Par Malak Sghaier «La communication est indissociable de la politique et (voire) de la démocratie». Cette déclaration de Robert Larsonneur s'est révélée au fil du temps une lapalissade qui a toute sa valeur dans la sphère politique. Habituellement perçu comme une forme de propagande «à l'américaine», le marketing politique est largement utilisé dans toutes les démocraties. En effet, les méthodes de marketing ne sont plus réservées aux seules entreprises et organisations économiques, elles peuvent être néanmoins mises en œuvre par les partis et les hommes politiques. Quel peut être alors l'impact d'une bonne promotion sur une campagne ? Que recouvre réellement l'appellation «marketing politique» ? Le marketing peut-il décider du sort des élections ? Le souci de séduire, de transmettre une image favorable a poussé les partis politiques à aller plus loin en s'attachant au service du marketing politique. Dans ce contexte, le marketing politique établit l'existence symbolique des partis et des hommes politiques. Il leur donne ainsi la visibilité qui leur permet d'être toujours présents et qui rend possibles les débats politiques publics de leurs projets et de leurs idées. En effet, le marketing politique joue très souvent sur le registre émotionnel des électeurs, bien plus que sur les faits. Il faut tout simplement se faire aimer par les futurs électeurs pour gagner son vote. Marketing politique et réseaux sociaux Dans un monde où Internet, un outil permettant la circulation de l'information dans les quatre coins du monde à la vitesse de la lumière, est désormais au summum des moyens de communication les plus utilisés et privilégiés, Facebook occupe, sans aucun doute, une place importante dans le paysage politique tunisien. Il est de plus en plus présent dans la vie courante des gens, il touche de manière absolument sûre un large public, toutes catégories sociales et professionnelles confondues. Avoir sa page Facebook est, de nos jours, un moyen de communication nécessaire pour véhiculer un message ou des avis. Ici paraissent les partis politiques et leurs différentes idées, mais surtout les rendez-vous de leurs débats politiques afin de partager ensemble des avis et des visions convergentes ou divergentes. Cela nous amène à penser qu'Internet risque à l'avenir de prendre le dessus sur les médias traditionnels dans le marketing politique, sauf que tant bien que mal, le média TV reste le plus puissant sur l'ensemble des votants. En Tunisie, les partis politiques semblent se tourner actuellement vers les réseaux sociaux pour améliorer leurs relations avec les citoyens. Le développement de ces moyens peut être dû au fait que les médias traditionnels en Tunisie ont perdu leur crédibilité. Cependant, cela n'exclut pas le fait que les moyens traditionnels de communication sont les véritables vitrines des partis politiques. Les réunions et les meetings politiques sont sans aucun doute l'instrument par excellence de la propagande politique. Les affiches également sont un moyen puissant pour occuper l'espace public et pour transmettre les idées et les messages des partis. In fine, le marketing politique est devenu un instrument hyperpuissant et ubiquiste. Cependant, les partis politiques vont devoir comprendre que pour séduire l'opinion publique, il faut bien savoir écouter vraiment ce que leur disent les futurs électeurs. Les hommes politiques sont des entrepreneurs qui visent à avoir le pouvoir. On ne peut les condamner d'adapter jusqu'à un certain niveau leur propos pour aller chercher plus de votes. Les questions qui devraient être posées sont : Jusqu'où ce marketing politique doit-il être poussé ? Allons-nous vers un marketing qui nous poussera à voter plus pour l'image d'une personne ou d'un parti que pour des idées ?