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Un printemps sur le divan
Livres : Soudain la Révolution! Géopsychanalyse d'un soulèvement, de Féthi Benslama
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 05 - 2011

L'air du temps est à la réflexion sur la révolution tunisienne. Essayistes, romanciers, poètes, chanteurs et autres paroliers s'y sont mis, avec ardeur et sous des angles multiples
Soudain, un ouvrage qui intègre l'outil d'analyse psychologique, apparaît ces jours-ci. Il faut avouer qu'on s'y attendait, en raison de l'intérêt de Fethi Benslama, au sujet politique, vu à travers sa focale psychologique. L'auteur est psychanalyste, a écrit plusieurs essais dont La psychanalyse à l'épreuve de l'islam(2002) et Déclaration d'insoumission à l'usage des musulmans et de ceux qui ne le sont pas (2005).Cette fois-ci, le sujet d'analyse est la révolution tunisienne qui le touche dans son être et dans son métier.
L'ouvrage court, intitulé Soudain la révolution, sous-titré Géopsychanalyse d'un soulèvement comprend cinq chapitres, soit 120 pages, il commande une lecture active, participative, tant le discours est serré, un condensé de réflexions sur les causes du soulèvement, le contexte et l'originalité de la révolution. Livre court mais long à lire, l'écriture y est sans ornements, sans le gras du style qui délasse, un texte qui ne respire pas à grandes bouffées, mais n'étouffe pas non plus, le lecteur est juste en apnée. Un des livres qui éveille l'intelligence et la curiosité du lecteur, une note, des idées, du sens, des références et des néologismes. Exemple : le désespoir, puis l'espoir, qui dans l'étymologie veut dire «attente», mais l'inespoir , comment accepter ce beau néologisme? Par l'explication et les références que nous en donne l'auteur. Inespoir, pour nous, c'est de l'Apollinaire, du Char, etc. craché, sauf qu'ici, on n'est pas face à un poème, mais à une interprétation des faits. Signalons au passage que l'ouvrage commence par un fragment du poème de Basset Ben Hassen qui, indique l'auteur, a vu ce qui venait, et se clôt par le même poème en entier intitulé un poème présage. Entre les deux, Benslama décompose les actes, explicite les noms, ausculte les faits, sans emphase ni enflure, il tranche dans la chair, qu'y trouve-t-on? Le soulèvement tunisien? C'est un processus et non un projet, une composition et non une organisation.
Soulèvement mondialisé
L'acte d'auto-immolation de Bouazizi est disséqué au scalpel, élevé au rang de martyr sans la religion, il tient de l'histoire de ce pays, il sonne en écho à l'acte de la femme d'Asdrubal qui, pour échapper à la honte, au déshonneur, se jette dans le brasier «Le feu, plutôt que le déshonneur». En plus de l'explication claire, enrichie par des références de l'acte, on a droit à l'étymologie (longue) du nom Bouazizi : Bou, père, aziz, noble, précieux et le suffixe î pour le possessif, ce qui donne «père qui m'est cher». Puisque nous sommes dans la syntaxe, signalons l'abondance, le bourdonnement des préfixes servis parfois en rafale, on rencontre ainsi la désidentification, désubstancialisation, dépropriation etc. L'auteur désarticule et le corps et la chair, avec évidemment les renvois et références : Freud, Legendre, Deleuze ou Goethe, qui est convoqué dans une sublime formule du Divan «Meurs et deviens», pour caractériser le martyr tunisien. Sur l'immolation encore, soudain, le texte respire en mélodie avec l'évocation du poème «Bienheureux désir» du même Goethe,p inspiré du thème de l'amour mystique de Hâfiz, et en plus on a droit au commentaire de Benslama. ça en jette.
Mais pas que cela, au quatrième chapitre l'ouvrage s'ouvre sur le monde arabe, là, l'auteur prend ses témoignages chez Olivier Roy, spécialiste du monde musulman, qui explique l'irruption des révolutions par «…le phénomène générationnel…», il ne pouvait mieux dire ou prédire les effets du printemps arabe sur les jeunes contestataires de par le monde, en Grèce, à Lisbonne… et en ce moment à Madrid (Puerta del Sol).
Peu de pages avant la fin, Benslama, avec un apparent mépris, ajoute une charge à la nature des régimes arabes qui ne se sont pas souciés d' «Hannibal est à leur portes», «parce qu'ils n'ont ni la puissance ni les vertus de Rome».
On ne saurait trop conseiller la lecture de cet ouvrage, sans concession aux acteurs politiques dans le monde arabe, surtout à ceux qui sautent actuellement dans le chaudron des élections.


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