«Nous sommes actuellement confrontés à un déséquilibre entre les moyens existants et les dépenses nécessaires». «Ce qu'un footballeur gagne sur sa courte carrière, d'autres ne peuvent pas atteindre après des années de travail. Cette situation est consolante pour certains joueurs, désolante pour d'autres. Cette vertigineuse progression des salaires des joueurs a été spectaculaire ces quatre dernières saisons. L'évolution de la paie des joueurs ne se fait pas selon une évaluation du rendement fourni et du mérite des uns et des autres. Le nombre des joueurs en mobilité dans le marché tunisien est réduit. Il convient de souligner à cet effet l'émergence, mais surtout l'accentuation d'un dualisme sur le marché entre deux catégories. Celle des stars et celle des joueurs ordinaires. Plusieurs clubs ont été touchés par ce déséquilibre, comme c'est le cas du CA, et tout particulièrement son président Slim Riahi, qui a déclenché une dimension et une pointure que peu de clubs peuvent réellement suivre et encore moins atteindre. Les salaires des joueurs clubistes ne supportent pas la comparaison. Les joueurs des autres clubs ont cherché à imiter leur homologue clubiste, ce qui a influencé la paie des joueurs». «Conséquences et fuite en avant» « Malheureusement, beaucoup de clubs n'arrivent plus à honorer leurs engagements envers les joueurs. D'où le recours de la plupart de ces derniers à la Fifa et aux tribunaux. Face aux dérèglements et à l'intempérance de certains présidents, beaucoup de clubs de la Ligue 1 n'ont plus le choix. Ils en appellent aujourd'hui au plafonnement des salaires des joueurs et à un véritable débat sur les questions financières du football tunisien. Il faut dire que la plupart des clubs tunisiens sont aujourd'hui confrontés à d'énormes difficultés, notamment pour assurer les salaires de leurs joueurs. Ce qui explique, par conséquent, le recours à la grève des joueurs de certains clubs. Les agents participent à cette hausse des salaires des joueurs au détriment de jeunes talents. C'est pourquoi, beaucoup de clubs ont abandonné la formation des jeunes joueurs. Je pense qu'il faudrait relancer la formation des jeunes talents pour, en première phase, renforcer le marché tunisien au niveau des joueurs, avant de passer, en seconde phase, à la bonne sélection des éléments de qualité pour briller, soit en Tunisie, soit ailleurs. Il est à rappeler que les joueurs qui ont brillé et qui ont eu des salaires élevés sont des étrangers. Ces éléments ont réussi leur transfert à des championnats étrangers, contrairement à nos joueurs tunisiens. Il serait impératif d'assurer un certain équilibre pour que l'accroissement des salaires des joueurs ne puisse pas masquer une autre réalité des clubs endettés qui n'arrivent pas à suivre le rythme».