Suite à l'article calomnieux paru dans La Presse du 31-1-2011 et dirigé contre ma personne, je tiens à préciser les points suivants : 1 - Ayant répandu des accusations mensongères, le journaliste a dérogé gravement aux règles déontologiques de la profession. 2 - Contrairement à ses allégations, c'est l'Association tunisienne des gestionnaires des archives qui m'avait convié en tant qu'expert à participer à une réunion qui devait se tenir le 21-1-2011 aux Archives nationales et au cours de laquelle nous devions évoquer la situation alarmante des archives dans certaines institutions publiques où des documents constituant des preuves contre la corruption ont été détruits, vu qu'aucune réaction officielle à la destruction criminelle de ces archives publiques n'a été enregistrée jusqu'alors. La demande de réunion a été agréée par le DG, en conformité avec la convention qu'elle avait signée avec l'Association pour lui attribuer un local permanent dans cette institution. La réunion n'a d'ailleurs pas eu lieu, en raison d'une violente dispute qui a éclaté devant la salle entre des fonctionnaires qui dénonçaient les agissements de la DG et ceux qui prenaient sa défense. 3 - Il est à signaler que la nomination de l'actuelle directrice générale des Archives nationales constitue une grave infraction à l'article 20 du décret n° 389/79 du 21 février 1979 portant statut de l'institution et requérant de la part du candidat au poste de DG une spécialisation de 4 années dans le domaine archivistique. La rédaction de cet article répondait au souci de préserver l'institution de toutes sortes de dérives et des nominations arbitraires. Titulaire d'une maîtrise en journalisme et n'ayant rien à voir avec les archives, l'actuelle DG a été parachutée par le président déchu qui n'hésitait pas à bafouer les lois du pays, faisant prévaloir le népotisme et le clientélisme. Ayant d'abord exercé dans le secrétariat de Leïla Trabelsi Ben Ali, l'actuelle DG a été propulsée au rang de ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfant avant d'atterrir aux Archives nationales après sa destitution. 4 - Premier docteur en Tunisie dans le domaine des archives, j'ai été pendant près d'une dizaine d'années vice-président du Conseil international des archives et président de la branche arabe de ce conseil. De plus, j'ai eu l'insigne honneur de mettre sur pied dans notre pays, de 1986 à 2006, l'un des meilleurs systèmes d'archives au monde, ainsi que l'attestent tous les observateurs internationaux. J'ai eu également le privilege d'avoir formé toute une génération d'archivistes (de 24 en 1992, on est passé à plus de 800 spécialistes en 2006) et je continue à porter très haut le nom de la Tunisie en tant qu'expert international reconnu et sollicité par de nombreux pays (Oman, Yémen, Emirats Arabes…). 5 - Pendant l'exercice de mes fonctions, je n'ai jamais fait une chose dont j'ai à rougir et je défie quiconque de prouver le contraire. Tout directeur général au Premier ministère que étais, je n'ai jamais adhéré au RCD malgré les pressions et les intimidations, ce qui constitue en soi un phénomène très rare. Loin de pratiquer l'«exclusion» ou la «tyrannie», j'ai tenu au contraire à inculquer aux jeunes archivistes la rigueur professionnelle, la discipline et le respect des règlements et d'autrui en ne prenant en compte que le mérite et la compétence. Qu'en est-il à présent des Archives nationales depuis la nomination de l'actuelle directrice générale ? L'adhésion de notre pays au Conseil international des archives est suspendue et notre pays a perdu son rayonnement international vu que la DG n'a ni la compétence professionnelle requise, ni l'expérience dans le domaine des archives ni même la légitimité de sa fonction. Pendant les dernières années, l'activité archivistique de l'institution ainsi qu'une importante partie de son budget ont été détournées vers des actions de propagande en faveur du président déchu et du RCD (voir presse nationale) aux dépens des services qu'elle devait rendre aux citoyens et chercheurs. • La déontologie professionnelle est bafouée au profit du laxisme et du favoritisme. • Le réseau national archivistique (archives des ministères et des organismes publics) est gravement affecté et totalement négligé. • Le logiciel du système d'informatisation des archives publiques développé pour le compte de l'Etat vient d'être confié au CNI pour être appliqué vu que les compétences professionnelles ont préféré déserter les Archives nationales. Ce ne sont là que des exemples parmi d'autres qui mettent en lumière la dégradation d'une institution qui faisait la fierté des Tunisiens. Pour finir, il faudrait rappeler au prétendu journaliste que «l'éjection» d'un DG des Archives nationales est du ressort du Premier ministre et qu'il ne m'appartient pas «d'installer, illico presto, un proche». Ndlr : Que peut-on répondre à M. Fakhfakh et à ses menaces, sinon que nous avons fait notre métier, d'abord en publiant (à la une, d'ailleurs) le communiqué qu'il nous a fait parvenir, puis en faisant de même avec celui que le personnel des Archives nationales nous a présenté, dont nous avons traduit la substance à l'intention de nos lecteurs, ce communiqué étant écrit en arabe. Que M. Fakhfakh réalise que nous n'avons fait qu'en reprendre l'essentiel, sans trop nous attarder sur les témoignages, accablants pour lui, d'une partie des 53 signataires que nous avons recueillis.