dans les souks pour consommer une pizza ou aller au café pour rencontrer quelques connaissances, il n'y a pas beaucoup de façons de passer ses moments libres à Kairouan. Au milieu de ce désert culturel où il n'y a pas d'activités physiques et mentales, ni divertissement, ni délassement, ni détente, je me sens en plein désarroi. Cela sans parler des maisons de jeunes et de la culture désaffectées. Ce qui pousse certains jeunes à faire de mauvaises fréquentations et à devenir dépendants de l'alcool et de la drogue, facilitant ainsi leur métamorphose en délinquants…».
Il va sans dire que le mal-vivre dans le gouvernorat de Kairouan, surtout dans les zones rurales, est aggravé par les mauvaises conditions socioéconomiques, par l'absence de transport scolaire adéquat et par l'absence d'écoute et d'encadrement au sein du milieu familial et scolaire.
C'est dans ce contexte que deux élèves inscrits en 7e année de base sont tombés, le 17 octobre courant, de la fenêtre du bus qui les transportait de leur zone rurale vers le collège de Menzel M'hiri (délégation de Nasrallah). Grièvement blessés, ils ont dû être hospitalisés. D'où la colère de leurs proches qui ont organisé des sit-in pour réclamer d'autres bus, étant donné que le seul bus qui fait la navette entre leur village et Menzel M'hiri est toujours bondé d'élèves, ce qui explique ces chutes dangereuses.
M. Badreddine Ben Saïd, chercheur en sociologie, trouve que les conditions socio-économiques très difficiles sont aggravées par les disputes quotidiennes des décideurs politiques qui se chamaillent sur les plateaux de télévision et qui prononcent des discours alarmistes, ce qui crée un sentiment de pression généralisée au sein de toute la population : «A mon avis, pour combattre le phénomène de la violence qui atterre les citoyens, il faudrait analyser les causes profondes et prendre des mesures préventives, tout en encourageant le dialogue au sein de la famille et de l'école afin qu'ils soient le temple des vraies valeurs en faisant en sorte que les institutions éducatives soient un espace de communication et d'échange de connaissances, en prenant des mesures drastiques à l'encontre des émissions qui diffusent la haine, la violence et le racisme. Enfin, les parents devraient contrôler leurs enfants en ce qui concerne les nouvelles technologies qui peuvent être dangereuses pour notre jeunesse, fascinée par la culture numérique aux dépens des pratiques culturelles classiques qui étaient très bénéfiques, surtout en ce qui concerne les bibliothèques itinérantes, les clubs dans les maisons des jeunes, les excursions, les visites des musées, la lecture, etc.


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