Hamouda Ben Ammar est l'un des personnages les plus charismatiques du football tunisien. Président de la FTF de 2002 à 2006, il a largement participé à la consécration de l'équipe nationale en Coupe d'Afrique des nations 2004. Puriste sportif de la première heure, fin connaisseur du football tunisien, cet homme de consensus (comme l'affirment les supporters du Club Africain dont il a dirigé l'association, avec pour moisson un titre de champion de Tunisie en 1996 et une coupe Arabe en 1995) pense que pour restructurer le football tunisien, on doit maximiser les chances sur tous les tableaux: «Nous avons une obligation de résultats en éliminatoires de la CAN 2O12 car la sélection tunisienne reste une grande équipe d'Afrique . Participer avec une équipe compétitive relève du devoir national et de la logique des choses. Pour cette raison, notre éventail de choix ne doit aucunement occulter nos meilleurs éléments évoluant en Europe. Ne pas élargir ses horizons et se confiner dans une logique de joueurs locaux, pour des raisons qui n'ont nullement lieu d'être, peuvent s'avérer risqués, puisque d'emblée, l'on prive l'équipe nationale du métier de certains joueurs qui évoluent dans des championnats étrangers huppés. Le haut niveau international ou ce que l'on appelle communément le palier supérieur (atteint par les nôtres) requiert par la suite une totale dévotion envers l'équipe nationale. Pour ce faire, il faut abattre toutes ses cartes, en temps voulu certes. Dans le cas de figure qui nous concerne, la sélection est certes dos au mur, mais il n'y a nullement péril en la demeure tant que nous ne sommes pas encore (mathématiquement) éliminés. Là, on fera les comptes et nous devrons rendre des comptes. L'heure n'est pas aux interrogations et aux jugements, mais à la mobilisation. Préparer l'avenir, c'est primordial et même vital, mais pas au détriment du présent." «Il ne faut pas être réactionnaire» "Bien entourer les olympiques et les préparer à relever leur aînés sont un objectif essentiel, mais cela ne doit pas, par ricochet, bouleverser l'ossature de l'équipe A. Il ne faut pas être impulsif et réactionnaire sous prétexte que le bilan en cours de l'équipe nationale est décevant. Il faut être responsable, sage et garder la tête froide. L'avenir de l'équipe nationale dépendra de ce que l'on voudra en faire. Seuls nos choix conditionneront la suite du parcours. Avoir le courage de ses convictions est une bonne chose, mais il faut aussi prendre en compte toutes les variables, braver l'irrationnel et ne pas se fier seulement à quelques tendances minoritaires ou majoritaires. Seul le bien-être et l'intérêt du football tunisien doivent prévaloir. Il faut s'inspirer du passé pour apprécier le présent et penser l'avenir. Lors de la CAN 2004 et même lors des éliminatoires de cette épreuve, l'on disposait de joueurs rompus au haut niveau tels que Boumnijel, Badra, Bouazizi, Hatem Trabelsi et Zied Jaziri. C'est dire combien le raisonnement de différencier entre expatriés ou locaux est un faux problème. C'est un faux débat. La valeur n'est pas d'ordre géographique, mais intrinsèque, réelle et authentique. Chaque génération, d'où qu'elle provienne, a sa propre griffe et identité sur le terrain, c'est pour cela que j'insiste sur le fait que seul un brassage optimal entre locaux et expatriés optimisera nos chances de qualification pour la CAN 2012».