Ça repart et c'est tant mieux ! Les affiches de films, de pièces et de différentes manifestations investissent de nouveaux les murs de la ville et des réseaux sociaux annonçant le retour de la vie culturelle, qui est un accompagnateur indispensable de toute marche vers la liberté. L'on se réjouit également de constater que la salle 4e Art reprend du service, même en l'absence d'un directeur pour le Théâtre national. C'est la pièce Rissala ila ommi (lettre à mère) de Salah Ben Youssef Félah, qui marquera ce retour à une activité «normale». Elle est annoncée pour trois dates : les 25, 26 et 27 février. Le metteur en scène a déjà à son actif Attarek (2005), Albastouka az-zina (2007), ainsi qu'un court-métrage intitulé Un jour, réalisé en 2009. Albastouka az-zina raconte le quotidien d'une famille composée de trois frères et de la femme de l'un d'entre eux. Rissala ila ommi semble labourer dans le même champ que sa précédente. Elle est interprétée par une équipe de jeunes comédiens : Maher Awachri, Naoufel Bahri, Mohamed Chaâbane, Ayda Bessamra et Nourhène Bouzaïane. Dans Rissala ila ommi, le lien entre les personnages n'est pas familial mais amical, sauf pour le couple Youssef et Yasmine. Ce lien qui, selon le metteur en scène, «permet encore l'échange d'avis et d'opinions dans une ambiance saine». En effet, avec le restant du groupe, Haïfa, Thameur et Ammar, ils ont la trentaine environ et passent leur temps à parler, à débattre. Tout est sujet à une vive discussion. Le choix du caractère de chacun et la relation qu'il entretient avec les autres, sont bien entendu symboliques. Dans sa construction, la pièce mise sur le spectateur auquel elle se présente comme «un moyen pour le distraire, mais aussi pour développer sa sensibilité et sa conscience». Elle part d'un questionnement, celui de savoir si le théâtre doit se contenter d'être une projection du monde ou s'il doit proposer de nouveaux outils pour le comprendre et l'apprivoiser. Une chose est sûre, le théâtre ne doit jamais être isolé du contexte qui l'entoure. Rissala ila ommi joint l'utile à l'agréable en offrant 50% de ses revenus aux gouvernorats de Sidi Bouzid et de Kasserine, à travers le syndicat des métiers des arts dramatiques. Une pièce à découvrir, rappelons-le, les 25, 26 et 27 février au 4e Art.