Studieuse à souhait, l'ES Zarzis surclasse un CA méconnaissable et incapable de forcer son destin... Inconstance quand tu nous tiens ! Le CA est décidément une équipe fantasque et imprévisible. Un titre régional mérité et forcément fêté, puis (sans minimiser la sortie héroïque de l'ESZ) le "flop" de trop pour un CA qui continue de manger son pain noir. Il a même "embrasé" les puristes clubistes qui n'ont pas manqué de boire le calice jusqu'à la lie. Hier encore, l'union sacrée était décrétée autour de Mrad Mahjoub et ses poulains. Il est vrai qu'un titre, fut-il maghrébin, a de quoi mettre du baume au cœur. Le staff technique a par la suite présenté sa "feuille de route" pour la Ligue des champions et la période à venir, avec la mise sur pied d'une liste de seize joueurs confirmés et huit néophytes... Puis, vint cette désillusion face à une Espérance de Zarzis qui n'a pas fait de cadeaux au CA. Jeu vif et léché à une touche de balle, bloc mobile assez dense, bonne occupation du terrain, application à la lettre des consignes de Chiheb Ellili, présence sur ce que l'on appelle communément la seconde balle, vélocité, gestion des efforts et sorte "d'économie d'énergie" pour ne pas perdre sa lucidité dans les trente derniers mètres... Bref, le staff technique des visiteurs nous a sorti un cocktail détonnant pour désencrasser le jeu des siens, tenir en respect les animateurs de couloirs clubistes et mettre sous l'éteignoir un Mouihbi désaxé, jouant dos au but et incapable de se dépêtrer du marquage de zone qui lui a été imposé. Volet resserrement des lignes et pressing latéral, Alexis a beau se démener, il ne trouvera pas le relais exigé vu la reconversion de Ben Yahia et le manque de densité à l'entre jeu. Outre le fait d'être dans un jour sans, le CA a manqué de caractère, de convictions et de "grinta" pour déverrouiller le blocus de l'Espérance de Zarzis... Ben Ayoub en état de grâce La tenaille zarzissienne, parlons-en! Sur le flanc gauche, Ksairi a anticipé à maintes reprises, faisant prévaloir sa vélocité et son assurance en situation de un contre un. Les rapides enchaînements de Zarzis, la vivacité de Slama, le relais de Diarra, le placement intelligent de Lourimi et l'aptitude collective de l'ESZ nous enseignent que les équipes de choc sont beaucoup plus dangereuses quand on les attaque, vu qu'elles savent exploiter et optimiser les rapides moments de transition (du jeu). Force est de constater que cette donne a échappé au staff technique clubiste, qui, en dépit de la sortie prématurée de Ifa, n'a pu trouver "le remède" pour sécuriser le flanc droit.Un CA en 4-2-3-1 avec beaucoup d'abattage de Melliti sur le couloir droit, un Mouihbi peu entreprenant et qui aurait gagné à glisser tantôt sur les côtés, un Dhaouadi toujours aussi généreux mais manquant d'inspiration alors que ses crochets déroutants et ses coups de reins auraient pu apporter plus d'une solution au CA... Que de choses à revoir au sein du onze clubiste, à commencer par l'axe de la défense, émoussé et flottant! La paire Souissi-Zairi ne porte certes pas entièrement la responsabilité de la défaite, mais cette "grinta" de Khchache, son jeu aérien et sa vélocité ont grandement manqué au CA. Et les héros du jour dans tout ça ? Les Zarzissiens ont, semble-t-il, bien préparé ce déplacement. Une pointe, en l'occurrence Diarra, Bouchaâla sur le couloir droit, Slama sur le côté opposé et Lourimi, sorte de sentinelle qui veille au grain tout en alimentant les avants en bons ballons, dans la profondeur. Diakité et Khouildi au relais et au ratissage, le tout adossé à un superbe Ben Ayoub, véritable dernier rempart face aux velléités clubistes. Sobre et s'interposant à plus d'un tir vicieux clubiste, le gardien des Sudistes a constitué l'attraction de la soirée. A quelque chose malheur est bon... A quelque chose malheur est bon comme dit le dicton. Cette défaite a, certes, mis à nu les lacunes criardes du CA, mais elle a surtout fait tomber de haut des joueurs qui ne sont que l'ombre d'eux-mêmes, n'arrivant pas à enchaîner les victoires. La courbe sinusoïdale de l'équipe en dit long sur l'absence de rigueur chez des joueurs appelés à être en phase avec les exigences du haut niveau et le chevauchement des compétitions. Vaste chantier pour Kaïs Yaâcoubi qui n'aura pas forcément la tâche facile mais qui connaît toutefois la maison "rouge et blanc" sur le bout des doigts. En attendant le choc psychologique imputable au changement d'entraîneur, les Clubistes croisent les doigts pour que Soltani donne de l'inspiration à la légère attaque qui n'a pas encore atteint son équilibre. Pour l'ES Zarzis, les trois points glanés à Tunis-même lui permettent de bondir au classement et de s'installer confortablement à la 5e place, ce qui n'est pas à dédaigner pour ce trouble-fête qui n'a pas fini de défrayer la chronique et déjouer tous les pronostics.