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Et soudain, une ville
Humeur
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 02 - 2011

Les ambulants, comme on les nomme désormais, ont quitté le centre de la ville, laissant derrière eux des masses de cartons et une, montagne de sacs en plastique. Sur le parvis du Théâtre municipal, des jeunes, une trentaine tout au plus, crient à tue-tête, ils veulent sensibiliser les badauds à leur cause, les derniers des Mohicans, échaudés par le beau temps et un chasseur d'images énergique, fêtent tout haut l'anniversaire de la révolution. Tout juste un mois, alors on a peur pour le bébé encore fragile, on le protège comme on peut. Sur les pancartes rudimentaires, il est écrit outre celle célébrant la date anniversaire «La Révolution ne s'arrêtera pas ou l'argent ne remplace pas la dignité». Ces jeunes irréductibles, étudiants ou chômeurs sont pressés et dégagent une ardente soif de vivre. Leur font face, des gens plus âgés, des curieux anonymes en escale, apparemment souples d'esprit, nonchalants, lents, adeptes d'une sorte de «Slow revolution». Moins joyeux, ils découvrent le spectacle de rue d'un œil médusé, comme s'ils assistaient à une pièce en langue étrangère. Leurs commentaires signent la frontière entre des allumés qui contestent contre un adversaire invisible, un fantôme et eux, fragiles, sceptiques, qui regardent un sketch sans en saisir le sens ni le but. Ils sont franchement déçus et du jeu et de l'enjeu.
Des consommateurs dans un café, clopes au bec, le verbe haut, devisent sur les manifestations en cours et à venir, plutôt des intellectuels qui relatent le sort des boat-peoples débarqués à Lampedusa, des artistes tardent à pérenniser la révolution qui par des photos, qui par des sculptures ou des interventions de rue sur fond de discours et de projets sans lendemain, c'est ravissant !
Plus loin, au coin de rues plus étroites, des brigades de jeunes filles et garçons pleins d'allant, silhouettes sautillantes, portant des masques blancs, des gants idem, comme des abeilles laborieuses, ramassent en silence les déchets, restes d'étals et fanes de légumes dans de gros sacs noirs, des balais et juste quelques chuchotements, une collecte qui se déroule sans cris, sans plaintes ni pancartes, des volontaires anonymes qui donnent sans compter et sans rien attendre en retour. Pas de photographes alentour pour immortaliser les scènes, dommage ! Cette manifestation parmi d'autres, sans tapage ni paillettes, est un élément d'une révolution culturelle en marche qui ne dit pas son nom. Un exemple pour ceux qui demandent tant à leur pays, souvent sans rien lui donner. C'est touchant et rassurant !


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