La conférence de presse du nouveau Premier ministre du gouvernement provisoire, M. Béji Caïd Essebsi, un chevronné de la politique qui a fait ses preuves depuis les premières années de l'indépendance en assumant diverses charges ministérielles, contenait tous les ingrédients nécessaires pour garantir les droits les plus élémentaires à une vie digne, en conformité avec le respect absolu des lois. Cette conférence, émaillée de citations et de détails plaisants et anecdotiques, histoire de rompre la monotonie, a dissipé nos craintes en nous rendant confiance dans cet avenir presque incertain qui nous attendait au tournant. C'est le point le plus important, à notre avis, de ce premier rendez-vous avec le peuple. Désormais, et à la lumière des éclaircissements apportés par M. Béji Caïd Essebsi, les Tunisiens dans leur majorité sont convaincus d'être, pour une fois, en présence d'hommes intègres dont la probité ne fait point de doute et dont les moyens d'action sont très développés. M. Caïd Essebsi s'en porte garant. Aux Tunisiens de se faire forts de gagner ce challenge en relevant le défi de l'adversité. Certes, la situation actuelle n'est pas si stable économiquement, même si l'insécurité qui a prévalu au lendemain de la chute de Ben Ali est nettement en baisse, toutefois l'on est en droit d'être confiant et d'envisager la suite des événements avec optimisme. Encore faut-il que tous les Tunisiens y mettent du leur en s'attelant dès à présent à la tâche. Quant au respect de l'Etat et de ses institutions qui doit obligatoirement prévaloir sur toutes les autres considérations oiseuses du terrain, il demeure tributaire de l'engagement du futur chef de l'Etat à tenir compte du principe suprême, celui de servir le peuple en s'acquittant du devoir de veiller scrupuleusement à lui assurer la prospérité et non de l'asservir et de le réduire à néant. C'est seulement à ce prix que la pérennité de l'Etat sera acquise.