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Relations internationales : deux moins un font trois
La Presse Economie - Point de vue
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 11 - 2010


Par Walid ABROUG (Enseignant en économie)
Les mathématiques sont une science absolue où les règles sont souvent indiscutées et indiscutables mais quelques fois nous voyons des phénomènes qui défient même les notions de base de cette science.
En effet, la polarisation, ou plutôt l'évolution de la polarisation au niveau des échanges internationaux est contraire aux fondements de l'arithmétique, car depuis la nuit des temps, deux moins un ont toujours fait un. Or ceci n'était pas vérifié après la chute du bloc soviétique puisqu'on était passé de deux à trois pôles.
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le monde avait assisté de près ou de loin à l'un des conflits les plus longs et surtout les plus angoissants de l'ère moderne. Fin 1945, deux superpuissances, les Etats-Unis et l'Union Soviétique, prennent la place des empires coloniaux, à savoir la France et la Grande-Bretagne, avec des idéologies contradictoires au début puis devenues en un rien de temps antagonistes.
Ces deux superpuissances avaient pris le contrôle de deux pôles politiques et économiques qui se trouvaient le plus souvent en conflit, la guerre froide était née, et où l'allégeance était surtout le fruit du courant idéologique et non suivant l'appartenance géographique. De plus, plusieurs pays ou régions acceptaient volontiers d'être derrière ces leaders, à tort ou à raison, de peur de subir les méfaits du camp adverse dans le cadre de cette opposition qui voyait le capitalisme et le communisme se battre sur tous les fronts, dans tous les sens et être à la base et à l'origine de la quasi-totalité des crises que connaissait le monde entier.
Ce conflit qui passionna le monde, surtout les scénaristes d'Hollywood, prit fin vers la fin du vingtième siècle avec la chute du bloc de l'Est et l'hégémonie du capitalisme.
Mais ce qui est le plus surprenant dans l'histoire, c'est qu' au lieu de voir un seul bloc faire cavalier seul suite à la disparition de son adversaire, nous avons assisté à la naissance de trois pôles, mettant fin aux illusions qui prônaient l'uni-polarité.
Dans le cadre de la nouvelle donne géopolitique, nous avons vu la structure des échanges internationaux subir plusieurs mutations et connaître l'apparition d'une triade qui se partage le volume du commerce mondial. On parle de triade puisque trois zones dominent le reste du monde et se réservent la part du lion.
Ces trois pôles, l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie du Sud, sont organisés de la même manière autour d'un leader, que ce soit un pays, comme c'est le cas des Etats-Unis ou le Japon, respectivement pour le pôle américain et le pôle asiatique, ou un groupe de pays, comme le cas de l'Union européenne. Auxquels on peut ajouter des pays partenaires avec une importance moindre mais qui restent tout de même des collaborateurs assez proches des leaders qui constituent le noyau. D'autres pays peuvent prétendre appartenir à ces zones sans pour autant dépasser le statut de simples pays satellites qui subissent les politiques commerciales des partenaires dominants.
Il faut noter aussi que chaque pays meneur essaie, un tant soit peu, de renforcer dans un cadre multilatéral les relations de coopération au niveau commercial avec les nations qui forment des sous-zones, en tentant d'asseoir encore plus sa position de leader ou même de pays locomotive qui tire vers l'avant le niveau des échanges et qui tient la partition des rapports au sein de son pôle.
Cette triade domine le commerce mondial, avec plus de 80% du volume des échanges de biens et services. Toutefois, ces relations sont dominées par le commerce réalisé à l'intérieur de ces zones, et là on parle de commerce intra-pôle, c'est-à-dire l'ensemble des échanges effectués entre des partenaires qui évoluent au sein de la même zone, et ce, grâce notamment à la proximité géographique ou culturelle, mais aussi sous l'impulsion des pays leaders qui, comme on l'a déjà dit, ne cessent de renforcer les relations commerciales à l'intérieur de leurs zones privilégiées. Néanmoins, il ne faut surtout pas sous-estimer le volume des relations commerciales inter-pôles, qui se déroulent entre les trois zones.
Reste à préciser que ces transactions étaient jusqu'à pas longtemps dominées par le pôle américain, qui opérait le plus souvent en partenariat avec le pôle européen, chose qui ne cessait de développer les échanges transatlantiques. Or, avec l'industrialisation accrue de l'Asie et son insertion de plus en plus flagrante dans le commerce mondial, grâce à l'apparition de nouveaux pays industrialisés tels que la Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour, qui forment la première vague de pays à s'être munis d'un système de production capable de concurrencer les produits occidentaux et rejoindre ainsi le Japon qui faisait déjà front. L'Asie continuant son ascension, on assista à l'apparition d'autres pays qui réalisaient les mêmes modifications de la structure de leurs économies. Tous ces facteurs ont contribué au développement des flux commerciaux affluant de l'Asie et depuis les échanges transpacifiques l'ont emporté pour dominer de main de maître le commerce mondial.
Deux moins un devait conduire à un mais on s'aperçoit indéniablement que la fin du communisme n'a en aucun cas laissé place à l'unipolarité. En effet, le monde bipolaire que nous connaissions s'était transformé en une sphère tri-polaire, car, au fait, il faut insister sur un phénomène qui peut lui aussi expliquer cette évolution, les blocs d'antan étaient principalement centripètes, faisant accepter l'hégémonie pour garantir sous leur houlette la sécurité, car on craignait plus le camp d'en face que le fait d'être obligé de faire profil bas. Or une fois le champ libre commençaient à germer, çà et là, des tendances d'autonomisation géographique, et comme les déterminants des alliances et des coalitions changent, les stratégies ne sont plus élaborées dans le cadre d'une doctrine politique mais plutôt suivant les intérêts géographiques et régionales.


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